La question SDF à Paris (communiqué de presse)
Les conséquences de l'incurie des pouvoirs publics depuis le début de l'installation des tentes pour SDF à Paris se montrent sous leurs plus pénibles aspects.
Les 350 tentes distribuées par l'organisation Médecins du Monde seraient aujourd'hui devenues plus de 3000 sur Paris. Ces tentes ont parfois été données par des associations ou des riverains mais la plupart du temps acquises directement par leur utilisateur.
Aujourd'hui, une population très diverse vit l'expérience scandaleuse dans notre société d'un hébergement sous tente faute de mieux.
Certains, pour se protéger et s'entraider se sont regroupés, non sans difficulté.
A l'ombre de la statue de la Place de la République vivent trois petits campements.
Des habitants du quartier et des syndicalistes viennent leur rendre visite et les soutenir dans leur quotidien.
Femmes seules, jeunes filles et jeunes gens d'à peine 18 ans, chômeurs, malades, handicapés, jeunes adultes ayant connus les placements pendant l'enfance, personnes âgées, tous dépossédés vivent ici regroupés.
26 tentes sur les trois camps abritent cette population dans le square Henri Christiné au coeur même de la place de la République.
Jeudi 9 novembre, des personnels des Brigades d'Aide aux Personnes Sans Abri (BAPSA) sont venus les recenser, leur promettant de "revenir".
Le lendemain, plusieurs policiers assistés d'un commissaire annonçaient dans un délai de 8 à 10 jours l'intervention des CRS et des camions à canons à eau (matériel ordinairement destiné à la lutte contre les émeutes).
Intimidation ou annonce? Nous l'ignorons.
Néanmoins nous craignons très sérieusement une application concrète de la politique de « karchérisation » de la misère déjà engagée.
Ceci est l'illustration édifiante et scandaleuse de la criminalisation de la misère mais surtout jamais des responsables de l'état de cette société.
Des bidonvilles naissent aux portes et désormais au coeur des villes. Les pouvoirs organisent la dissimulation du problème sous des considérations administratives, des mesures policières ou des mises en hébergement provisoire et en errance forcée.
Il faut savoir que ces trois camps sont abandonnés de tous. A l'exception de l'intervention essentielle mais totalement insuffisante d'une équipe de Médecins du Monde, aucun service social, aucune mission de service public n'intervient sur ces trois camps. Des problèmes sanitaires, sociaux, d'accès aux droits et aux prestations sont à dénombrer. Des jeunes gens et des jeunes filles notamment vivent dans une misère effroyable sans la moindre ressource que celle de la mendicité. Il est à noter que la plupart des ces habitants sont parisiens d'origine ou de longue date pour la majorité.
La stratégie du pourrissement semble celle retenue par les pouvoirs publics, récemment illustrée par la complaisance envers quelques éléments installés dans le campement. Ainsi, quelques rares personnes étrangères au monde de la rue et de l'exclusion se sont installés pour "affaire" ou autre motif, menacent les personnes, font état de leurs considérations politiques ou agressives.
Contre cet abandon, nous avons depuis plusieurs semaines avec un militant engagé un travail de contact et de relation avec ces habitants. Nous assurons avec nos moyens et de manière impromptue et improvisée une mission d'intervention sociale, d'assistance sanitaire et d'incitation au respect de règles d'hygiène collective. Notre intervention a permis le rétablissement de l'eau courante curieusement interrompue dans le square, aggravant les conditions sanitaires.
L'action de l'Etat se limite à des visites policières et celle de la ville de Paris à des passages quotidiens en soirée par les agents de sécurité.
Loin d'être un mode de vie admissible, les habitants des camps de République souhaitent tous autre chose mais restent sans ressources.
Pour notre part, nous dénonçons cet état de fait et appelons les parisiens et les travailleurs de la Ville à engager le débat sur cette question et questionner les pouvoirs publics à commencer par l'administration parisienne sur le sol de laquelle se déroulent les événements.
Alors que la spéculation bat son plein, que la complaisance économique devient la règle, que les logements vides n'ont jamais été aussi nombreux, nous invoquons l'urgence et appelons à la réquisition sans délai de lieux de vie dignes pour les populations les plus touchées par le système économique et politique.
De plus une mission d’intervention doit se monter rapidement. Aussi, nous appelons par ce communiqué les personnes volontaires à se mobiliser pour développer la mission de solidarité, pour des accompagnements, de l’écoute, des démarches administratives et de soins. La CGT, dans sa tradition entend mettre en place l’institution d’une mission de service public pour laquelle les pouvoirs publics ont démissionné ou sont inexistants.
Nous appelons donc à la formation d’une coordination.
Veuillez nous contacter.
Les conséquences de l'incurie des pouvoirs publics depuis le début de l'installation des tentes pour SDF à Paris se montrent sous leurs plus pénibles aspects.
Les 350 tentes distribuées par l'organisation Médecins du Monde seraient aujourd'hui devenues plus de 3000 sur Paris. Ces tentes ont parfois été données par des associations ou des riverains mais la plupart du temps acquises directement par leur utilisateur.
Aujourd'hui, une population très diverse vit l'expérience scandaleuse dans notre société d'un hébergement sous tente faute de mieux.
Certains, pour se protéger et s'entraider se sont regroupés, non sans difficulté.
A l'ombre de la statue de la Place de la République vivent trois petits campements.
Des habitants du quartier et des syndicalistes viennent leur rendre visite et les soutenir dans leur quotidien.
Femmes seules, jeunes filles et jeunes gens d'à peine 18 ans, chômeurs, malades, handicapés, jeunes adultes ayant connus les placements pendant l'enfance, personnes âgées, tous dépossédés vivent ici regroupés.
26 tentes sur les trois camps abritent cette population dans le square Henri Christiné au coeur même de la place de la République.
Jeudi 9 novembre, des personnels des Brigades d'Aide aux Personnes Sans Abri (BAPSA) sont venus les recenser, leur promettant de "revenir".
Le lendemain, plusieurs policiers assistés d'un commissaire annonçaient dans un délai de 8 à 10 jours l'intervention des CRS et des camions à canons à eau (matériel ordinairement destiné à la lutte contre les émeutes).
Intimidation ou annonce? Nous l'ignorons.
Néanmoins nous craignons très sérieusement une application concrète de la politique de « karchérisation » de la misère déjà engagée.
Ceci est l'illustration édifiante et scandaleuse de la criminalisation de la misère mais surtout jamais des responsables de l'état de cette société.
Des bidonvilles naissent aux portes et désormais au coeur des villes. Les pouvoirs organisent la dissimulation du problème sous des considérations administratives, des mesures policières ou des mises en hébergement provisoire et en errance forcée.
Il faut savoir que ces trois camps sont abandonnés de tous. A l'exception de l'intervention essentielle mais totalement insuffisante d'une équipe de Médecins du Monde, aucun service social, aucune mission de service public n'intervient sur ces trois camps. Des problèmes sanitaires, sociaux, d'accès aux droits et aux prestations sont à dénombrer. Des jeunes gens et des jeunes filles notamment vivent dans une misère effroyable sans la moindre ressource que celle de la mendicité. Il est à noter que la plupart des ces habitants sont parisiens d'origine ou de longue date pour la majorité.
La stratégie du pourrissement semble celle retenue par les pouvoirs publics, récemment illustrée par la complaisance envers quelques éléments installés dans le campement. Ainsi, quelques rares personnes étrangères au monde de la rue et de l'exclusion se sont installés pour "affaire" ou autre motif, menacent les personnes, font état de leurs considérations politiques ou agressives.
Contre cet abandon, nous avons depuis plusieurs semaines avec un militant engagé un travail de contact et de relation avec ces habitants. Nous assurons avec nos moyens et de manière impromptue et improvisée une mission d'intervention sociale, d'assistance sanitaire et d'incitation au respect de règles d'hygiène collective. Notre intervention a permis le rétablissement de l'eau courante curieusement interrompue dans le square, aggravant les conditions sanitaires.
L'action de l'Etat se limite à des visites policières et celle de la ville de Paris à des passages quotidiens en soirée par les agents de sécurité.
Loin d'être un mode de vie admissible, les habitants des camps de République souhaitent tous autre chose mais restent sans ressources.
Pour notre part, nous dénonçons cet état de fait et appelons les parisiens et les travailleurs de la Ville à engager le débat sur cette question et questionner les pouvoirs publics à commencer par l'administration parisienne sur le sol de laquelle se déroulent les événements.
Alors que la spéculation bat son plein, que la complaisance économique devient la règle, que les logements vides n'ont jamais été aussi nombreux, nous invoquons l'urgence et appelons à la réquisition sans délai de lieux de vie dignes pour les populations les plus touchées par le système économique et politique.
De plus une mission d’intervention doit se monter rapidement. Aussi, nous appelons par ce communiqué les personnes volontaires à se mobiliser pour développer la mission de solidarité, pour des accompagnements, de l’écoute, des démarches administratives et de soins. La CGT, dans sa tradition entend mettre en place l’institution d’une mission de service public pour laquelle les pouvoirs publics ont démissionné ou sont inexistants.
Nous appelons donc à la formation d’une coordination.
Veuillez nous contacter.
CGT/CASVP - 23/25, rue Bobillot 75013 Paris - Tél : 01 53 80 97 60
Fax : 01 53 62 94 25
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