● Contre la perte d’autonomie il faut un service public et un financement solidaire

La CGT opte pour un droit universel à compensation de la perte d’autonomie, quel que soit l’âge ; dans le cadre d’un service public qui en permette la prise en charge solidaire au sens de la Sécurité Sociale.

Le Haut Conseil de la Famille (HCF) a examiné la dépendance des seules personnes âgées et l’articulation entre solidarité familiale et collective.


La CGT ne peut être opposée à un plan d’aide aux aidants familiaux ; elles (ce sont surtout des femmes) et ils sont plusieurs millions à intervenir dans la vie quotidienne des personnes dépendantes dans des conditions parfois pénibles et usantes.

Que ce soit par l’information, l’accompagnement, le soutien, il est possible d’améliorer leurs conditions d’existence tout de suite.

Mais la reconnaissance de leur rôle ne peut prendre la place d’un service public d’aide à l’autonomie, accessible à toutes et tous sur l’ensemble du territoire qui réponde à la fois aux besoins des personnes aidées et à ceux des salariés, que ce soit à domicile ou en établissement.

Pour les personnes dépendantes la CGT est exigeante, elle veut des femmes et des hommes formés, bénéficiant de formation continue, de conditions de travail et d’exercice de leur métier permettant pleine efficacité et écoute.

La formation en gériatrie et gérontologie doit être systématique et dispensées à l’ensemble des personnels, soignants ou non, que ce soit dans les structures d’aide à domicile, les structures médicalisées ou les structures hospitalières.

Il ne suffira pas de reconnaître la bonne volonté voire même la réelle compétence acquise des aidants familiaux en accordant quelques congés supplémentaires ou bien en rémunérant de quelques manières que ce soit le service rendu.

Les préconisations du HCF en ce qui concerne l’aménagement des congés et possibilités d’aménagement du temps de travail sont des vœux pieux sans réelle incidence sur la vie des familles et des entreprises.

Les propositions qui envisagent d’étendre aux aidants familiaux des possibilités existantes dans d’autres circonstances comme maintenir une retraite à 65 ans sans décote, de cotiser sur la base d’un temps plein, indemniser la réduction ou l’interruption d’activité sont aussi aléatoires.

Toutes ces mesures basées sur l’amélioration de la situation actuelle ne seraient pas inutiles mais ne représentent que des aménagements assujettis à d’éventuelles négociations. La situation économique actuelle fait douter de résultats tangibles.

Ces mesures présentent en outre le risque d’un éloignement des femmes de l’activité professionnelle (puisqu’elles sont principalement concernées) en contradiction avec tous les discours des pouvoirs publics si ce n’est avec leurs actions.

Il faudrait au contraire une volonté politique pour aller dans le sens de ce service public que la CGT veut pour tous.

Les coûts de la perte d’autonomie sont insupportables pour la grande majorité des familles : une maison de retraite médicalisée, c’est entre 1 500 et 3 000 euros par mois.

Collectivement la CGT considère que ce coût devient relativement modeste : cela représente 1 point de PIB. Le sujet ne mérite donc pas la dramatisation actuelle, il demande des choix politiques.

Des dispositifs efficaces de régulation des tarifs des établissements privés comme publics doivent être mis en place ainsi qu’une harmonisation des pratiques départementales en matière de barème.

Pour la CGT, permettre « un reste à vivre » digne pour les personnes dépendantes ne passe pas par l’obligation alimentaire pour les enfants et petits enfants, ni par la récupération sur succession optionnelle ou non.

Elle considère que le financement de la dépendance doit être socialisé dans le cadre de la Sécurité Sociale au financement rénové qu’elle propose.