Le 13 octobre 2015,
Alain DESREUMAUX
Président du conseil de la vie sociale
de l’EHPAD Le Cèdre bleu
aux familles et aux tuteurs des résidents du Cèdre bleu
Madame, Monsieur,
Le 15 septembre dernier, le comité de soutien du Cèdre bleu vous avait fait parvenir la lettre qu’il était de mon devoir de vous envoyer en tant que président du conseil de la vie sociale, lettre que l’administration se refusait toujours à vous envoyer. Elle était accompagnée d’un communiqué officiel du maire de Sarcelles. Je tiens aujourd’hui, de la même façon, à vous tenir informé de la situation.
Le 30 septembre, au cours d’une rencontre du maire et du directeur du centre d’action sociale de Sarcelles (CCAS) avec les représentants du conseil départemental du Val d’Oise et de l’agence régionale de santé (ARS), ceux-ci ont non seulement donné leur accord pour la réalisation à terme ‒ environ deux ans ‒ d’un EHPAD de 100 à 120 lits, mais ont aussi accepté d’effectuer dès maintenant l’appel à projet officiel pour qu’un établissement de dimension intermédiaire soit mis en activité ‒ ce qui demandera environ 6 mois ‒ pour permettre aux résidents qui le souhaitent de rester au Cèdre bleu.
Il faut donc maintenant, dans cette petite période intermédiaire, que l’établissement continue de fonctionner pour éviter à la cinquantaine de résidents qui désirent rester au Cèdre, le traumatisme des « transferts » et leur assurer, avec le personnel qui le désire, une vie paisible et sereine. Nous le leur devons et tel est le but du CCAS de Sarcelles.
Cependant, la ville de Paris refuse toujours cette solution de transition.
Le sous-directeur du centre d’action sociale de la ville de Paris (CASVP), chargé des personnes âgées, est venu vendredi dernier 9 octobre confirmer que la ville de Paris et la ville de Sarcelles signeront bien courant décembre une vente du Cèdre pour le prix duquel ils sont d’accord, mais affirme que cette vente suivra la fermeture de l’établissement et que le CASVP refuse, pour des raisons juridiques appuyées sur le « code de l’action sociale et des familles », toute transition.
Or, je suis autorisé à vous faire part que le CCAS de Sarcelles, averti par l’ARS de cette difficulté, recherche toutes les possibilités juridiques pour que la continuité soit assurée. Je salue cette nouvelle initiative qui répond aux souhaits et aux besoins d’une partie des résidents et du personnel.
Cette solution me paraît d’autant plus nécessaire que le sous-directeur du CASVP lui-même a annoncé que la date de fermeture du Cèdre n’était pas fixée, étant suspendue à l’ouverture du nouvel EHPAD parisien Alice Prin dans le XIVe arrondissement, à l’autre bout de Paris ; les entreprises sont en retard et cet EHPAD n’est pas achevé. Le but du CASVP est d’y transférer lors de son ouverture espérée en novembre tous les résidents qui resteront encore au Cèdre et même ceux qui ont demandé d’aller dans d’autres EHPAD où il n’y a pas encore de place pour eux, en attendant de répondre à leur souhait par un nouveau transfert ! Le CASVP veut à tout prix « remplir » sa future maison de retraite avec les résidents et les employés du Cèdre Bleu. Sa logique apparaît purement économique et semble ne faire absolument aucun cas de la dignité des personnes.
Le bien-être des résidents est notre préoccupation première. Elle devrait être celle du CASVP et de la maire de Paris.
Je me dois de m’interroger sur la liberté réelle des résidents et de leurs familles obligés de trouver des solutions dans un climat d’incertitude. Significative de leur angoisse est la question posée, lors de la réunion plénière convoquée par une « note de service » de la direction vendredi dernier : « Je vais où, moi ? On m’a dit qu’on allait visiter quelque part. » (citation mot-à-mot) Le respect dû et la vraie liberté de choix doivent être notre souci.
Je sais, évidemment, que personne ne sera à la rue quelles que soient les solutions adoptées et par le CASVP et par la ville de Sarcelles. Je ne doute pas non plus que les transferts seront effectués avec toutes les précautions possibles. Je continue à penser, avec beaucoup d’acteurs sociaux compétents, qu’ils ne seront pas sans traumatisme.
Continuant à agir auprès des villes de Paris et de Sarcelles pour obtenir une solution paisible de transition de l’établissement au Cèdre bleu, je vous rappelle que vous pouvez vous adresser au directeur du CCAS de Sarcelles et je reste à votre disposition en vous assurant de mes sentiments très respectueux.
Alain Desreumeaux