Madame Marisol TOURAINE
Ministre des affaires sociales et de la santé
14, avenue Duquesne
75350 PARIS 07 SP
75350 PARIS 07 SP
Madame la Ministre,
Jeudi
11 Février 2016, les infirmières, les aides soignant(e)s, les agents sociaux de
l’EHPAD Alquier Debrousse du CASVP seront en grève. Alors, s’agit-il d’une
grève de plus, et sans lendemain ? Pour rappel, les revendications
toujours actuelles, portent sur le renforcement des effectifs, sur le non
remplacement des absences impromptues (maladie, accident du travail…) et sur le
droit au respect pour les personnels et les résidents.
Nous manifesterons donc pour obtenir un
service public de qualité pour les personnes âgées des maisons de retraite du
CASVP.
► A l'Ehpad « Alquier Debrousse »,
les agents sont excédés par une gestion purement comptable pour éponger un
déficit qui empire chaque année, orchestré par la Direction Générale et
l’Agence Régionale de Santé qui continue à baisser la dotation soin, malgré une
augmentation importante de la dépendance des personnes âgées accueillies. Les
personnels demandent des effectifs supplémentaires.
► L'institutionnalisation du
non remplacement des absences dans les Unités de Vie Protégées, la diminution
du nombre soignants dans certains services dit classiques mais tout aussi
lourds, entraîne une dégradation de la
prise en charge des résidents accueillis. Un service public c’est avant
tout du personnel en nombre suffisant.
Le
Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris gère 15 EHPAD (8 intra-muros, 6 en
banlieue et 1 en province à Villers-Cotterêts 02). Le déficit actuel serait de
plus de 5 millions € pour l’ensemble des 2122 lits budgétés au 15 décembre
2015.
Madame
la Ministre, quel que soit l’EHPAD, les relations de travail s'exacerbent et
partout le manque d’effectif apparaît caricatural !
Quelques
exemples : A « Annie Girardot », « Anselme Payen»,
« Huguette Valsecchi », « Alice Prin », les nouveaux
bâtiments ouverts entre 2012 et 2015 brillent de tous leurs feux mais dans des
étages quasi-vides en personnel.
A
« Julie Siegfried » et « Furtado-Heine », la direction
interdit aux personnels soignants de s’asseoir en supprimant les tables et les
chaises des offices.
Face
à cet indéniable constat, l’analyse et la compassion verbale envers les
personnels ne suffisent plus. Dans le cadre des négociations, Madame la
Directrice Générale l’a souligné : « en terme d’effectifs le CASVP ne
peut rien faire, c’est la loi de 2002, l’interlocuteur compétent est le
Ministère de la Santé… »
Madame la Ministre, l’article 6 de la fameuse
loi n° 2002-2 du 2 janvier 2002 rénovant l'action sociale et médico-sociale dit :
« une prise en charge et un accompagnement individualisé de qualité
favorisant son développement, son autonomie et son insertion, adaptés à son âge
et à ses besoins, respectant son consentement éclairé qui doit systématiquement
être recherché lorsque la personne est apte à exprimer sa volonté et à
participer à la décision. À défaut, le consentement de son représentant légal
doit être recherché ».
Comment voulez-vous, Madame la Ministre,
accompagner individuellement entre 25 et 30 personnes âgées très dépendantes
avec en moyenne 2 soignants pour réaliser tous les actes de la vie courante.
Dans
ces conditions et pour le CASVP, il faudrait supporter l’insupportable et
admettre l’inadmissible, bref se contenter du statu quo !
Madame la Ministre, pour la Confédération
Générale du Travail, il est hors de question d’adopter le silence ou l’analyse
pompeuse comme modalités d’actions.
Pour cette raison, nous demandons l’ouverture
de négociations pour dégager des solutions concrètes.
Les personnels ne peuvent se satisfaire
d’explications sur la répartition des financements.
Nous vous assurons, Madame la Ministre de
l’expression de nos salutations distinguées.