EHPAD de Bondy, la mobilisation continue !

A BONDY, LA MALTRAITANCE DES PERSONNELS DOIT CESSER !

Le « patron » administratif a bien entendu les revendications et le malaise ambiant parmi les personnels de l’établissement.

De ce constat, le même patron tire une conclusion simple et peu coûteuse : tout va bien en terme de postes et la venue d’une nouvelle directrice adjointe pourrait être l’occasion de réfléchir à une nouvelle organisation du travail !

L’administration souligne : « La création de postes de personnels soignants supplémentaires n’est pas possible dans le cadre du financement actuellement accordé par la DASS » (Compte-rendu de l’audience syndicale du 19 septembre 2006).

La réponse du patron se limite donc à un principe simple : « on va en parler, mais on ne va rien faire ».

Les personnels n’ont pas à faire les frais de la faiblesse d’une politique qui s’appuie sur la réglementation pour faire peser l’insupportable sur eux.

Peu nous importe de savoir qui paye ou ne paye pas, il nous importe de savoir ce que l’employeur peut répondre à la souffrance, au désarroi des personnels et au dénuement du service.

Le refrain habituel : « C’est pas moi, c’est l’Etat », résonne de plus en plus comme une excuse inacceptable pour ne rien faire.

La Mairie nous signifie qu’elle n’entend pas mettre un sou de sa poche pour améliorer la prise en charge des personnes âgées dépendantes à Paris.

Cette politique donne carte blanche à la direction qui entend faire peser les responsabilités et les conséquences d’une gestion au rabais sur le personnel et les résidants. Depuis le début du mouvement social, il y a une semaine, la direction s’est éclipsée des yeux des salariés. Ni le Maire de Paris, ni ses Adjointes n’ont donné une suite au courrier qui leur a été adressé par la CGT en date du 19 septembre 2006.

En date du 22 septembre dernier un agent a été agressé par une personne extérieure à l’établissement, la direction trop occupée à rester invisible ne daigne pas s’enquérir de l’état de santé de notre collègue. Le mépris continue.

LA SITUATION NE PEUT PLUS EN RESTER LA,
LA MOBILISATION CONTINUE !
ASSEMBLEE GENERALE
le vendredi 29 septembre à 13 heures 30.

Résidences pour personnes âgées dépendantes du CASVP - La CGT s'adresse à DELANOE

Grève des personnels de la résidence santé pour personnes âgées
" Arthur Groussier " le jeudi 21 septembre 2006.
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Monsieur le Maire,
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En cette rentrée 2006, la CGT et le personnel des EHPAD constatent que le problème récurent du sous-effectif dans les établissements pour personnes âgées dépendantes n’est pas résolu.
Pour la CGT, il est impensable que la capitale de la France ne développe pas une politique de prise en charge des personnes âgées qui pourrait être montrée en exemple pour ce qui doit se faire en la matière.
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Nous ne pouvons plus nous entendre dire que les taux d’encadrement actuels sont fixés par la DDASS et que la Mairie de Paris n’a pas vocation à faire mieux.
Il faut savoir, Monsieur le Maire, quelle politique vous souhaitez mener pour le bien-être de nos aînés.
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Actuellement, la situation dans les établissements est catastrophique et le signal d’alarme que tirent les agents de l’EHPAD " Arthur Groussier " de Bondy doit être entendu.
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En effet, les carences de l’administration se retournent maintenant sur les personnels qui sont accusés de tous les maux alors qu’ils sont à bout.
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Si la Direction reconnaît le malaise social existant, la difficulté d’organisation du travail, le manque d’effectif, la souffrance et l’usure des personnels, elle n’apporte aucune solution et dans le cas précis de la résidence " Arthur Groussier " n’engage jamais la responsabilité de la Direction locale.
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La réponse qui consiste à dire que tout va aller mieux avec la démarche qualité engagée par la formation " humanitude " ou l’application du projet social (mise en place du service hôtellerie) est totalement à côté de la plaque.
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Cette démarche qualité tend à la culpabilisation des agents, puisqu’ils s’aperçoivent que leur bonne volonté et leur conscience professionnelle ne suffisent plus et qu’ils devraient faire mieux et autrement.
Elle rend les conditions de travail des agents encore plus difficiles puisqu’elle ne donne pas les moyens pour une application concrète et réaliste sur les lieux de travail.
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Il faut que vous sachiez, Monsieur le Maire de Paris, que deux soignants voire un seul doivent souvent prendre en charge un étage de 30 résidants grabataires.
Accepteriez-vous Monsieur le Maire, de ne pouvoir être douché qu’une fois tous les 15 jours ?
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A ce niveau, toute démarche qualité est vouée à l’échec et nous sommes dans ce cas dans le cadre d’une maltraitance institutionnelle totalement insupportable pour les résidants et les personnels. Les démissions institutionnelles ne sauraient être comblées par quelques démarches qualité ou autre dispositif de ce type.
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En ce qui concerne plus particulièrement l’EHPAD " Arthur Groussier " de Bondy le comportement de la Direction et sa manière d’agir ne fait qu’aggraver le mal-être :
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- multiplication des procédures ;
- pressions psychologiques pour obtenir systématiquement des écrits alors qu’il existe des dossiers de soins ;
- remontrances sur l’absentéisme ;
- suspicions systématiques à chaque petit incident…
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Face à la psychorigidité de la Direction locale, les personnels se sentent maltraités, humiliés et non respectés dans l’exercice de leurs missions.
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Il est bien évident qu’une telle situation ne fait pas qu’atteindre les personnels salariés. La mauvaise qualité des conditions de travail dont souffrent les résidants a bien sur des conséquences sur l’ensemble du système relationnel dans l’établissement.
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Suite à ce constat, la CGT vous demande Monsieur le Maire, de bien vouloir dégager des fonds en conséquence afin de palier à la souffrance des personnels et des résidants. Il vous appartient d’engager une politique d’action sociale à la mesure de la situation.
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Nous vous demandons de bien vouloir nous recevoir en entrevue syndicale sur la question de l’EHPAD " Arthur Groussier ", sur les effectifs en résidence santé et sur les mesures que vous comptez prendre afin de faire mieux que les orientations politiques actuelles du gouvernement.
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Recevez, Monsieur le Maire, nos salutations syndicales.

Situation bloquée à Bondy !

La CGT maintient son appel à la grève
pour le jeudi 21 septembre 2006

COMPTE RENDU D’AUDIENCE du LUNDI 19 SEPTEMBRE 2006
avec LA DIRECTION GENERALE du CASVP
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Suite au préavis de grève déposé par la CGT à la " résidence Arthur Groussier " pour le jeudi 21 septembre 2006, une délégation du personnel a été reçue à Diderot le mardi 19 septembre 2006 à 10 heures par la Direction Générale.
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La CGT a constaté que la Directrice de la résidence Arthur Groussier n’était pas présente. C’est regrettable !
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Le préavis de grève porte sur plusieurs problèmes constatés à la résidence " Arthur Groussier " et notamment sur l’amélioration immédiate de leurs conditions de travail actuelles :
- arrêt immédiat des pressions de la Direction ;
- arrêt immédiat de relations hiérarchiques basées sur la suspicion ;
- embauche immédiate de personnels supplémentaires ;
- ouverture immédiate de négociations sur l’organisation du travail à partir de la définition des fonctions, des compétences et des responsabilités dans chaque grade et chaque service (administratif, ouvrier, hôtellerie, soignant) et d’un état des lieux sur les moyens mis en place actuellement.

UN MALAISE SOCIAL EST RECONNU A BONDY

La Direction Générale reconnaît le malaise existant, la difficulté d’organisation du travail, le manque d’effectif, la souffrance et l’usure des personnels mais elle n’apporte aucune solution.
Pire, la responsabilité de la direction locale n’est même pas engagée au plus petit niveau…
La démarche qualité engagée par la formation " humanitude " ou l’application du projet social (mise en place du service hôtellerie) tend à la culpabilisation du personnel car les moyens nécessaires ne sont pas à la hauteur. Cette démarche qualité rend les conditions de travail des agents encore plus difficiles.
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Leur bonne volonté et leur conscience professionnelle ne suffisent plus pour mener à bien leurs missions. Les agents viennent travailler à reculons…
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La CGT dénonce le comportement de la Direction locale et sa manière d’agir : multiplication des procédures, pressions psychologiques pour obtenir systématiquement des écrits alors qu’il existe des dossiers de soins, remontrances sur l’absentéisme, suspicions systématiques à chaque petit incident…
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Les statuts ne sont plus respectées, la polyvalence tend à devenir la norme.
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Face à la psychorigidité de la Direction locale, les personnels se sentent maltraités, humiliés et non respectés dans l’exercice de leurs missions.
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Les agents soutenus par la CGT sont donc déterminés à se battre pour obtenir une légitime reconnaissance de leur travail auprès des personnes âgées.
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EFFECTIFS
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La Direction Générale admet l’insuffisance des effectifs dans toutes les résidences du CASVP, mais se retranche derrière les quotas fixés par la DDASS qui ne permettraient pas la création de postes supplémentaires.
La seule solution apportée par la Direction, est le recrutement au 1er octobre d’un cadre supérieur de santé (il ne s’agit pas d’une création de poste) et la création d’un poste d’ouvrier professionnel cuisinier au 1er janvier 2007.
La CGT note que cette réponse est totalement insuffisante et totalement déconnectée des réalités de terrain.
En effet, nous constatons que deux soignants voire un seul doivent souvent " gérer " un étage de 30 résidants grabataires. Cela relève ni plus ni moins de la maltraitance institutionnelle pour laquelle des mesures d’urgence de recrutement s’imposent.
Concernant l’équipe hôtelière, un seul agent doit gérer un étage ou deux (linge et ménage).
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Suite à ce constat, nous demandons aux élus de la Ville de Paris de débloquer des fonds en conséquence afin de pallier à ce manque.
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L’insécurité et le mal être des agents viennent se rajouter à la suspicion de la Direction et cela ne peut plus durer….
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Pour la CGT, la directrice doit maintenant changer radicalement son attitude pour redonner la confiance et la sérénité aux personnels et dans l’établissement.
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RASSEMBLEMENT JEUDI 21 SEPTEMBRE A 12H
devant la résidence

Répression anti-syndicale

Par message du 13 septembre 2006, la Cgt du CAS-VP informait les agents que le meeting d'information syndicale se tenait finalement sur le parvis de Montparnasse, ceci en rectification de l'annonce initiale et de l'autorisation donnée par l'administration.

Cet état de fait résulte de la volonté de nos patrons de limiter le droit des salariés à se rendre aux manifestations syndicales.


En effet, la Cgt du CAS-VP avait fait une demande pour une réunion d'information syndicale qui se tiendrait sur le parvis de la gare Montparnasse. Ce meeting était à l'initiative de la confédération régionale Ile de France de la Cgt.

L'administration avait manifesté son refus de donner cette autorisation sous le prétexte que cette rencontre ne se passait pas dans les locaux de l'employeur.

Elle se référait au texte qui stipule : "les réunions syndicales peuvent se tenir dans les locaux de l'administration".

Un peu d'analyse et d'histoire sont nécessaires. Cette phrase est bien à comprendre comme une possibilité et non une obligation. En effet, ce texte a été promulgué dans le cadre d'une ouverture de droit pour mettre fin à une époque où le patron administratif usait notamment de cette possibilité d'empêcher toutes activités syndicales dans ses locaux.

Le résultat des luttes permit une liberté syndicale y compris même au sein de l'enceinte de l'entreprise ou du service.

Aujourd'hui, l'administration s’est servie de ce texte pour limiter ce droit et même l'annuler.

Il est remarquable de constater qu'en terme de lutte pour les libertés syndicales, rien n'est acquis.

Ceci étant, les choses ne s'arrêtèrent pas là. Appelée à préciser sa position, l'autorité patronale nous a fait savoir par la personne du sous-directeur du Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris que cette réunion d'information syndicale n'en était pas une puisqu'il s'agissait d'un meeting.

On remarquera qu'entre temps, sans doute incertain de sa stratégie, l'employeur s'arme d'un nouveau motif tout aussi faible que le premier.

En effet, il est évident que depuis sa position dominante, l'employeur croit naïvement pouvoir fixer canoniquement le sens des mots et pouvoir dire ce qu'est la pratique syndicale.

Un meeting qui réunit un ensemble de syndicats d'une région pour communiquer les orientations des luttes et des pratiques ne saurait être une réunion d'information.

Il nous est donc apparu nécessaire de donner quelques informations aux brillants administratifs trop convaincus que leurs qualités pouvaient aussi s'appliquer aux domaines qui leurs sont étrangers :

La Cgt est une confédération et se réclame du fédéralisme en matière syndicale. Cela signifie que l'ensemble des salariés du syndicat se considère appartenir à un ensemble qu'on appelle classe salariée (ou classe ouvrière) et que le syndicat dans ses structures, sa pratique et son organisation doit tendre vers l'application de cette identité. Ceci sur le principe fondamental que les intérêts de tous les salariés convergent.

C'est donc dans ce cadre que la Cgt prend l'initiative de regrouper des salariés de divers horizons dans des réunions locales et confédérales que nous appelons « Meeting » depuis le 19ème siècle.

La position de l'employeur par la bouche du sous-directeur du Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris ne nous est pas étrangère pour autant. Monsieur le sous-directeur du Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris ne fait que défendre une position fort connue dans l'histoire du syndicalisme qui consiste à contester l'unité du monde salarié et défendre l'autonomie de chaque syndicat au sein de l'entreprise ou du service.

Cette position patronale a été combattue et continue de l'être par les syndicats de transformation sociale.

Cette position a été défendue et continue de l'être par les syndicats proches des "employeurs" et bien sûr par les employeurs eux-mêmes.

Monsieur le sous-directeur du Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris nous assure savoir ce qu'est un meeting.

Nous lui assurons savoir ce qu'est un syndicalisme de lutte et un syndicalisme confédéral.

Ainsi, le meeting du 13 septembre 2006 a t-il permis aux agents présents de connaître les orientions de la Cgt et les perspectives de luttes bien au-delà de ce qui se passe au sein du Centre d'Action Sociale de la Ville de Paris.

Cette réunion aura permis de prendre acte des luttes de cette année écoulée, de l'unité des travailleurs lycéens et étudiants contre la précarité et de prendre en compte le formidable élan pris dans ce contexte. Ce fut également l'occasion de rappeler que l'Ile de France est forte de 5 millions de salariés et que cela constitue un formidable bassin de possibilités en terme de lutte et de mobilisation.

Enfin, dans ce contexte de rentrée et de mépris tous azimut pour le monde du travail, il est important de lutter et de se mobiliser pour les victimes de ce système que sont les exclus et notamment les expulsés de Cachan qui sont les otages d'une campagne électorale.

Il nous fut dit que tout employeur a la possibilité de réviser la grille des salaires.

Nous comprenons aisément que notre employeur ne veuille pas mettre parmi les libertés syndicales la possibilité de se rencontrer pour revendiquer sur une base commune.

Aussi, est-il peu surprenant qu'il utilise des arguments aussi nombreux que confus qui vont des considérations architecturales et de l'usage des bâtiments à sa mauvaise connaissance du syndicalisme et son mésusage du petit Robert pour la définition des termes meeting et réunion.

De notre coté, peu enclin à la polémique nous ne pouvons qu'inviter tous ceux qui se targuent d'avoir à dire quelque chose sur la pratique syndicale de venir fréquenter nos formations.

Bien évidemment, les motifs évoqués ci-dessus ne furent pas les seuls : l'ambiance festive annoncée sur notre documentation confédérale est également en cause, là encore nous découvrons la prétention démesurée de l'administration à vouloir fixer le standard de tout ce qui existe y compris de ce qui relève du bien propre du monde salarié : la pratique des luttes et sa forme.

Le salarié devra se réunir sous la forme la plus sinistre qui sied dans les réunions administratives. Manifestement, le ridicule n'effraie pas l'auteur de ces mots.

Pour finir sur cette note, le meilleur est arrivé lors du meeting lorsqu'un de nos camarades nous a rapporté que le CASVP exigeait un mot signé du syndicat pour justifier de sa présence au meeting en question.

La naïveté du monde de nos employeurs nous émeut. Cette conviction de propriétaire consiste a croire que le syndicat se réunit là où son maître lui dit de le faire, pour répéter les propos qu'il entend être les bons et enfin qui délivre son petit mot de présence à la sortie extérieure.

Nous attestons donc que nos camarades sont bien venus pour envisager des luttes qui ont vocation à mettre fin à tout cela.

cgt-casvp.syndicat@paris.fr

Meeting de rentrée au Parvis Montparnasse

Intervention de Bernard Thibault

Rentrée 2006

Vous participez, aujourd’hui à Paris, au premier des rendez-vous de rentrée de la CGT. Partout dans le pays, des meetings, des assemblées, des réunions de syndiqués, de salariés vont nous permettre de construire une rentrée dynamique.

Ce meeting nous le plaçons sous le signe de la jeunesse, de la rencontre et de la mobilisation de toutes les générations. Il nous faut poursuivre et amplifier l’élan que nous a donné la bataille commune contre le CPE, cultiver l’état d’esprit de rassemblement, de combativité et de responsabilité qui nous a tous conduit à la victoire.

Aujourd’hui le jeunisme est à la mode, tout le monde veut « s’approprier » la jeunesse, y compris ceux qui ont proposé ou soutenu le CPE ! Ces postures n’ont rien de commun avec les liens solides qui se sont forgés dans les luttes du printemps entre les jeunes, les salariés et les retraités, entre la CGT et les organisations syndicales étudiantes et lycéennes.

La participation à ce meeting de Bruno pour l’UNEF et Karl pour l’UNL en témoigne.

La victoire contre le CPE ne met pas un terme à l’action pour faire reculer la précarité. En cette rentrée, nous voulons poursuivre, dans l’unité la plus large, la dynamique du printemps pour, cette fois, mettre fin au Contrat nouvelle embauche, ce contrat injuste qui a toutes les caractéristiques du CPE. Nous ne devons pas laisser perdurer le droit donné aux employeurs de pouvoir licencier selon leur bon plaisir.

Il est urgent d’entendre l’exigence des jeunes de construire une société plus juste et plus solidaire en France, en Europe et dans le Monde, de répondre aux attentes sociales en matière d’éducation, d’emploi, de logement, de réduction de la précarité, de salaires.

Les annonces du gouvernement en cette rentrée ne sont pas de nature à répondre à l’ampleur des difficultés auxquelles sont confrontés les jeunes de notre pays et plus largement à celle des salariés.

Jeunes lycéens, étudiants, salariés, vous êtes évidemment l’avenir de notre pays et vous avez largement prouvé aussi que vous êtes l’avenir du syndicalisme ! Je vous le dis d’emblée : la CGT a compris qu’elle devait être tout entière mobilisée pour vous permettre de construire un syndicalisme qui réponde à vos attentes. C’est une des priorités qui fonde les efforts de modernisation et de transformation que notre organisation a décidé de développer.

Nous allons y mettre toutes nos forces car, comme nous l’avons affirmé, « ce n’est pas aux jeunes de s’adapter au syndicalisme, mais au syndicalisme de s’adapter aux jeunes ».

Pour y parvenir, nous avons besoin de vous !

Je vous lance un appel :

- Syndiquez vous pour défendre vos droits et en conquérir de nouveaux,

- Syndiquez-vous pour construire un syndicalisme puissant et actif, pour construire la démocratie sociale moderne dont notre pays à besoin.

- Syndiquez-vous plus nombreux pour prendre votre avenir en mains, sans cela ce seront toujours les mêmes qui décideront, à votre place, du sort qui vous sera réservé dans les entreprises.

Le syndicalisme fait maintenant l’objet de toutes les sollicitudes. Tout le monde s’accorderait à le vouloir fort ! Même les employeurs se sont donné pour but de concilier l’inconciliable ! Pourtant ils ne rechignent jamais à mettre en cause les droits et libertés syndicales, c’est plus fort qu’eux ! La casse du droit du travail, la mise en cause des 35 heures, le développement de la précarité, les discriminations…là non plus ils ne peuvent pas résister à la tentation ! Quant à l’augmentation des salaires, ils y sont génétiquement réfractaires !

Oui, notre pays à besoin de syndicats forts. Cela dépend de l’engagement de chaque génération de salariés. Il faut renforcer les syndicats pour que les salariés soient plus exigeants, plus nombreux dans les mobilisations, plus forts pour gagner de véritables négociations.

Ce n’est pas de l’absence d’une « culture du dialogue social » dont souffre notre pays, mais de l’absence d’une volonté du patronat de s’engager dans des négociations sociales concrètes et d’un gouvernement complice voire avocat des thèses patronales.

En cette rentrée, les revendications sociales ne manquent pas, il reste à les prendre en mains, à les animer, à créer les conditions pour que, sur chaque lieu de travail, ce qui doit être à l’ordre du jour c’est une amélioration de la situation faite aux salariés.

Les revendications en matière de pouvoir d’achat, d’emploi, de service public sont urgentes.

Et qu’on ne nous réponde pas que l’on verra tout cela plus tard, après les élections présidentielles.

Comme moi, vous percevez sans doute cette musique de fond qui laisse entendre que ce n’est pas le moment et que ça n’est pas possible.

L’expérience syndicale nous enseigne que pour les employeurs ça n’est jamais le moment et jamais possible de traiter des revendications. Sauf lorsque nous sommes suffisamment nombreux, suffisamment unis, suffisamment déterminés pour dire ça suffit ! Maintenant vous devez négocier !

C’est donc en continuant à faire son travail syndical, en toutes circonstances, que la CGT entend contribuer de façon ouverte et indépendante aux débats politiques et de société.

Pour l’heure, nous avons donc le souci, avec vous, d’amplifier la mobilisation en cette rentrée.

L’intensité de la bataille contre la privatisation de Gaz de France témoigne de ce à quoi nous sommes confrontés. Je le redis solennellement devant vous : rien ne justifie le choix du gouvernement de privatiser GDF. Notre pays, les usagers, les salariés seront les premières victimes sacrifiées sur l’autel des intérêts des actionnaires de Suez.

Qui peut imaginer, ne serait-ce que deux secondes, que cela n’aurait pas comme conséquence une augmentation des tarifs du gaz ? Qui peut affirmer sérieusement qu’en organisant un désengagement de l’Etat du capital de l’entreprise publique, qu’en diluant GDF dans un groupe privé, la sécurité d’approvisionnement serait mieux assurée ?

Aucun des arguments du gouvernement ne tient une minute. Tous sont uniquement inspirés par les litanies usées et dangereuses du credo libéral. Les questions énergétiques appellent une autre hauteur de vue compte tenu de leur caractère essentiel pour la vie de tous. C’est la raison pour laquelle la CGT milite pour la création d’une agence européenne de l’énergie et pour la constitution, en France, d’un pôle public de l’énergie permettant de nouer les alliances nécessaires entre les différents acteurs au bénéfice des citoyens.

Vous verrez que ceux-là mêmes qui, hier, juraient qu’ils ne privatiseraient pas GDF, seront les mêmes qui, demain, annonceront la privatisation, à son tour inévitable, d’EDF.

Les conséquences en seraient considérables !

Très majoritairement les salariés de GDF ont exprimé, jeudi dernier lors d’un vote, leur opposition à cette privatisation. Hier, ils ont participé nombreux à la puissante journée d’action contre cette privatisation. Tout commande que nous élargissions encore cette mobilisation au nom de l’intérêt général.

Chers camarades,

L’économie française souffre de l’insuffisance du pouvoir d’achat des 22 millions de salariés actifs et des 10 millions de retraités. Une large partie d’entre eux ne dispose pas des revenus nécessaires à une vie décente, notamment parmi les plus jeunes et les femmes qui constituent la majorité de ce qu’il est convenu d’appeler les « travailleurs pauvres ». Depuis trop longtemps les salaires ont décroché par rapport à l’augmentation de la productivité, depuis trop longtemps la part qui revient aux revenus financiers mange le pouvoir d’achat en même temps qu’elle compromet l’investissement productif.

Nous l’avons dit et les études récentes le confirment, une grande partie des salariés de notre pays est en voie de smicardisation. La situation est de plus en plus inégale et injuste. Alors que les salaires des PDG n’en finissent plus d’exploser, parfois jusqu’à l’indécence, la France se situe au 14ème rang européen pour le salaire médian des salariés. 50 % gagnent moins de 1 500 euros nets par mois.

Les augmentations des frais de transport, des dépenses de logement, de celles liées au chauffage, aux études ou à la santé s’accumulent au point que le pouvoir d’achat se réduit pour une majorité de salariés.

Annoncées fin août, les mesures du gouvernement en matière de pouvoir d’achat sont en trompe l’œil. Elles ne répondent pas aux besoins et ne sont qu’une laborieuse tentative pour désamorcer la grogne. Il y avait déjà le chèque sans provision et le chèque en bois. Alors que les salariés sont assommés par la hausse des prix des transports, le gouvernement vient d’inventer le chèque transport facultatif !

Nous devons rétablir la vérité sur ces annonces. En laissant au seul bon vouloir des entreprises l’application de ses mesures, le gouvernement botte en touche.

Des augmentations de salaires peuvent être obtenues directement par l’action, les révisions de grilles doivent être exigées et négociées. Ensemble, nous devons mettre partout ces revendications à l’ordre du jour et organiser la mobilisation en recherchant l’unité la plus large. C’est le plus sûr moyen d’être entendu lors de la Conférence sur les revenus en fin d’année.

Le niveau de chômage et la précarité dans l’emploi demeurent à un niveau inacceptable. Ne nous laissons pas berner par les effets de manche qui accompagnent les tours de passe-passe statistiques et l’inflation des emplois précaires.

2/3 des emplois créés aujourd’hui sont des emplois de moins de 6 mois et le taux de chômeurs indemnisés continue de régresser. Près de 6 millions de salariés ne disposent pas d’un emploi leur permettant de vivre décemment. Il n’y a pas de quoi se réjouir !

Ne vous méprenez pas, ceux qui pensent que l’on a tout vu se trompent. Dans les milieux autorisés, comme l’on dit, il y a encore des idées ! Il faudrait assouplir le contrat de travail, il faudrait étendre le contrat nouvelle embauche à toutes les entreprises, leur imagination n’a pas de limite !

L’instabilité et la précarité ne sont pas les conditions de la croissance et de la création d’emplois. Elles en sont l’obstacle. Ce que l’on nous présente comme une fatalité n’est que le choix de gestion fait par la très grande majorité des employeurs, le choix de faire peser tous les risques sur le salarié, le choix de se défausser sur la solidarité nationale au nom de la liberté d’entreprendre.

Nous savons que d’autres combats sont à mener pour l’avenir de la protection sociale et des retraites.

Personne ne peut raisonnablement penser que l’on puisse bâtir l’avenir économique de la France et de l’Europe sur un modèle aussi bancal, aussi brutal et injuste. Et pourtant, ce système rapporte. Ce sont 26 milliards d’euros d’argent public distribués aux entreprises au nom de l’emploi. Où sont les résultats ? Même la Cour des comptes pose les questions que nous portons depuis des années.

Fusions, privatisations, délocalisations, restructurations continuent à ruiner le tissu industriel. L'entreprise est un terrain économique et idéologique que nous devons disputer au patronat qui en use, aux actionnaires qui en abusent. Les salariés doivent être habilités à intervenir sur les choix stratégiques qui conditionnent le long terme des entreprises et de l’emploi.

Sur ce point, pour la première fois et je veux saluer cette décision, un tribunal français vient de reconnaître la responsabilité pénale d’un employeur – ALSTOM en l’occurrence – pour « mise en danger de la vie d’autrui ». Ce principe, qui s’applique au Code de la route, méritait bien de s’imposer dans le Code du travail ! Ce combat est pourtant loin d’être gagné, mais nous pouvons nous appuyer sur cette décision pour aller plus loin.

Garantir conjointement la protection de l’environnement et la santé des citoyens et des salariés est une dimension essentielle de notre combat pour le développement durable.

Pour agir ensemble face au patronat, nous devons être conscients de tout ce qui est entrepris, tout ce qui est diffusé pour diviser les salariés.

Diviser pour régner, voilà un vieil adage qui peut encore fonctionner !

On veut opposer les fonctionnaires aux salariés du privé. Les plus jeunes aux retraités. Les bien portants à ceux qui sont malades. Les chômeurs à ceux qui ont un emploi. J’ai même entendu qu’on opposait maintenant les chômeurs des villes aux petits paysans des campagnes !

C’est dans ce registre que l’on veut opposer le travailleur français au travailleur immigré.

L’été 2006 a été celui des expulsions à CACHAN.

Le sort fait à ces familles s’inscrit totalement dans le déni des droits humains les plus élémentaires. La plupart des expulsés travaillent dans notre pays parfois depuis de nombreuses années, comme beaucoup d’immigrés avant eux.

Ce qui avant tout autre chose n’est pas acceptable, c’est qu’en France, en 2006, puissent subsister, dans une large impunité, un esclavage moderne, des filières d’exploitation de main d’œuvre corvéable à merci.

Pour nous, en France, tous les salariés, quelle que soit leur nationalité, doivent voir leur dignité et leur droits sociaux fondamentaux respectés.

Nous ne pouvons nous résigner à ce que les préjugés racistes et xénophobes contaminent la société au point que certains aspirants à l’élection présidentielle les flattent pour constituer ou arrondir leur clientèle électorale.

Le syndicalisme a l’impérieux devoir de combattre le racisme et la xénophobie, notamment là où personne ne peut le faire à sa place, dans l’entreprise et dans les relations de travail, en développant toutes les formes d’action solidaire contre toutes les discriminations.

Chers camarades,

Vous-mêmes, dans les entreprises, êtes les meilleurs artisans pour ce que nous avons à construire ensemble.

La victoire contre le CPE est une bonne fondation pour bâtir les droits sociaux du futur.

Alors, partout, installons des syndicats, formons de jeunes responsables, élaborons les cahiers de revendications et allons de l’avant par des actions unitaires dans tous les secteurs professionnels.

Le succès de ce rassemblement est un encouragement à ne pas rester immobiles.

Ayons confiance en nous, ayez confiance en vous et vous verrez qu’ensemble, unis et déterminés, de grandes choses sont possibles.