● Première abolition de l’esclavage - 4/02/1794 - 4/02/2014 - 220 ans


Dès le XVIIIe siècle, débute la lutte pour l’abolition de l’esclavage.

En 1789, L'Assemblée nationale proclame que «Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits», instituant l'égalité entre chaque citoyens. 




L’opposition s’insurge.
La loi n’est pas applicable dans les colonies françaises et n’abolie pas l’esclavage.

S’en suit la loi du 28 mars 1790, accordant aux hommes libres âgés de vingt-cinq ans, le droit de vote.

Les colons refusent ces lois, les hommes de couleurs rentrent en résistance.

Le 28 octobre 1790, à Saint-Domingue (Haïti), Vincent Ogé,  un anti esclavagiste français, et Jean-Baptiste Chavannes, un noir affranchi, réclament l’application du décret du 28 mars 1790 voté par la Constituante de Paris reconnaissant l’égalité des droits civils et politiques aux affranchis de la colonie.

Mettant en place une révolte, ils libèrent les mulâtres dans les ateliers et assassinent des colons opposés à l’application de la loi.

Le 5 janvier 1791, Ils sont capturés, torturés puis exécutés le 25 février.

En 1791, craignant la perceptive de voir leur plantations ruinées, les colons usèrent de tous les moyens pour empêcher l’application de la loi dans les colonies françaises. Allant jusqu’à pendre les noirs et décapiter les Blancs jugés trop libéraux.

Le 14, août 1791, Georges Biassou participe à la cérémonie vaudou du Bois Cïman, et au soulèvement général qui s’ensuivit.

Le 4 avril 1792 la loi reconnait l'égalité politique des mulâtres, les colons s’obstinent à en refuser l’application.

Afin d’affirmer son autorité, la France réunit Les commissaires de la République Léger-Félicité Sonthonax, Etienne Polverel et Ailhaux, puis les envoie sur place.

Les colons soutenus par les Anglais et les espagnols, s’engagent alors dans un conflit direct avec la Métropole. Les troupes de la République, appuyées par les mulâtres, les Noirs affranchis et les esclaves sortent victorieuses de cette bataille.

Le 20 avril 1793, En Guadeloupe, une révolte très violente éclate, plusieurs colons sont massacrés.

En 1793, Toussaint Louverture prend la direction de l’armée noir et continu la révolte, jusqu’à la victoire finale.

500 000 Haïtiens (ancien Saint-Domingue), et plus de 150 000 Guadeloupéens et Guyanais résistants pour leur dignité, gagnèrent leur liberté et leur citoyenneté.

De 1794 à 1802, la Martinique était sous l’emprise des Anglais. Afin de ruiner les colons français, les anglais libérèrent les esclaves présents sur leurs plantations A la Suite du traité d’Amiens, l’Angleterre restitua la Martinique à la France. Renvoyant ainsi ces hommes, jusqu’ici libres, en esclavage.

Le Commissaire Sonthonax proclame le 29 août 1793, de sa propre initiative, l'émancipation des esclaves. Suivi du Commissaire Polverel dans deux autres provinces de la colonie
et organise l'élection de députés.

Les trois députés : Louis-Pierre Dufay,  Jean-Baptiste Mills , Jean-Baptiste Belley, représentants aux yeux de l'assemblée l'association de trois couleurs, le blanc, le rouge et le noir, embarquent pour Philadelphie.

Ils rejoignent New York puis traverse l’Atlantique jusqu’à Lorient.
Arrivés en France, ils sont écroués sous l'instigation de colons et inculpés d'intelligence avec les Girondins.

Libérés ils sont autorisés à siéger à la Convention le 15 pluviôse an II (3 février 1794).
DECRET N° 2262 :
Prononçant l’abolition immédiate de l’esclavage dans les colonies françaises :
Le 4 février 1794, la Convention Nationale déclare l'esclavage des Nègres dans toutes les Colonies aboli ; en conséquence, elle décrète que les hommes, sans distinction de couleur, domiciliés dans les colonies, sont citoyens Français et jouiront de tous les droits assurés par sa constitution.

La France ne disposant pas des ressources nécessaires à une guerre l’opposant à l’Angleterre et l’Espagne, cherchant à maintenir ses territoires outre-mer, proclama l’abolition de l’esclavage dans l’espoir d’entrainer une mobilisation des populations contre les Anglais et les Espagnols sur le point d’envahir les colonies.

En mai 1802, sous l’influence des colons, ce décret du 4 février 1794 fut abrogé par Napoléon Bonaparte et le Code noir rétabli en Guadeloupe et Guyane malgré le combat héroïque d’anti esclavagistes tels que Louis Delgrès, Joseph Ignace, Massoteau, Solitude et de milliers d’anonymes.

Le 6 Mai 1802, le Général Richepance débarque en Guadeloupe pour rétablir l’esclavage.

Le 10 mai 1802, Louis DELGRES et son ami Joseph Ignace désertent et organisent la résistance.

Le 14 mai 1802, débute le siège du Fort Saint-Charles où Delgrès s’est retranché avec ses hommes.

Après plusieurs combats acharnés, les résistants se retrouvent sans munitions. Ignace et un groupe sont tués au Combat. Louis Delgrès et ses compagnons se font sauter avec des barils de poudre et les autres se font fusiller.

Le 16 juin 1802, Richepance publie un arrêté rétablissant l’esclavage en Guadeloupe.
Il faudra finalement attendre le 27 avril 1848, date où le gouvernement de la République française publie un décret par lequel il abolit l'esclavage dans les colonies françaises, pour que cette période inhumaine prenne définitivement fin.

C’est pour contribuer à créer cette mémoire partagée que nous avons souhaité mettre à votre disposition ces quelques repères historiques. Puissent-ils aider à mieux respecter les droits fondamentaux propres à chacun, quelle que soit leur origine ou religion et à bâtir une société fondamentalement tolérante et solidaire.

Pour notre honneur, notre respect et notre dignité.