● Sortir de la crise

Les 10 exigences de la CGT

Faut-il faire confiance au gouvernement et au Medef, ou se mobiliser ? Chômage, pouvoir d’achat, logement, santé nécessitent des réponses immédiates.


La CGT propose de traduire avec les salariés les dix exigences détaillées ci-dessous en revendications justes, précises, portées par tous, dans chaque entreprise, pour obtenir des résultats concrets : le seul risque que l’on prend en se mobilisant c’est éventuellement d’être entendu !

  • 1. Revaloriser les salaires, les pensions et les minima sociaux
  • 2. Contrôler les aides publiques aux entreprises
  • 3. Contraindre les entreprises à des alternatives aux licenciements
  • 4. Suppression des exonérations fiscales et sociales sur les heures supplémentaires
  • 5. Stopper les suppressions d’emplois
  • 6. Développer les politiques publiques et les moyens des services publics
  • 7. Réformer la fiscalité en profondeur
  • 8. Créer un pôle financier public et établir un mécanisme de crédits à taux réduits
  • 9. Taxer les mouvements spéculatifs de capitaux et éradiquer les paradis fiscaux
  • 10 Mettre en place un fond européen de solidarité sociale et de développement économique
1. Revaloriser les salaires, les pensions et les minima sociaux

- Dans le privé, ouverture des négociations annuelles obligatoires par anticipation sur 2012 ;
- dans le public rouvrir la négociation salariale ;
- porter le Smic à 1 700 euros brut par mois ;
- résorber les inégalités de traitement entre les femmes et les hommes.

1 salarié sur 2 gagne moins de 1 500 euros par mois ; l’écart salarial demeure de 25 % entre les hommes et les femmes ; 8,2 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté avec moins de 954 euros par mois et la moitié avec moins de 773 euros ; les salaires ont eu la plus faible progression les dix dernières années ; pour la première fois depuis 1945, la masse des salaires versés en 2009 dans le privé a été inférieure à celle de 2008.

2. Contrôler les aides publiques aux entreprises

- Respect des critères de création d’emplois ;
- conditionner aux politiques salariales ;
- donner des moyens d’intervention aux représentants des salariés sur le bien fondé et l’usage de ces aides.

Montant des exonérations fiscales et sociales et autres aides publiques aux entreprises : 170 milliards d’euros = 9 millions de Smic annuels (cotisations sociales comprises).

3. Contraindre les entreprises à des alternatives aux licenciements

- Majorer les cotisations chômage employeur sur les emplois précaires ;
- élargir l’assiette des cotisations et contributions sociales aux primes, stock-options, intéressement. (1,3 milliard d’euros de recettes) ;
- élargir les pouvoirs d’intervention des salariés et de leurs représentants dans leur entreprise, leur groupe, voire leur filière d’activité ;
- reconnaitre la pénibilité des métiers ouvrant droit à un départ anticipé en retraite.
Le système d’indemnisation du chômage ne bénéficie qu’à moins d’un chômeur sur deux.

Le chômage des plus de 50 ans touche 810 000 personnes, soit 300 000 de plus qu’en 2008. Mesure spécifique pour les chômeurs en fin de droits, condamnés au RSA après une carrière complète du fait de la réforme des retraites.

4. Suppression des exonérations fiscales et sociales sur les heures supplémentaires

- Privilégier les créations d’emplois et l’augmentation des salaires.
186 millions d’heures supplémentaires au 2e trimestre 2011. équivaut à 400 000 emplois en rythme annuel. 3 milliards d’euros de perte de recettes pour la Sécurité sociale.

5. Stopper les suppressions d’emplois

- Orienter les investissements dans le développement industriel, la recherche et la préservation de l’environnement et créer les emplois nécessaires.
- Stopper la suppression d’un fonctionnaire sur deux et créer de nouveaux postes dans la fonction publique et les services publics, outils de cohésion sociale et d’efficacité économique et sociale.

6. Développer les politiques publiques et les moyens des services publics

- Education,
- santé,
- recherche,
- infrastructures…

7. Réformer la fiscalité en profondeur

- Accroître la progressivité de l’impôt sur le revenu et créer de nouvelles tranches pour les hauts revenus,
- augmenter l’impôt sur la fortune (ISF),
- supprimer les niches fiscales inutiles selon leur impact économique et social,
- soumettre à cotisation tous les revenus sans distinction,
- alléger les impôts indirects (TVA) qui pèsent proportionnellement plus sur les plus modestes,
- réformer l’impôt sur les sociétés en pénalisant le versement de dividendes et la spéculation pour favoriser l’investissement, l’emploi et les salaires,
- revoir la fiscalité locale afin de réduire les impôts et taxes sur les ménages à revenu modeste,
- réformer le financement de la protection sociale.

8. Créer un pôle financier public et établir un mécanisme de crédits à taux réduits pour 

- Financer l’investissement productif : l’emploi, la formation, la recherche, les équipements.

En Europe et dans le monde

9. Taxer les mouvements spéculatifs de capitaux et éradiquer les paradis fiscaux.

10. Mettre en place un fond européen de solidarité sociale et de développement économique :

- Création par les états d’un fond, avec le concours de la Banque Centrale Européenne (BCE) pour financer le développement social et économique et réduire les inégalités.
Les états ont su créer un fonds de 750 milliards d’euros pour sauver les financiers.