L’annonce du gouvernement relative à l’extension du bénéfice du RSA aux jeunes de moins de 25 ans à de quoi laisser dubitatif. En effet, les conditions d’ouverture des droits sont si draconiennes que très peu de jeunes pourront bénéficier de cette mesure. Combien sont ils à pouvoir revendiquer deux ans d’activité en équivalent temps plein au cours des trois dernières années ? Le ministre de la Jeunesse et des Solidarités ne se risque surtout pas à avancer un chiffre. Ce qui est sûr, c’est que le gouvernement n’a pour l’heure budgété que 20 millions d’euros. Bien loin des 250 millions d’euros annuels évoqués par l’Elysée il y a un an. Le « RSA jeunes » a donc toutes les chances de connaître le même flop que la prime instaurée en faveur des jeunes chômeurs l’an passé. Encore une fois, le gouvernement semble plus préoccupé à faire de l’agitation médiatique qu’à s’atteler à apporter une réelle solution aux problèmes des jeunes.
Faut il rappeler que la jeunesse française est l’une des plus maltraitée d’Europe ? La CGT continue de revendiquer la création d’un revenu d’insertion permettant aux jeunes chômeurs de s’inscrire dans une démarche active de recherche d’emploi. Un accompagnement plus soutenu de la part du service public de l’emploi, de vraies offres de formation et des dispositions pour faciliter leur droit au logement sont autant d’éléments qui favoriseraient l’insertion durable des jeunes sur le marché du travail.
Mais encore, il conviendrait de commencer par remettre en cause les dispositions qui contribuent à barrer le chemin des jeunes dans l’accès à l’emploi. Qu’il s’agisse des heures supplémentaires défiscalisées, du non remplacement des fonctionnaires partant à la retraite ou de la volonté de reporter l’âge légal du départ en retraite, ces mesures constituent bien un manque à gagner de plusieurs centaines de milliers d’emplois pour les jeunes. Il est grand temps que le gouvernement change son fusil d’épaule pour créer de vraies solidarités entre les générations et éviter ainsi de sacrifier sa jeunesse.
La CGT invite les jeunes à prendre leur destin en main en participant massivement à la grande journée nationale interprofessionnelle d’actions du 7 septembre. L’avenir du pays exige des emplois durables et a plein temps pour les jeunes et non un simulacre d’aumône !
RSA jeunes – mode d’emploi
Destiné aux jeunes de 18-25 ans ayant travaillé au moins 3214 heures sur trois ans. Soit deux années à temps plein dans les trois dernières précédant la demande.
«Toutes les périodes d'activité salariées ou non salariées sont prises en compte». A savoir les contrats en alternance, en apprentissage, les CDD, CDI ou encore missions d'intérim. Les périodes de stages, de volontariat, de service civil ne sont en revanche pas intégrées. Quant aux périodes de chômage indemnisé, mais aussi celles sous convention de reclassement personnalisé (CRP) et sous contrat de transition professionnelle (CTP), elles sont neutralisées dans la limite de six mois, augmentant ainsi la période de référence à 3,5 ans, au plus.
460 euros par mois
Le montant du «RSA jeune» est établi sur les mêmes bases que le RSA et donc calculé en fonction des revenus et de la situation familiale. Concrètement, un jeune de moins de 25 ans sans activité et sans autre ressource ayant travaillé deux ans et épuisé ses droits à l'allocation chômage percevra une allocation de 460 euros par mois. Quant à un jeune en activité ayant deux ans d'expérience et qui perçoit 500 euros de revenus par mois sans autre ressource, il percevra un RSA de 215 euros par mois.