Annie, 52 ans, mère célibataire, un enfant majeur à charge

« Je m’étais retrouvée sans domicile fixe. Avant, j’habitais un immeuble qui était squatté, il y avait des agressions, des menaces; mon fils tournait mal…

La ville de Paris ne pouvait pas me loger car j’étais propriétaire ; on m’a demandé de vendre mon appartement pour pouvoir me loger. Alors, je l’ai vendu, à un prix dérisoire, personne ne le voulait.

Je suis retourné à Agrippa d’Aubigné ; on m’a demandé d’apporter l’acte de vente en fin mai 2005, mais on ne me donnait toujours pas d’appartement.

Je me suis retrouvée dehors, je dormais dans les gares. Un gardien veillait sur moi.

Étant SDF, tout s’aggravait ; même ma banque refusait de me donner mon argent.

J’ai forcé le bureau d’un responsable de service pour être reçu.

«Je dors dans les gares après 20 ans de service à la Mairie !»

Ensuite, j’ai été voir une assistante sociale du patron. J’ai dit que je reviendrais m’installer devant l’hôtel de ville avec des journalistes.

C’est le foyer Richemont de Reuilly qui m’a logée.
Quand on mendie longtemps on finit par avoir une place, en foyer...

C’est pour une durée d’un an et on vous harcèle pour vous demander de partir. On a pas le droit de s’installer de façon personnelle, même pas de rideaux…
Un inspecteur des foyers est venu, il m’a demandé quand je partais ; j’avais déjà reçu une lettre fin 2006 me rappelant la fin de mon séjour. Mais je n’ai nulle part où aller. Je dois demander pour prolonger. J’ai écrit à toutes les sociétés de HLM ; j’ai 23 ans de mairie, je n’ai jamais rien demandé. Ils disent que je gagne pas assez pour avoir un logement social ; ici je paye 543 euros pour un studio.

Tout cela m’a déprimée, je suis tombée malade et j’ai eu beaucoup de problèmes à mon travail. Et j’ai été obligée de prendre un expert à mes frais pour faire reconnaître mon problème de santé. Je me suis re-syndiquée depuis.

Aujourd’hui, je suis malade, la tension, la dépression, je ne sais pas si je vais devoir retourner dormir dans les gares.
Dans le foyer, les gens vivent dans la peur…

A la retraite, que vais-je devenir… ?
J’ai besoin d’un logement… »

Ce témoignage a été reçu à la permanence logement organisée par notre syndicat depuis janvier 2007.

PERMANENCE D'ENTRAIDE SOCIALE
ET DE SOLIDARITE CGT-CASVP

Bourse du travail 3, rue du Château d'eau,
Paris 10, métro République,
Les mardi (sauf vacances scolaires)
de 17h30 à 19 heures
4e étage, bureau 430
(Recensement des mal logés, conseil en surendettement,
dette de loyer, aide aux dossiers, etc…)
Téléphoner pour prendre RV au 01 53 80 97 60.
Si le répondeur est activé laissez un message
avec vos coordonnées.