● Argumentaire contre la fermeture de l'Ehpad « Le Cèdre Bleu » à Sarcelles transmis aux membres du conseil d'administration du CASVP par le président du Conseil de la Vie Sociale de l'établissement


Le Conseil de Paris du mois d’avril 2015 a été alerté par deux vœux, l’un du groupe communiste - Front de Gauche, l’autre de Danielle Simonnet au sujet des inquiétudes relatives à l’éventualité de la fermeture de l’Ehpad « le Cèdre Bleu » situé à Sarcelles et dépendant du CASVP.




Reprenant en l’amendant le vœu du groupe communiste-Front de Gauche, voté à la quasi-unanimité, tout en rejetant celui de Danielle Simonnet, l’exécutif parisien s’était alors engagé à demander au centre d’action sociale d’expertiser au plus vite les différentes hypothèses de rénovation ou de reconstruction de l’Ehpad « Le Cèdre Bleu ».

En lieu et place de toute expertise, dès le 4 mai, lors d’une réunion à l’Hôtel de Ville, les services du CASVP, au lieu d’ouvrir la discussion sur les différentes pistes déjà évoquées par les familles des usagers et les personnels, ont annoncé aux représentants de ceux-ci la décision de fermeture, alors qu’une première réunion en avril avait posé le principe d’un projet d’études et d’expertises de plusieurs solutions, conformément au vote du Conseil de Paris d’avril.

Pendant cette réunion à l’Hôtel de Ville le 4 mai, au même moment le directeur adjoint du CASVP chargé des personnes âgées, venait par surprise annoncer sur place au personnel et aux résidents la fermeture de l’établissement.

Cette décision de fermeture unilatérale et non adossée à une quelconque expertise semble motivée uniquement pour des raisons de rentabilité et au mépris de toute considération sociale et humaine, alors même que la politique sociale du département de Paris n’a pas vocation à être rentable.

Cette décision sans expertise est un déni démocratique reniant les délibérations et les engagements pris en Conseil de Paris.

Une telle fermeture aurait pour conséquence le transfert de 162 personnes âgées très dépendantes de Sarcelles vers Paris, ce qui serait pour ces personnes une source de trouble important.

Elle mettrait également en danger les 175 emplois publics actuels et serait également lourde de conséquences pour toutes celles et ceux qui y travaillent.

L’annonce d’héberger les résidents à Paris intra-muros méprise totalement leurs habitudes prises au Cèdre Bleu et l’amitié entre les résidents eux-mêmes, l’attachement avec les professionnels et tous les partenariats et l’intégration de l’établissement dans la vie sociale et culturelle de Sarcelles. Elle néglige de façon hautaine l’opposition de l’équipe municipale de Sarcelles à la fermeture de cet établissement.

L’Ehpad de Sarcelles “Le Cèdre Bleu” est un équipement qui n’a pas d’équivalent avec son jardin thérapeutique, son parc de 8 hectares, une unité Alzheimer, un personnel compétent et dévoué.

Il est incompréhensible que la ville annonce soudainement des chiffres faramineux, sur d’éventuels travaux d’amélioration alors même que depuis des années, le CASVP refuse toute concertation à ce sujet avec le personnel et les familles.

Pour tous ceux qui connaissent l’établissement, le montant des travaux de rénovation nécessaires (notamment pour les salles de bains, les huisseries extérieures et les canalisations), proposés depuis plusieurs années par l’encadrement de l’Ehpad, ne serait nullement exorbitant au regard de la situation financière de la ville de Paris.

Les personnels de l’Ehpad sont très mobilisés contre cette fermeture et se sont réunis en une intersyndicale large.

Ils sont rejoints par un comité de soutien qui rassemble les familles de résidents, des habitants de Sarcelles et des communes voisines, des élus locaux du Val d’Oise et des personnalités.

Les annonces de vente d’une partie du patrimoine de la ville, par la maire de Paris, ne saurait se traduire par la fermeture d’établissements si utiles socialement comme l’Epahd « Le Cèdre Bleu ». Tant aux Parisiens qu’aux habitants de la région de Sarcelles.

Une telle fermeture serait en totale contradiction avec l’attachement proclamé de la Ville de Paris à garantir à tous, y compris les plus démuni-e-s, des conditions de vie et une prise en charge humaine et suffisante pour leurs vieux jours.

La municipalité de Sarcelles, par la voix de son député-maire, a depuis longtemps fait connaître sa volonté que cet Ehpad soit maintenu à Sarcelles sur son site actuel, proposant de contribuer au financement de la rénovation en prenant à sa charge si nécessaire une partie du parc et des bâtiments les plus anciens en vue d’une affectation à des usages d’intérêt public.

Les personnels et les familles exigent avant tout qu’une solution soit trouvée dans la concertation, garantissant le maintien dans les lieux des personnes âgées qui y vivent, ainsi que l’intégralité des postes d’agents qui y travaillent.

Tous, personnels, familles, habitants, élus, sont attachés à la pérennité de la vocation non lucrative du Cèdre Bleu, qui est à ce jour le seul Ehpad de statut public de l’est du Val d’Oise.

Ils s’étonnent que la décision de fermeture ait été annoncée, et mise en œuvre, par l’administration du CAS de la ville de Paris sans que son Conseil d’administration ait été appelé à en délibérer, pas plus que le comité technique paritaire dont la consultation préalable est obligatoire : ces carences procédurales pourraient la frapper de nullité si un recours contentieux était engagé.

Aussi, nous souhaitons que le Conseil de Paris demande à la Maire de Paris de rapporter sa décision de fermeture de l’Ehpad « Le Cèdre bleu », d’engager une réelle concertation avec toutes les parties prenantes, d’assurer l’investissement nécessaire aux travaux de rénovation, en garantissant le maintien sur le site des résidents actuels et de l’intégralité des agents qui y travaillent.


Alain Desreumaux
Président du CVS du Cèdre Bleu