● Déclaration de la CGT au CT (comité technique) du CASVP du 7/12/2015



Le comité technique était présidé par Mme Dominique VERSINI, Adjointe au Maire de Paris chargée de la solidarité, des familles, de la petite enfance, de la protection de l’enfance, de la lutte contre les exclusions, des personnes âgées. 

« Liberté, Égalité, Fraternité »




Les principes fondamentaux de la République française énoncés dans sa devise se traduisent par des droits intangibles reconnus aux citoyens. L’article 1er de la Constitution s’inscrit dans ce cadre puisqu’il proclame que « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale ».

Au lendemain des abominables attentats qui ont secoué Paris et St-Denis, l'affirmation des valeurs de la République s'avère indispensable.

Ces valeurs sont incarnées dans sa devise et sont exprimées dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.

Ces valeurs appartiennent à tous et nous ne devons pas laisser quelques-uns se les approprier.

La CGT demande que tous les établissements du CASVP arborent à leurs frontons le drapeau et la devise de la République.

L’accroissement des inégalités et des injustices mine la cohésion sociale.

L’absence de perspectives, un chômage de masse, un dialogue social très insuffisant, provoquent interrogations et désarroi face à l’avenir.

Dans ce contexte, la CGT ne peut rester indifférente à l’utilisation de la situation sociale pour promouvoir certaines thèses dans le débat public comme le fait le Front national.

La thèse de la préférence nationale est antinomique avec nos valeurs fondamentales. L’exclusion, le rejet de l’autre, la désignation de boucs émissaires, la dénonciation de l’immigration comme responsable de tous les maux sont des attitudes qui, l’histoire en témoigne, ne peuvent conduire qu’au pire.

Nous sommes favorables à un renforcement de la sécurité et des libertés des citoyens, mais il ne faut pas confondre des moyens et des effectifs de police et gendarmerie supplémentaires avec une restriction des libertés individuelles et collectives.

De même, combattre, écarter les formes de radicalisation passe avant tout par le respect des droits fondamentaux d’accès à l’éducation, à la culture, à la santé et à L'EMPLOI.

Après le temps du recueillement, les rendez-vous revendicatifs et mobilisations programmés doivent avoir lieu.

Pas plus qu’il n’y a de trêve dans les attaques contre le monde du travail, il n’y aura de trêve dans l’action syndicale pour le progrès social.


L’état d’urgence sociale

Alors que la reconstruction d’un lien social s’avère fondamental, la suppression au CASVP de postes d’agents de terrain au plus près des usagers est insensée.

Dans cette conjoncture où le chômage ne faiblit pas (42 000 demandeurs d’emploi supplémentaires en octobre 2015), où le pouvoir d’achat baisse, où le nombre de personnes SDF augmente, la CGT réclame avec force et conviction des moyens budgétaires réels supplémentaires.

Nous ne pouvons pas accepter la coupe effectuée dans les effectifs des personnels, alors que les missions de service public doivent être affirmées plus que jamais. Vous devez inverser cette tendance.

Les analyses prospectives démontrent que d’ici 10 ans, près d’un métier sur deux sera affecté par le numérique, l’automatisation et la robotisation.

Réduire le temps de travail, c’est anticiper les ruptures technologiques et sauver des emplois menacés : un argument qui fait partie de la campagne que la CGT vient de lancer sur la réduction du temps de travail à 32 heures.

Après la casse de l’outil industriel et la suppression de milliers d’emplois d’ouvriers depuis le premier choc pétrolier, ce sont maintenant les emplois intermédiaires qui sont concernés, avec 3 millions pouvant être détruits d’ici à 2025.

Le seul moyen de renouer avec les créations d’emploi est donc de lier la révolution numérique à une réduction massive du temps de travail, hebdomadaire et sur la vie toute entière.

Réduire le temps de travail, c’est donc anticiper ces ruptures technologiques et sauver des emplois menacés.

A la CGT nous ne voulons pas que la révolution numérique, soit utilisée pour gérer les politiques d'austérité et l’hémorragie d'emplois, elle doit permettre de simplifier, de rapprocher, de personnaliser le rapport à l’usager, mais aussi d’améliorer la qualité des services en restaurant les logiques propres de services publics, d’intérêt général, de cohésion et d’égalité sociale.

Nos craintes sont immenses puisqu'en ce qui concerne le CASVP à chaque fois que l'informatique est introduite dans un service elle est synonyme de suppression d'emplois (GEODES actuellement..). C'est à dire que la mairie de Paris est systématiquement dans la logique de réduire les effectifs sans tenir compte du contexte social et du nombre de chômeurs.
On ne construit pas l'avenir avec des citoyens qui n'ont pas de futur.

La fermeture de Sarcelles va peser lourdement sur les conditions de vie des agents.

Les agents sont déplacés, leurs temps de trajet sont démultipliés, des vies de famille sont déjà saccagées. Les engagements ne sont pas toujours tenus concernant les fiches de poste et les plannings. Les aménagements d’horaires sont refusés malgré une mobilité imposée.

Sans vous préoccuper de la faisabilité des déplacements (il a fallu recaser à tout prix avant la fermeture tous les agents), vous allongez démesurément le temps de trajet des salariés.

L'affectation en sureffectif pour les agents les plus éloignés de leur lieu de travail était une solution. Vous n'avez pas voulu l'envisager parce qu'une fois de plus vous n'avez pas su vous projeter dans l'avenir.

Quelles perspectives pour des agents pour lesquels la pénibilité du travail est reconnue et à laquelle va se rajouter un temps de trajet démesuré et donc une pénibilité supplémentaire ?

Mme la Présidente, vous n’êtes pas sans savoir que les trajets domicile-travail sont une source de fatigue et de stress pour les salariés.

Le redéploiement des agents de Sarcelles entraîne un temps de trajet qui va dépasser très largement les 3h00 par jour pour certains.
Ce temps de trajet n'est pas reconnu comme du temps de travail effectif, il s'ajoute pourtant au temps de travail et ne donne pas droit à une rémunération.

A Paris et en région parisienne il faut en moyenne 68 minutes (hors dysfonctionnement des transports) pour faire l’aller-retour entre le domicile et le lieu de travail (étude de la DARES du 2 novembre 2015). C'est le record de France. Pour les agents de Sarcelles, ce record est pulvérisé.

La CGT vous demande, Mme la Présidente d’entendre qu’il est vital d’aménager les horaires pour ces collègues qui n’ont pas demandé de mobilité. Pour ceux qui résident le plus loin de leur lieu de travail de prévoir des affectations en surnombre dans les établissements les plus proches de leur domicile.

Il vous faudra aussi tenir compte des incidents de trajet, sans rechigner et non pas comme notifié dans le nouveau guide de l'ARTT que vous venez de publier, sans aucune consultation des organisations syndicales. Un guide restrictif qui comporte bon nombre d'inexactitudes.

Une nouvelle fermeture

Lors du dernier CT vous nous assuriez qu’il n’y avait pas de nouvelles fermetures prévues. Nous constatons que Le Cèdre Bleu n’est pas encore fermé et déjà une nouvelle fermeture est envisagée puisque la fermeture des « Symphonies » est à l’ordre du jour de ce comité technique, avec 7 emplois supprimés et la perte d’une structure qui aurait pu servir à l’hébergement d’agents du CASVP sans logement.

Quel est le prochain établissement ou service sur la liste ?

Les bruits courent sur la fermeture de la résidence service « la Boissière » à St-Vrain ?
De la résidence service Préfet Chaleil à Aulnay ?
Sur la fermeture du service d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD) ?
La liste n'est pas exhaustive.

Merci de votre attention.