Depuis quelques jours, les couloirs du Cèdre Bleu, l’assemblée générale CGT du 12 mai dernier, les coups de fils...On parle tous du même sujet :
on filme les salariés, on ne leur demande rien, on les filme.
Ou plutôt on leur demande de ne pas la ramener.
Dans un premier temps, on imagine une initiative individuelle, mais rapidement on apprend que la direction commande cela d’une salariée et que ces images sont sur l’ordinateur de la direction; plus fort encore, on apprend qu’un film destiné au CASVP est en train de se faire avec l’image des agents, leur travail mais sans leur consentement.
C’en est trop, la colère monte, les salariés ne voient pas les choses ainsi.
L’assemblée générale CGT du 12 mai dernier au Cèdre bleu est intransigeante: pas question que nous soyons filmés pour le petit film du chef.
Lorsque la chose lui est dite peu après en audience, c’est le pompon : il a raison, pas question de demander l’accord des gens, de toute façon, ça ne va pas durer longtemps et on ne filme que les pieds. Le directeur se croit propriétaire des personnels : on les fait bosser, on les commande, on les filme et ils doivent se taire.
Mais voilà, les personnels ne se taisent pas, ils ont une opinion et le silence que Monsieur le directeur souhaite filmer va faire du bruit.
Car le directeur a un point de vue sur tout ça : ce film est une excellente chose, on doit lui faire toute confiance car c’est lui qui le fait et c’est lui qui va le monter. Ce film va servir au CASVP, tout cela ne peut qu’être bien… Mais les salariés ont un autre point de vue : ce film est fait par quelqu’un qui exerce le pouvoir au quotidien sur eux, il décide de diminuer les droits des salariés et de leurs représentants, il se donne maintenant le droit de faire son cinéma avec leur image pour son intérêt et celui du patron.
Car bien évidemment, que va-t-on montrer dans ce film ?
Les ascenseurs en panne depuis 6 mois, les plateaux qu’il faut monter par les escaliers, le manque de matériel, la mauvaise gestion au quotidien, le manque de moyens, la fatigue des travailleurs, le manque de personnels, les maladies professionnelles, les inquiétudes, les bas salaires, les personnes imposées en UVP ????...
Bien évidemment rien de tout ça, car tout ça n’existe pas pour la direction.
On va donc filmer le silence de la nuit, la poésie des gestes et le vent dans les arbres.
Les personnels ne souhaitent pas qu’on parle de leur silence mais souhaitent faire entendre une voix haute et claire, celle de leurs droits et de leurs luttes.
La direction joue avec la patience des personnels, elle se croit tout permis, joue le bras de fer et la provocation. Jusqu’où peut-on aller avec les personnels hospitaliers du Cèdre bleu? Le directeur semble se lever chaque matin avec cette question en tête. Ne tardons plus à lui donner la réponse.
La presse n’en parle pas encore mais c’est pour bientôt !
Lisez plutôt
Depuis quelques jours, un fantôme hantait le Cèdre bleu, un personnage se présentant comme un salarié de l’établissement était muni d’une caméra et filmait secrètement les salariés. L’information courrait, on apprenait assez vite que la direction de l’établissement était là-dessous, saisie d’une maladie inconnue, on affirmait que le dirlo se prenait pour un artiste.
Après quelques hésitations et discussions, le point de vue était le même pour tout le monde : il fallait que cela cesse...
Rapidement une salariée approchée par la filmeuse s’empare de la caméra et la jette au sol.
La CGT salue l’excellence de ce geste.
Depuis, saisie de remords et ramenée à la réalité, la direction reste enfermée dans son bureau et s’est fait livrer une nouvelle machine à café pour se consoler du jouet cassé.
SYNDIQUEZ VOUS, RENFORCEZ LA CGT,
NE LAISSEZ PLUS FAIRE
SEUL UN SYNDICAT FORT ET COMBATIF
PEUT ASSURER LA DEFENSE
DES INTERETS DES SALARIÉS CONTRE L’ARBITRAIRE