● Situation explosive dans les EHPAD


Compte rendu de la réunion avec les conseillers du cabinet de la Ministre déléguée aux personnes âgées Jeudi 24 Janvier 2013.

Notre Fédération CGT santé et action sociale a été reçue au Ministère de la Santé suite à sa demande de rendez-vous auprès de la Ministre déléguée aux personnes âgées, Madame DELAUNAY, le jeudi 24 Janvier 2013.


Nous avons été reçus par Monsieur GRELIER et Madame HOAREAU conseillers techniques qui ont excusé l’absence de la Ministre.

Nous avons commencé notre intervention sur le contexte de politique générale dans le cadre de contrainte budgétaire, loi de financement et ONDAM (objectif national des dépenses d'assurance maladie ) et en déplorant l’insuffisance de financements alloués aux secteurs sanitaires, sociaux et médicosociaux permettant une réelle réponse aux besoins des usagers. Chaque jour la situation s’aggrave, le manque de considération, de prise en compte, d’égards envers les personnes âgées sont scandaleux.

Nous avons insisté sur l’attente des salariés et des usagers pour qu’un changement s’opère visiblement dans les orientations du nouveau gouvernement en matière de prise en charge des personnes âgées dépendantes et pour un véritable droit à l’autonomie.

Nous avons souligné l’inquiétude des familles et des personnes âgées sur les conditions d’accueil et sur le reste à charge qui reste ingérable pour beaucoup compte tenu du montant des pensions. Nous avons abordé le scandale de la Caisse Nationale de Solidarité et d’Autonomie.

Rappelons-nous, sous prétexte de financer des mesures en faveur des personnes âgées, le gouvernement avait pris la décision unilatérale en 2005 d’imposer 7 h de travail non payées aux salariés !

En 2010, la journée de solidarité a représenté 2,24 milliards d’€ apportés par les seuls salariés et 7 ans plus tard, on s’interroge toujours sur l’utilisation des fonds car d’importants crédits restent inutilisés et c’est 150 millions d'Euros qui ont été ponctionnés en 2011 pour financer le trou de la Sécu alors que les employeurs ne payent pas leurs cotisations sociales. Les mesures d’économie, de retour à l’équilibre budgétaire s’accompagnent de réorganisations désastreuses pour les résidents et les personnels.

Nous avons fait part de la souffrance des personnels de ces secteurs, de la multiplication des actions grévistes dans les établissements accueillant des personnes âgées dépendantes. Du manque de possibilité offerte aux salariés et à leur organisation syndicale locale de rencontrer les services de l’Etat qu’ils soient départementaux ou régionaux (ARS, conseils généraux, préfecture…) pour y porter leurs revendications légitimes. Nous avons souligné que toutes les grèves portent la même revendication, le manque de personnels et de moyens. Et, que de plus en plus de salariés parlent de maltraitance institutionnelle.

Madame HOAREAU nous a fait part de plusieurs pistes de travail qui étaient en réflexion, notamment sur la répartition de l’offre en territoire. Sur la volonté du Gouvernement de renforcer l’offre de soins à domicile et sur la possible création d’un service public de l’autonomie. Elle nous a également fait part de la réflexion engagée par la Ministre sur les outils d’évaluation des degrés de dépendance qui n’étaient pas réellement adaptés.

Un projet de loi serait en cours d’élaboration pour prendre en compte le vieillissement de la population sans avoir recours pour le financement de la perte d’autonomie aux assurances privées mais sans plus de précisions sur les modes de prélèvement et de financements qui y seraient consacrés.

Nous avons réaffirmé notre exigence de voir s’ouvrir un véritable débat national sur ces questions.

Notre organisation syndicale revendique un financement unique basé sur la solidarité nationale dans le cadre de l’assurance maladie. Nous avons demandé l’arrêt de la marchandisation du secteur sanitaire, social et médico-social qui engendre une véritable exploitation des personnels et des familles et qu’un nombre conséquent de lits publics adaptés aux besoins actuels et futurs soit créé, face au vieillissement de la population, que les 67 000 lits des unités de soin de longue durée transformés en lits d’établissements hébergeant des personnes âgées dépendantes soient requalifiés en lits d’unités de soins de longue durée (USLD) permettant une réelle prise en charge sanitaire des personnes âgées poly-pathologiques.

Nous avons insisté pour que nos organisations syndicales locales ou d’établissements soient associées aux orientations et aux signatures des conventions tripartites devant être renouvelées. Nous avons dénoncé la poursuite de la convergence tarifaire qui provoque l’étranglement des budgets des établissements jusqu’en 2016 ; le blocage des signatures des conventions tripartites (2ème et 3ème génération) et de la possibilité de demande de soin global qui permettrait plus d’aisance budgétaire et une meilleure utilisation de l’argent de l’assurance maladie.

Nous avons demandé que des messages forts soient adressés aux directeurs d’établissements afin qu’ils instaurent un véritable dialogue social dans les établissements et qu’ils ne fassent pas peser les déficits sur les salariés en changeant les horaires, les jours de repos, en supprimant les RTT, en ne respectant pas le code du travail et en attaquant gravement les garanties collectives des salariés (conventions et statut…).

Nous avons demandé à être reçu régulièrement afin de pouvoir aborder tous les dossiers ne pouvant aboutir dans les départements ou régionalement.

En conclusion, soyons clairs, c’est la mobilisation qui amènera le Gouvernement à agir.

Préparons dès à présent la grande manifestation à Paris à la fin du premier semestre 2013.

Organisons la résistance, la grève dans nos établissements.