● Air France - Ramdam devant l'Assemblée Nationale le 22/10/2015

 
 "On ne veut pas le plan proposé par la direction, à savoir des suppressions de postes par des licenciements. On refusera que les salariés impliqués dans les incidents soient licenciés", a déclaré sur LCI, le 22/10/2015 Medhi Kemoune, secrétaire général adjoint CGT Air France.




"Les salariés ont fait énormément d'efforts depuis 2012, ils demandent maintenant que ces efforts soient concrétisés par une véritable politique d'investissement, de développement de cette entreprise, d'emploi et même de productivité".

Bien trop étroite, la rue de l’Université qui touche l’Assemblée Nationale, ce jeudi 22 octobre après-midi. Difficile d’avancer jusqu’à la scène et d’apercevoir musiciens et syndicalistes se succéder. Uniformes Air France des pilotes, hôtesses de l’air et stewards côtoient drapeaux syndicaux et politiques. Les pancartes et banderoles réclament la sauvegarde de l’emploi et l’arrêt des poursuites disciplinaires et judiciaires des 5 salariés d’Air France "inculpés". Ils avaient arraché les chemises des DRH de l’entreprise, il y a un peu plus de quinze jours. Des salariés de toutes professions sont là pour soutenir ceux d’Air France sous le coup d’un nouveau plan social qui prévoit la suppression de près de 3000 emplois. Ce grand rassemblement de solidarité se tient au moment même où a lieu un nouveau Comité central d’entreprise à Air France. Témoignages.

Jean-Daniel, Pilote de ligne Air France
 
« J’ai été très surpris le 5 octobre, lors de la première mobilisation. La presse et la direction d’Air France a lancé une claque sur la tête des pilotes. Résultat d’une longue suite de propagande menée en communication interne et externe.
Je suis rentré a Air France en 1992. Il y a avait beaucoup de tensions dans l’entreprise, mais aujourd’hui, il y a une démarche intersyndicale et inter-catégorielle forte qui reflète une prise de conscience qui va au-delà de l’entreprise. La violence sociale est bien réelle. Dès lors que l’on discute entre salariés de différentes catégories et professions, on s’aperçoit que les problématiques sont sensiblement les mêmes. On veut faire financer la croissance et l’investissement par des économies sur le dos des salariés. On est dans une logique purement actionnariale et financière. »

Isabelle, Archives nationales
 
 « Je suis militante à La CGT Archives. Je suis en train de faire signer une pétition qu’on a initié en soutien aux salariés d’Air France. On demande l’abandon des poursuites. La pétition lancée il y a quelques jours a eu un succès phénoménal, on est pas loin d’atteindre les 30 000 signatures. On est tous choqués : la violence, c’est les 2900 licenciements. »

Mickael, Education nationale

« Je soutiens les camarades d’Air France en butte à un plan social inadmissible et à des violences sociales auxquelles le gouvernement se joint, en interpellant des salariés militants tôt le matin, chez eux et devant leurs familles, comme s’il s’agissait de délinquants. C’est choquant. La menace de suppressions d’emploi et le chantage sur les pilotes pour augmenter le travail est tout aussi choquant. On subit tous des violences sociales. On est là en solidarité avec les salariés d’Air France, mais aussi avec l’ensemble des salariés. »

Audrey, infirmière

« Des salariés risquent de perdre leur emploi. On se sent tous concernés. On a de moins en moins de droits, si on ne se sert pas les coudes, si on ne se rassemble pas tous ensemble, on ne fera rien bouger.
Dans la santé, depuis plusieurs mois, nous menons des actions. On se mobilise dans nos professions mais tous les salariés, dans toutes les professions, sont en difficulté. Qu’on soit du privé ou du public, on est tous dans le même bateau. Il y a des licenciements partout, les conditions de travail se dégradent partout. J’ai 24 ans, ça fait trois ans que je travaille et déjà je vois mes conditions de travail se dégrader jour après jour. »