Rappel fondamental
Lors de l’intersyndicale réunie le 31 mai 2017 dans les locaux de la CFDT, 19 rue du Renard, toutes les organisations ont jugé totalement inacceptables les propositions de la mairie de Paris.
La revendication portée par tous les agents réunis et votée à l’unanimité en AG à la Bourse du Travail était une augmentation annuelle pour tous les agents de la filière sociale de 1500€ dès 2017 afin de s’aligner à minima sur les taux moyens des primes des secrétaires administratifs…
C’est à dire 1500€ en un seul versement en juillet 2017 et dès janvier 2018 l’intégration de cette augmentation (1500/12) = 125 € / mois dans la prime mensuelle.
L’UNSA lance une communication volontairement erronée le 30/06/2017
► Le montant annuel moyen des primes (enveloppe budgétaire dédiée) passe de 6150 à 6650€ de 2016 à 2019, soit une augmentation totale sur 3 ans de 500€. C’est écrit noir sur blanc.
Par un tour de passe-passe, une « revalorisation » de 333€ en 2017, 333€ en 2018 et 500€ en 2019, la municipalité et l’UNSA font croire à une augmentation de 1250€ fin 2019.
► Il n’en est rien puisqu’en bout de course seulement 500€ seront réellement intégrés et pérennisés en 2020 dans la prime annuelle (et pas pour tous)…
Explications
Le DRH prestidigitateur de la Ville « revalorise » de 333€ en 2017, 333€ en 2018 et 500€ en 2019, mais « revaloriser » n’est pas pour lui augmenter. Il faudra attendre 3 ans pour que l’augmentation annuelle de 500€ du régime indemnitaire pour les ASE et de 430€ pour les SMS soit effective (2019).
C’est à dire que si vous êtes ASE et que vous aviez une prime de 440€ mensuelle en 2017, en 2020 votre prime mensuelle sera de 440 + (500/12 = 41) soit 481€.
► UNSA, CFDT et UCP oublient de vous le dire faisant croire que l’augmentation mensuelle obtenue fin 2019 serait de 104€ (1250/12) alors qu’elle sera de 41€ !!!!
► UNSA, CFDT et UCP oublient de vous dire que si vous avez une prime supérieure au taux annuel moyen de 6650€ (554€ mensuels) en fin de dispositif (2019), vous ne bénéficierez d’aucune augmentation de prime sur la paie de janvier 2020…
► UNSA, CFDT et UCP oublient de vous dire que si vous avez une prime annuelle comprise entre 6150€ (512€ mensuels) et 6650€ (554€ mensuels) en fin de dispositif (2019), vous bénéficierez d’une augmentation modulée sur la paie de janvier 2020… Vous avez 550€ de prime, vous aurez 4€ d’augmentation...
Le pompon !
1) Au CT central du 21 juin 2017, les 3 syndicats (UNSA, CFDT, UCP) valident un avis sur la mise en place du RIFSEEP à Paris, SANS GARANTIES.
► Le montant d’entrée de corps (Minimum Garanti) est laissé à l’appréciation de la DRH !!!
► Le montant forfaitaire lors d’un changement de grade n’est pas fixé !!!
► Le CIA (complément indemnitaire annexe) n’est pas contraint et peut varier de 0 à 100% .
Il fallait à minima faire figurer dans l’avis au CT et dans la délibération 2017 DRH 58 ces 3 éléments avant de signer...
2) La délibération 2017 DRH 58 fixant le RIFSEEP pour la filière sociale des administrations parisiennes passée au conseil municipal le 3 juillet 2017 ne reprend aucune disposition du « protocole d’accord » :
- Ni sur le MIG (Minimum Indemnitaire Garanti ou montants
planchers),
- Ni sur les montants forfaitaires d’augmentation en cas de changement de grade.
3) AU-DELÀ DE LA FILIÈRE SOCIALE, l’avis du CT et la délibération 2017 DRH 58, hypothèquent lourdement la mise en place du RIFSEEP pour les autres catégories de personnel (01/2019) plus particulièrement pour les agents de catégorie C pour lesquels le MIG risque d’être dérisoire…
La délibération renvoie aux taux planchers ministériels (extrêmement bas) et permettra ainsi à la Ville de Paris de serrer les boulons et de donner le moins possible aux agents qui perçoivent peu mais qui sont les plus nombreux : les agents de catégorie C.
Oui, l’intersyndicale, c’est compliqué… avec des syndicats "signent tout"…
L’UCP est entré dans le mouvement très tardivement et a été d’une totale inactivité. Au bout, elle signe un protocole…
CFDT et I’UNSA signent des deux mains reniant ainsi la base revendicative indemnitaire fixée en AG par les agents : 1500€ en un seul versement en juillet 2017 et dès 2018 l’intégration de cette augmentation (1500/12) = 125 € / mois dans la prime mensuelle.
Entre accepter 41€ mensuels d’augmentation sur la paie de janvier 2020 pour certains et 125€ mensuels dès 2017 pour tous, il y avait une marge de négociation.
Il ne fallait pas la brader en signant le 29 juin 2017 un protocole qui ne donne rien de plus que ce qui avait été obtenu au 15 juin 2017 mais qui ferme la porte sur l’évolution indemnitaire de la filière sociale jusqu’en 2020 et créé la division recherchée par la mairie de Paris entre les agents et entre les syndicats avec pour conséquences une plus grande difficulté pour rassembler maintenant sur les autres revendications portées (création de plus de postes, remise en cause du sens donné au travail social, augmentation des moyens pour permettre aux agents des services sociaux d’accompagner dignement les personnes…)
► Quant à valider une délibération cadre qui va faire date et qui nous lie pieds et poings pour l’avenir, c’est du sabotage…
Épilogue
La mairie comme la direction du CASVP savent pertinemment que les avancées obtenues ne sont pas à la hauteur des attentes des agents. Ils savent aussi que les conditions de travail sont très dégradées. Néanmoins, si nous ne sommes pas mobilisés ils remettront en cause nos missions et accentueront le contrôle sur notre travail. Mais, ils ne sont pas sans savoir qu’ils devront faire face, ici ou là, à des mouvements qui risquent d’être spontanés et forts, parce que nous ne sommes pas décidés à tout accepter…
RESTONS DONC VIGILANTS, REVENDICATIFS ET MOBILISES