De nombreux réfugiés frappent aux portes de l’Union
Européenne. Ils doivent être accueillis dignement par chaque État européen,
sans tergiverser, sans considération de nationalité ou d’éventuelle
appartenance religieuse. C’est l’application de la Convention de Genève, des
Traités européens, de notre Constitution. L’asile est un droit !
Mais le drame que vivent tous ces hommes, femmes et enfants ne tombe pas du ciel. Il est le résultat du chaos provoqué sur tout le pourtour méditerranéen par les guerres en Irak et en Syrie, par la destruction de l’État libyen, par le développement de la dictature en Érythrée. Les États européens, et la France en particulier, ne sont pas pour rien dans ce chaos. Et ce ne sont pas de nouveaux bombardements, en Syrie ou ailleurs, qui régleront quoi que ce soit. Si les bombes tombent, de nouvelles nombreuses familles fuiront pour garder la vie sauve !
La seule solution ne peut être que politique. Pour cela, il
est temps de dialoguer avec tous ceux qui peuvent y contribuer.
L’attention portée aujourd’hui à juste titre sur les
réfugiés pourrait faire penser qu’ils seraient de « bons » migrants,
dignes d’être accueillis, tandis que les autres, qui ne fuient
« que » la misère et l’absence de perspectives chez eux, devraient
être refoulés.
Chacun sait qu’aucun mur, aussi haut soit-il, aucune loi,
aussi restrictive soit-elle, n’empêcheront jamais un migrant de tenter sa
chance ailleurs s’il n’a aucune perspective d’avenir pour lui et sa famille
chez lui.
Depuis 1974, l’immigration professionnelle reste
fondamentalement impossible légalement. Ici, ces travailleurs migrants
« sans-papiers » ne prennent le travail de personne. Ils font le
travail que personne ne peut accomplir dans les conditions d’ultra
disponibilité, d’absence de droits, de salaires au rabais et de semaines à
rallonge qui leur sont imposées !
Quand ces salariés se battent collectivement, avec l’appui
de la CGT, pour la reconnaissance de leur travail, pour leurs droits de
salariés, ils se libèrent tout en contribuant à diminuer la concurrence entre
les salariés organisée par le Patronat. C’est bon pour eux et pour tous les
salariés !
Quand la CGT demande que soit instauré au moins un
« forfait social » pour les employeurs d’ici qui emploient des
travailleurs « détachés », c’est pour diminuer l’effet d’aubaine pour
le donneur d’ordres d’ici, qui profite des différences de cotisations sociales
entre pays. Quand le gouvernement va-t-il se décider à l’étudier ?
Tous ces sujets sont graves et nous pouvons mesurer dans ce
contexte, l'importance du SMIC que le patronat veut abattre par la création
d'un SMIC jeunes, d'un SMIC pour les personnes éloignées de l’emploi, d'un SMIC
intermédiaire...
Le SMIC est une référence pour tous les salariés, un droit
inaliénable des travailleurs, il a un rôle fondamental dans la fixation des
salaires en France. Il doit être revalorisé à 1700 € et rester un rempart
contre les inégalités et la déréglementation que les libéraux veulent
instaurer. Il est un obstacle contre le travail traité comme une marchandise
qui se vendrait et s’achèterait au prix du marché.
L'Ehpad Belleville et sa « reconversion »
Lors du Comité Technique (CT) du 21 septembre 2015, la CGT
posait la question sur l'avenir de l'Ehpad Belleville où les travaux promis de
restructuration n'ont toujours pas démarré alors que l’établissement est fermé
depuis mai.
Nous n'en serions à ce jour qu'au stade d'une étude
d’avant-projet sommaire (APS).
Pour rappel, le but de l'APS est notamment de permettre
l'estimation du coût et de fournir aux décideurs une proposition technique en
termes de principes retenus et d'architecture générale. L'APS est l'un des
éléments constitutifs du dossier de faisabilité.
En matière de calendrier, les travaux commenceraient (si
faisabilité) au printemps 2017 pour une fin de chantier au printemps 2019.
Les agents sont inquiets puisqu'ils ont dû accepter une
mobilité forcée dans le 15ème à Huguette Valsecchi « pour 2 ans »
leur a t-on dit, en attente de pouvoir réintégrer Belleville après réfection.
De 2 ans, nous passons maintenant à 4, voire plus, avec toutes les conséquences
liées à l'augmentation du temps de trajet des agents, sans compensation...
La CGT vient de demander à la direction générale un point
sur l’Ehpad Belleville au comité technique du 25 novembre 2015 (communication
de l’avant-projet détaillé des travaux de réhabilitation et du calendrier
prévisionnel).
Le site actuel de Belleville
La Mairie de Paris entend ne pas le laisser vide.
Selon la direction générale du CASVP, en attente du
démarrage des travaux de rénovation, le site serait utilisé pour l’accueil des
sans-logis de mi-octobre 2015 à mars 2017.
- L’État souhaiterait que l’accès soit réservé aux célibataires (hommes et femmes), la Mairie de Paris plutôt exclusivement aux femmes.
- C’est l’État responsable de l’hébergement des sans-abris qui prendra en charge le financement. Une convention pour la gestion serait en cours de finalisation avec l’Armée du Salut.
- Le CASVP souhaiterait qu’un contingent pour les PSA de 5 à 10 places sur les 90 lui soit réservé.
- Le CASVP nous dit qu’il n’y aurait pas de discrimination entre les migrants et les SDF parisiens pour l’attribution des places d’hébergement.
- Néanmoins, il n’est pas capable de nous dire qui va décider des affectations dans ce centre (État ? SIAO ?) et sur quelle base, ni quel rôle vont devoir jouer les travailleurs sociaux du CASVP qui seront appelés, « sur la base du volontariat » pour « évaluer » les situations de demandeurs.
- Quels moyens ? quelle finalité ? quelles missions ? quel suivi des situations ?
Nous avons tous en mémoire l’évacuation en juin 2015, par
les forces de l'ordre, accompagnées de travailleurs sociaux de la ville de
Paris du campement de la porte de la Chapelle.
Une dérive très inquiétante sur les missions à venir des
travailleurs sociaux…
Combien de sites dans le collimateur du CASVP ?
- Le Cèdre Bleu sera vendu le 18/12/2015 à la Ville de Sarcelles.
- Le site de l’actuelle PSA Chemin Vert n’étant pas adapté pour l’hébergement sera vendu par le CASVP.
- La résidence relais « Les Symphonies » va fermer (15 places) et sera reconvertie en foyer d’hébergement. Le gestionnaire n’est pas connu à ce jour.
- Les 7 agents présents sur le site seront redéployés (4 aides –soignants, 3 agents sociaux). Au final c’est 7 postes budgétaires supprimés
- L’Ehpad « Artur Groussier » à Bondy qui devrait être restructurée ne voit toujours pas de lancement de travaux (aucune date communiquée à ce jour)
- A l’Ehpad « Cousin de Méricourt » à Cachan, aucun travaux n’est programmé, ni semble-t-il même envisagé.
- La résidence service « La Boissière » à Saint-Vrain…
Les agents se posent des questions
Pourquoi quand les foyers d'hébergements dédiés aux agents
du CASVP sans domicile sont complets et l'attente pour y entrer ou en sortir
est longue ne pas mettre les 15 logements vides de la résidence relais
« Les Symphonies » à leur disposition ? C’est la demande de la
CGT.
Les travailleurs sociaux se posent des questions
Les dispositifs sont à saturation, le 115 ne répond qu’à une
demande sur deux et plus de la moitié des demandeurs n’obtiennent jamais de
place d’hébergement.
A Paris, dès 10h du matin il n’y a plus de place d’accueil…
Tout le monde note une hausse inquiétante des femmes et des
enfants sans abri et l’absence d’offres d’hébergement suffisantes éloigne le
numéro d’urgence de ses missions premières et génère l’épuisement et le
non-recours des personnes, tout comme une perte de sens et une frustration des
professionnels.
Dans les PSA du CASVP c’est le désarroi !
Les conditions de travail se détériorent de jour en jour
pour les agents qui ne peuvent plus exercer leurs missions de prise en charge
des personnes en grande précarité, du fait d’un manque de moyens à tous les
niveaux.
A la PSA Belleville, en charge des jeunes parisiens
sans-abri, les travailleurs sociaux interviennent dans le cadre d’une mission
de service public, d’un contrat moral avec des jeunes en difficulté dans le
cadre d’actions d’insertion, mais lorsqu’une place d’hébergement est disponible
les jeunes ne sont pas jugés « prioritaires ».
Un manque de visibilité sur le service public de
l’hébergement (115, SIAO, CHU, CHRS...) les laisse sans réponses et les empêche
de mener à bien leur mission de service public.
Que l’État et la Ville de Paris nous donne les moyens
d'assurer l'hébergement de tous les sans-abris !
Il y a entre 100 000 et 200 000 logements vacants à Paris, le
temps est venu de lancer des réquisitions et d'encadrer à la baisse les loyers.
Il ne doit plus y avoir d’expulsion sans relogement !
Pour l’Ile de France, en 2014, ce sont 4 100 expulsions qui
ont été menées brutalement. De plus en plus de gens sont concernés. On voit des
familles, des célibataires, des travailleurs avec des ressources, des gens qui
avaient résorbé leur dette, des personnes expulsées suite à des congés pour
vente ou des congés de reprise... On observe également de plus en plus
d’expulsions de locataires des HLM.
La seule solution proposée est d’appeler le 115 qui ne
répond qu’à une demande sur deux et plus de la moitié des demandeurs
n’obtiennent jamais de place d’hébergement.
La CGT milite pour une obligation d’accueil digne et adaptée
de toute personne sans logis jusqu’à son relogement.
Elle œuvre de la même façon pour l’effectivité du droit au
logement pour tous, élément fondamental du "Vivre ensemble", avec un
loyer qui n’excède pas 20% des revenus.
L’État doit être le garant de ce droit en favorisant des
choix budgétaires pour une politique d’hébergement d’urgence, la production de
logements sociaux et l’encadrement des loyers.
Nul aujourd’hui ne peut nier l’ampleur et
l’aggravation du mal logement en France.
Bien sûr les mal-logés sont issus des populations dont les
revenus sont les plus faibles, les plus précaires. Mais au-delà des personnes
les plus vulnérables, le mal logement touche aussi de plus en plus de salariés,
de retraités du fait de la faiblesse des rémunérations et des pensions.
L’insuffisance du nombre de logements disponibles et des
niveaux de prix et de loyers insupportables pour beaucoup, contraignent ceux
qui doivent se loger à accepter des logements trop petits pour eux et leur
famille, n’ayant parfois pas le confort qu’ils souhaiteraient, beaucoup trop
loin de leur travail, des services et des écoles… et beaucoup trop chers.
Et que dire de l’accès au logement des jeunes, étudiants et
salariés, qui demeure un véritable parcours du combattant ...
Le logement est un droit fondamental, un besoin essentiel
pour tous. A le considérer comme une marchandise, le gouvernement pousse les
prix immobiliers et les loyers à la hausse, réduit la capacité globale de
production des logements locatifs sociaux, mystifie le pays en voulant faire
croire que l’accession à la propriété généralisée est LA réponse à la crise du
logement en France.
Lutter contre le mal logement, c’est agir pour une autre
politique
La CGT est porteuse de propositions :
- renforcer les prérogatives des commissions logement au
sein des comités d’entreprise,
- rendre aux salariés le « 1% logement »,
- revoir le Droit Au Logement Opposable en obligeant au
respect des 20% de logements sociaux locatifs dans un délai raccourci,
- développer une politique foncière publique pour réduire la
spéculation,
- créer un service public du logement,
- réquisitionner les logements vides,
- augmenter les moyens d'hébergements,
- favoriser l'accès au logement autonome des jeunes,
- lutter contre le logement cher.
Pour la CGT, il est indispensable et urgent d’œuvrer à la
création d’un rapport de force qui tisse les convergences les plus larges
possibles permettant ainsi d’inverser cette situation. Réflexions et
propositions partagées, actions communes, la CGT s’engage pour l’arrêt des
expulsions, contre le logement cher et pour la production massive de logements
sociaux.
Il n'y a pas de solution sans lutter contre la précarité de
l’emploi et pour de meilleurs revenus !
Le travail n’immunise plus contre les difficultés du
logement, la pauvreté, l’exclusion.
Cette situation s’inscrit dans la crise économique et sociale.
De plus en plus de jeunes, de retraités, de ménages y compris la « classe
moyenne » sont en difficulté pour accéder à un logement, pour s’y
maintenir ou pour en changer en cours de leur vie.
Pour la CGT, la pauvreté est la résultante des stratégies
patronales visant à ériger la précarité en norme sociale.
Seul le droit à un emploi de qualité, bien rémunéré, l’accès
à l’éducation, à la formation tout au long de la vie, peut participer d’une
société juste et démocratique, sécurisant ainsi le droit au logement pour TOUS.