La CGT lance une grande campagne. Dans les entreprises et les branches, mais aussi en direction de la puissance publique.
Elle propose un indice du coût du capital ; elle réclame le contrôle de l’utilisation des aides publiques aux entreprises et de nouveaux droits pour les salariés. Une question de justice, mais aussi d’efficacité économique. Pour sortir enfin de la financiarisation des entreprises et de l’économie qui nous ont plongés dans la crise.
C’est la sous-rémunération du travail qui a provoqué les crises économiques et sociales. En 1981 les dividendes versés aux actionnaires représentaient 10 jours de travail par salarié dans les sociétés non financières : en 2012 ils en représentent 45, soit 4,5 fois plus.
La CGT propose :
– un Smic à 1 700 euros brut ;
– la fin du gel de l’indice des fonctionnaires ;
– la résorption des inégalités hommes/femmes ;
– d’ouvrir des négociations salariales dans les entreprises et les branches.
L’intervention des représentants salariés dans les comptes des entreprises évitera des erreurs stratégiques fatales pour l’emploi. Les représentants des salariés doivent avoir leur mot à dire pour exiger que les gains de productivité réalisés donnent lieu à des revalorisations de salaires.
La CGT réaffirme le besoin urgent de revaloriser significativement les salaires, les minima sociaux, les traitements et les pensions. Il est urgent d’arrêter l’accompagnement de la spéculation et de privilégier la rémunération du travail.
Revaloriser les salaires des femmes et les grilles de salaires des filières les plus féminisées est un impératif d’égalité et de reconnaissance du travail. C’est aussi un impératif économique. Une égalité salariale entre les femmes et les hommes à l’horizon 2023 rapporterait 5 milliards d’euros aux régimes de retraite dès 2015 et 10 milliards d’euros en 2020.
Entretien avec Mohammed Oussedik, secrétaire national de la CGT.
La Confédération générale du travail lance une campagne sur le coût du capital. Pourquoi ?
Parce que c’est précisément le coût du capital qui nuit au travail et au développement économique. La CGT dénonce depuis longtemps les effets dévastateurs de la financiarisation de l’économie sur l’emploi, les salaires, la recherche, l’investissement, et finalement sur la croissance. Une récente étude, réalisée à notre demande sous l’égide de l’Institut de recherches économiques et sociales, conforte notre point de vue. Elle est le résultat du travail d’économistes post-keynésiens qui ne sont donc pas des cégétistes ! Que montrent-ils ? D’abord les auteurs mettent en pièce l’idée selon laquelle les marchés seraient capables de s’autoréguler. Ensuite, ils mettent en évidence une progression vertigineuse de ce qu’ils appellent le « surcoût du capital », et qui s’établit entre 94 et 140 milliards par an. Par comparaison, rappelons que le RSA, c’est 3 milliards par an, et que le produit intérieur brut (PIB) de la France est de 2000 milliards. Ce sont donc plus de 6 points du PIB, qui ne vont ni à l’investissement productif, ni à l’emploi, à la formation, aux salaires ou au financement de la protection sociale. Aujourd’hui, on voit des entreprises qui ne font pas de bénéfices et qui empruntent pour verser des dividendes. C’est quand même une anomalie économique de taille !
Et ce qui est vrai pour les entreprises, l’est également pour l’État et les collectivités territoriales. Au début des années 1980, des normes financières ont été mises en place, en fonction exclusive de cette logique. Autrement dit, la finalité n’est plus la production, mais la rémunération du capital. Outre l’impact désastreux qu’elle a sur les services publics dans des domaines comme l’éducation, les transports ou la santé – qui ne peuvent remplir leur mission d’intérêt général en répondant à ces critères de rentabilité financière –, cette nouvelle norme interdit le développement d’un projet qui permettra peut-être, sans qu’on le sache aujourd’hui, de franchir un seuil technologique important. C’est donc aussi la recherche qui en fait les frais.
Comment mesurer concrètement les effets du coût du capital dans la vie quotidienne des salariés et des populations ?
C’est clair : aujourd’hui, un salarié donne en moyenne 45 jours de son travail aux actionnaires de son entreprise chaque année, contre 12 jours en 1981. La France est le troisième pays européen où l’on distribue le plus de dividendes aux actionnaires. Et, pour ce faire, les entreprises bénéficient d’aides publiques d’un montant de 200 milliards d’euros, soit l’équivalent de 10 points de PIB. Il y a aujourd’hui 4 500 dispositifs d’aides publiques aux entreprises et personne, pas même Bercy, n’est en capacité de voir clair dans cette « jungle de la fiscalité des entreprises », ni d’évaluer l’efficacité de ces aides en termes d’emploi et d’investissement productif.
Contrairement à ce que l’on nous répète à l’envi, le problème n’est pas à chercher dans le «coût du travail » ou le manque de compétitivité des salariés, mais bien du côté du coût du capital et de cette financiarisation de l’économie nationale et internationale à l’origine de désastres humains et de la crise dans laquelle le monde entier est plongé depuis plus de cinq ans. N’oublions pas, en effet, que si la crise des subprimes en 2008 a mis en évidence l’internationalisation de la financiarisation des économies, elle avait été précédée par la crise asiatique et les famines, en 2007, qui n’avaient pas d’autre origine qu’une attaque lancée par les spéculateurs contre le blé, le maïs et le cacao.
Quel est l’objectif de la campagne que vous lancez ?
Nous entendons mettre dans le débat public cette question du coût du capital. Nous demandons d’ailleurs la création, sous l’égide du Conseil national de l’information statistique (CNIS), d’un indice du coût du capital qui pourra être pris en compte dans l’élaboration des politiques publiques aujourd’hui fondées exclusivement sur l’indice « coût du travail ». Je rappelle que le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) s’appuie sur le seul indice du « coût du travail » pour attribuer 20 milliards d’aides publiques supplémentaires dont bénéficieront essentiellement des entreprises qui ne sont pas menacées par la concurrence internationale.
Dans le même temps, le CICE encourage une nouvelle pression sur le pouvoir d’achat puisque les entreprises toucheront d’autant plus d’argent qu’elles maintiendront les salaires en dessous de deux fois et demie le Smic ! De fait, l’État subventionne l’emploi privé en encourageant le capital à s’octroyer une part toujours plus grande du gâteau, au détriment de la compétitivité de notre économie. Car la compétitivité ne peut se définir autrement que par la capacité d’une nation à créer un environnement social et économique facteur de progrès humain. Ces politiques, particulièrement désastreuses pour les salariés et les populations, sont un non-sens. Je prendrai deux exemples seulement : aujourd’hui, la fraude fiscale en France représente des dizaines de milliards d’euros soustraits aux ressources de l’État. C’est autant de moins qui peut être investi dans l’intérêt général. Alors, doit-on laisser les choses en l’état ou renforcer les effectifs des fonctionnaires qui pourront traquer et mettre fin à ces fraudes ? En matière de santé, doit-on conduire les hôpitaux à se concentrer sur des activités rentables au détriment de la santé des citoyens et des salariés qui, mal portants, ne pourront plus apporter correctement à l’économie les moyens humains dont elle a besoin pour tourner ? Les réponses sont contenues dans les questions ! Il faut investir dans les services publics, qui doivent sortir de l’étau des marchés financiers et emprunter à un taux très bas, voire négatif.
Quelle forme prendra cette campagne ?
Elle se développera suivant deux axes. Elle donnera lieu à des mobilisations, à la fois dans les entreprises et les branches, et en direction de la puissance publique. Dans toutes les instances où ils siègent, les élus des salariés batailleront pour gagner et exercer des droits afin de peser sur les stratégies actuelles. Nous demandons d’urgence que le décret soit publié, pour créer une base unique de données permettant aux représentants des salariés siégeant dans les comités d’entreprise, les comités centraux et les comités européens, de connaître l’ensemble des aides publiques accordées à leur entreprise ou à leur groupe. Nous souhaitons que ce droit aille au-delà d’une information et que les salariés aient le pouvoir de suspendre ces aides, s’il est avéré qu’elles ne servent ni l’investissement ni l’emploi. Au sein du comité de suivi des rémunérations en place dans les entreprises, les élus du personnel doivent pouvoir intervenir de sorte à ce qu’il soit impossible, pour un membre de la direction, de toucher un salaire, dans certains cas, de plusieurs centaines de fois supérieur à celui perçu par la masse des autres salariés. Il est indispensable aussi que les salariés soient représentés au sein des comités d’audit qui aujourd’hui rendent compte aux seuls marchés financiers de la façon dont la stratégie de l’entreprise est conforme aux exigences de la Bourse. Ces droits nouveaux s’ajoutent à ceux que nous demandons pour suspendre les licenciements et s’inscrivent dans le cadre de propositions plus larges pour une sécurité sociale professionnelle et un nouveau statut du travail salarié.
Nous allons inviter les salariés dans leur entreprise et leur branche, à reprendre du terrain au capital et les aider à agir pour leurs salaires, pour que leurs qualifications soient mieux reconnues, que soit valorisé leur travail, et pour faire reculer les discriminations salariales entre les femmes et les hommes. C’est une question de justice, c’est indispensable pour financer les retraites et la protection sociale et pour retrouver le chemin de la croissance économique.
Nous entendons également que la puissance publique change de cap et participe ainsi à une autre répartition des richesses. Aujourd’hui le Smic se situe quasiment au niveau du seuil de pauvreté. Les femmes, les plus touchées par le temps partiel imposé, sont en dessous. Nous souhaitons que le Smic soit porté à 1 700 euros mensuels. Mais sans attendre, nous demandons que, pour la première fois depuis six ans, le gouvernement donne un coup de pouce réel au Smic. Il est urgent aussi que soit résorbée la précarité dans les fonctions publiques et les entreprises publiques. L’exemple ainsi donné aidera à contraindre, par les mobilisations, le patronat en appliquant des surcotisations sociales aux entreprises qui recourent massivement à l’intérim, aux contrats à durée déterminée et aux contrats précaires.
Et puis, si nous refusons l’augmentation de la TVA, nous entendons aussi être dans l’action pour une véritable réforme de la fiscalité qui réhabilite l’impôt en le rendant plus juste, plus progressif, notamment par la création de tranches supplémentaires.
Vous considérez donc que la puissance publique a un rôle primordial à jouer…
Bien sûr. C’est la puissance publique qui fixe le cap. Jusqu’à présent, les signes qu’elle a délivrés n’ont été adressés qu’au patronat et aux marchés financiers. Elle doit donner l’exemple et cesser de financer l’emploi privé par des cadeaux qui auront le même effet qu’hier, à savoir la destruction de l’emploi. Nous voulons que la compétitivité dans ce pays retrouve un sens en redonnant la priorité à l’économie réelle. Cela suppose de réduire le coût du capital. C’est ce que nous nous proposons d’obtenir par l’action que nous allons développer en 2014, année au cours de laquelle nous organiserons aussi un colloque sur les effets de la rentabilité financière et le coût du capital afin que les salariés et les citoyens puissent intervenir dans ce débat essentiel.
Parce que c’est précisément le coût du capital qui nuit au travail et au développement économique. La CGT dénonce depuis longtemps les effets dévastateurs de la financiarisation de l’économie sur l’emploi, les salaires, la recherche, l’investissement, et finalement sur la croissance. Une récente étude, réalisée à notre demande sous l’égide de l’Institut de recherches économiques et sociales, conforte notre point de vue. Elle est le résultat du travail d’économistes post-keynésiens qui ne sont donc pas des cégétistes ! Que montrent-ils ? D’abord les auteurs mettent en pièce l’idée selon laquelle les marchés seraient capables de s’autoréguler. Ensuite, ils mettent en évidence une progression vertigineuse de ce qu’ils appellent le « surcoût du capital », et qui s’établit entre 94 et 140 milliards par an. Par comparaison, rappelons que le RSA, c’est 3 milliards par an, et que le produit intérieur brut (PIB) de la France est de 2000 milliards. Ce sont donc plus de 6 points du PIB, qui ne vont ni à l’investissement productif, ni à l’emploi, à la formation, aux salaires ou au financement de la protection sociale. Aujourd’hui, on voit des entreprises qui ne font pas de bénéfices et qui empruntent pour verser des dividendes. C’est quand même une anomalie économique de taille !
Et ce qui est vrai pour les entreprises, l’est également pour l’État et les collectivités territoriales. Au début des années 1980, des normes financières ont été mises en place, en fonction exclusive de cette logique. Autrement dit, la finalité n’est plus la production, mais la rémunération du capital. Outre l’impact désastreux qu’elle a sur les services publics dans des domaines comme l’éducation, les transports ou la santé – qui ne peuvent remplir leur mission d’intérêt général en répondant à ces critères de rentabilité financière –, cette nouvelle norme interdit le développement d’un projet qui permettra peut-être, sans qu’on le sache aujourd’hui, de franchir un seuil technologique important. C’est donc aussi la recherche qui en fait les frais.
Comment mesurer concrètement les effets du coût du capital dans la vie quotidienne des salariés et des populations ?
C’est clair : aujourd’hui, un salarié donne en moyenne 45 jours de son travail aux actionnaires de son entreprise chaque année, contre 12 jours en 1981. La France est le troisième pays européen où l’on distribue le plus de dividendes aux actionnaires. Et, pour ce faire, les entreprises bénéficient d’aides publiques d’un montant de 200 milliards d’euros, soit l’équivalent de 10 points de PIB. Il y a aujourd’hui 4 500 dispositifs d’aides publiques aux entreprises et personne, pas même Bercy, n’est en capacité de voir clair dans cette « jungle de la fiscalité des entreprises », ni d’évaluer l’efficacité de ces aides en termes d’emploi et d’investissement productif.
Contrairement à ce que l’on nous répète à l’envi, le problème n’est pas à chercher dans le «coût du travail » ou le manque de compétitivité des salariés, mais bien du côté du coût du capital et de cette financiarisation de l’économie nationale et internationale à l’origine de désastres humains et de la crise dans laquelle le monde entier est plongé depuis plus de cinq ans. N’oublions pas, en effet, que si la crise des subprimes en 2008 a mis en évidence l’internationalisation de la financiarisation des économies, elle avait été précédée par la crise asiatique et les famines, en 2007, qui n’avaient pas d’autre origine qu’une attaque lancée par les spéculateurs contre le blé, le maïs et le cacao.
Quel est l’objectif de la campagne que vous lancez ?
Nous entendons mettre dans le débat public cette question du coût du capital. Nous demandons d’ailleurs la création, sous l’égide du Conseil national de l’information statistique (CNIS), d’un indice du coût du capital qui pourra être pris en compte dans l’élaboration des politiques publiques aujourd’hui fondées exclusivement sur l’indice « coût du travail ». Je rappelle que le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) s’appuie sur le seul indice du « coût du travail » pour attribuer 20 milliards d’aides publiques supplémentaires dont bénéficieront essentiellement des entreprises qui ne sont pas menacées par la concurrence internationale.
Dans le même temps, le CICE encourage une nouvelle pression sur le pouvoir d’achat puisque les entreprises toucheront d’autant plus d’argent qu’elles maintiendront les salaires en dessous de deux fois et demie le Smic ! De fait, l’État subventionne l’emploi privé en encourageant le capital à s’octroyer une part toujours plus grande du gâteau, au détriment de la compétitivité de notre économie. Car la compétitivité ne peut se définir autrement que par la capacité d’une nation à créer un environnement social et économique facteur de progrès humain. Ces politiques, particulièrement désastreuses pour les salariés et les populations, sont un non-sens. Je prendrai deux exemples seulement : aujourd’hui, la fraude fiscale en France représente des dizaines de milliards d’euros soustraits aux ressources de l’État. C’est autant de moins qui peut être investi dans l’intérêt général. Alors, doit-on laisser les choses en l’état ou renforcer les effectifs des fonctionnaires qui pourront traquer et mettre fin à ces fraudes ? En matière de santé, doit-on conduire les hôpitaux à se concentrer sur des activités rentables au détriment de la santé des citoyens et des salariés qui, mal portants, ne pourront plus apporter correctement à l’économie les moyens humains dont elle a besoin pour tourner ? Les réponses sont contenues dans les questions ! Il faut investir dans les services publics, qui doivent sortir de l’étau des marchés financiers et emprunter à un taux très bas, voire négatif.
Quelle forme prendra cette campagne ?
Elle se développera suivant deux axes. Elle donnera lieu à des mobilisations, à la fois dans les entreprises et les branches, et en direction de la puissance publique. Dans toutes les instances où ils siègent, les élus des salariés batailleront pour gagner et exercer des droits afin de peser sur les stratégies actuelles. Nous demandons d’urgence que le décret soit publié, pour créer une base unique de données permettant aux représentants des salariés siégeant dans les comités d’entreprise, les comités centraux et les comités européens, de connaître l’ensemble des aides publiques accordées à leur entreprise ou à leur groupe. Nous souhaitons que ce droit aille au-delà d’une information et que les salariés aient le pouvoir de suspendre ces aides, s’il est avéré qu’elles ne servent ni l’investissement ni l’emploi. Au sein du comité de suivi des rémunérations en place dans les entreprises, les élus du personnel doivent pouvoir intervenir de sorte à ce qu’il soit impossible, pour un membre de la direction, de toucher un salaire, dans certains cas, de plusieurs centaines de fois supérieur à celui perçu par la masse des autres salariés. Il est indispensable aussi que les salariés soient représentés au sein des comités d’audit qui aujourd’hui rendent compte aux seuls marchés financiers de la façon dont la stratégie de l’entreprise est conforme aux exigences de la Bourse. Ces droits nouveaux s’ajoutent à ceux que nous demandons pour suspendre les licenciements et s’inscrivent dans le cadre de propositions plus larges pour une sécurité sociale professionnelle et un nouveau statut du travail salarié.
Nous allons inviter les salariés dans leur entreprise et leur branche, à reprendre du terrain au capital et les aider à agir pour leurs salaires, pour que leurs qualifications soient mieux reconnues, que soit valorisé leur travail, et pour faire reculer les discriminations salariales entre les femmes et les hommes. C’est une question de justice, c’est indispensable pour financer les retraites et la protection sociale et pour retrouver le chemin de la croissance économique.
Nous entendons également que la puissance publique change de cap et participe ainsi à une autre répartition des richesses. Aujourd’hui le Smic se situe quasiment au niveau du seuil de pauvreté. Les femmes, les plus touchées par le temps partiel imposé, sont en dessous. Nous souhaitons que le Smic soit porté à 1 700 euros mensuels. Mais sans attendre, nous demandons que, pour la première fois depuis six ans, le gouvernement donne un coup de pouce réel au Smic. Il est urgent aussi que soit résorbée la précarité dans les fonctions publiques et les entreprises publiques. L’exemple ainsi donné aidera à contraindre, par les mobilisations, le patronat en appliquant des surcotisations sociales aux entreprises qui recourent massivement à l’intérim, aux contrats à durée déterminée et aux contrats précaires.
Et puis, si nous refusons l’augmentation de la TVA, nous entendons aussi être dans l’action pour une véritable réforme de la fiscalité qui réhabilite l’impôt en le rendant plus juste, plus progressif, notamment par la création de tranches supplémentaires.
Vous considérez donc que la puissance publique a un rôle primordial à jouer…
Bien sûr. C’est la puissance publique qui fixe le cap. Jusqu’à présent, les signes qu’elle a délivrés n’ont été adressés qu’au patronat et aux marchés financiers. Elle doit donner l’exemple et cesser de financer l’emploi privé par des cadeaux qui auront le même effet qu’hier, à savoir la destruction de l’emploi. Nous voulons que la compétitivité dans ce pays retrouve un sens en redonnant la priorité à l’économie réelle. Cela suppose de réduire le coût du capital. C’est ce que nous nous proposons d’obtenir par l’action que nous allons développer en 2014, année au cours de laquelle nous organiserons aussi un colloque sur les effets de la rentabilité financière et le coût du capital afin que les salariés et les citoyens puissent intervenir dans ce débat essentiel.