► Pourquoi le CASVP crée-t-il une
cuisine centrale sans reprendre au privé certaines activités concédées qui à
l’heure actuelle coûtent plus cher qu’une gestion en régie et ne satisfont
personne ?
► Pourquoi
l’administration continue à alimenter les rentes du secteur privé en le
privilégiant ?
► Pourquoi
laisser la
gestion au privé, dont, le but premier est de dégager des bénéfices et non de
rendre un service public ?
Pour la direction du CASVP
et la mairie de Paris, le Marché semble un horizon indépassable...
Madame la directrice générale,
si vous ne payez plus de fonctionnaires, vous devrez payer des actionnaires !
Alors
que les repas livrés coûtent parfois 3 à 4 fois plus cher avec les mêmes
obligations (produits bio...), un autre choix aurait pu être fait, celui de
rendre en régie des activités pour l’heure privatisées comme :
- Les barquettes fabriquées par le privé pour les jeunes des CHU et des CHRS Pixerécourt et Georges Sand
- Les plats cuisinés semi-industriels servis au CHRS Poterne des Peuplier
- Les repas emportés par les personnes âgées dans la plupart des restaurants Émeraude et les repas livrés à domicile qui sont fabriqués par des industriels de l’agroalimentair
- La concession au privé de la cuisine de la future Ehpad Belleville qui devrait rouvrir dans le 20ème arrondissement.
Elle
sera située au 11/15 rue de Palikao à Paris 20ème (800 m2) et
devrait ouvrir au mois de septembre 2018.
Sa
capacité de production serait de 300 000 repas à l'année sur une base de 1265
repas/jour et sur 300 jours d’ouverture/an.
Elle
desservira le nouveau restaurant solidaire Palikao ainsi que 7 restaurants
émeraude (liste ci-dessous) et 3 restaurants Émeraude / Solidaire.
Ces
10 restaurants deviendront des cuisines de réchauffage, avec une perte de sens de
leur métier pour les agents qui y officient.
Quant
à la cuisine centrale, si aujourd’hui elle va être constituée par des agents du
CASVP, demain du fait de sa structure sa concession au privé en sera grandement
facilitée.
Les
effectifs actuels des restaurants concernés
RESTAURANTS
ÉMERAUDE Lundi au samedi service le midi
|
|||||
Restaurant
|
Repas
servis
|
Agent de maîtrise
|
Adjoint technique
|
Agent social
|
Effectif
actuel
|
Gramont
2ème
|
35
|
0
|
1
|
2
|
3
|
Madeleine
Béjart 3ème
|
36
|
0
|
2
|
4
|
6
|
Petit
Rémouleur 4ème
|
32
|
0
|
1
|
2
|
3
|
Verdun
10ème
|
20
|
0
|
1
|
1
|
2
|
Les
Tourelles 12ème
|
39
|
0
|
2
|
3
|
5
|
Clignancourt
18ème
|
42
|
0
|
1
|
1
|
2
|
Tanger
19ème
|
26
|
0
|
2
|
1
|
3
|
RESTAURANTS
ÉMERAUDE / SOLIDAIRE
Lundi au vendredi le midi - lundi au samedi le soir
|
|||||
Restaurant
|
Repas
servis
|
Agent de maîtrise
|
Adjoint technique
|
Agent social
|
Effectif
actuel
|
Joseph
de Maistre 18ème
|
169
|
0
|
2
|
3
|
5
|
Meaux
19ème
|
305
|
0
|
4
|
5
|
9
|
Réservoir
20ème
|
159
|
1
|
2
|
3
|
6
|
Total
|
863
|
1
|
18
|
25
|
44
|
L’administration
avance à pas de loup
et
ne fournit aucun chiffre sur les effectifs prévus.
RESTAURANTS
ÉMERAUDE Lundi au samedi service le midi
|
|||||
Restaurant
|
Repas
servis
|
Agent de maîtrise
|
Adjoint technique
|
Agent social
|
Effectif
prévu
|
Gramont
2ème
|
35
|
?
|
?
|
?
|
?
|
Madeleine
Béjart 3ème
|
36
|
?
|
?
|
?
|
?
|
Petit
Rémouleur 4ème
|
32
|
?
|
?
|
?
|
?
|
Verdun
10ème
|
20
|
?
|
?
|
?
|
?
|
Les
Tourelles 12ème
|
39
|
?
|
?
|
?
|
?
|
Clignancourt
18ème
|
42
|
?
|
?
|
?
|
?
|
Tanger
19ème
|
26
|
?
|
?
|
?
|
?
|
Total
|
230
|
?
|
?
|
?
|
?
|
RESTAURANTS
ÉMERAUDE / SOLIDAIRE
Lundi au vendredi le midi - lundi au samedi le soir
|
|||||
Restaurant
|
Repas
servis
|
Agent de maîtrise
|
Adjoint technique
|
Agent social
|
Effectif
prévu
|
Joseph
de Maistre 18ème
|
169
|
?
|
?
|
?
|
?
|
Meaux
19ème
|
305
|
?
|
?
|
?
|
?
|
Réservoir
20ème
|
159
|
?
|
?
|
?
|
?
|
Palikao
20ème (prévisionnel)
|
400*
|
2 dont 1 ASE
|
8
|
5
|
15
|
Total
|
1263
|
2
|
8
|
5
|
15
|
En ce qui concerne le
restaurant Palikao, pour l'ensemble de l'activité de production et de
fonctionnement du restaurant, il devra avec ses 15 agents assurer 1263 repas
/ jour dont 400 sur place en solidaire !!!
Les
effectifs budgétaires prévus pour les 11 restaurants ?
Diététicienne
Alors qu’elle était chargée de l’expertise en nutrition des
repas servis en EHPAD, ses missions sont recentrées sur la cuisine centrale.
Les EHPAD n’ont-ils plus besoin de cette expertise ?
Alors pourquoi avoir créé ce poste en EHPAD pour
maintenant le supprimer ?
Agent
d’exploitation
Un ASE (agent supérieur
d’exploitation) aurait en charge la direction de la cuisine, mais là encore
l’administration pourrait confier ce poste à un chef d’exploitation, ce qui
augmenterait leur nombre en filière cuisine à moins que là encore on transfère
des postes et des emplois fonctionnels en dépit des règles !
Adjoint
technique cuisinier
Le projet indique un
ouvrier à minima présent par restaurant. En tenant compte des congés et du
travail le samedi, alors que les jours d’ouverture annuels sont de 300 et le
nombre de jours dus par un agent de 200, avec des restaurants solidaires
ouverts midi et soir qui fera le travail lorsque l’adjoint technique est
absent ?
Agents sociaux
polyvalents
La diminution du nombre
d’ouvriers va entraîner un transfert de charges vers les agents sociaux.
L’instauration de la
polyvalence induit de nombreuses tâches : dressage
des entrées, fromages et desserts, préparation d’assemblage, présentation des
plats, remise en route de la production en cas de nécessité... L’accueil et le
service rendus aux usagers seront impactés puisque les agents sociaux auront des difficultés
à assurer le lien social recherché par les personnes âgées.
Leurs missions et leurs
fiches de poste vont évoluer mais aucune formation spécifique dédiée n’est
prévue, pas plus qu’une gratification indemnitaire.
Actuellement
pour les deux cuisines qui sont mutualisées (Anselme Payen et Huguette
Valsecchi) le cuisinier se déplace à Huguette Valsecchi uniquement en cas de
préparation de grillades...
La liaison froide
L’expérience
a déjà été tentée dans le passé par le CASVP. Saint-Roch a perdu ainsi plus de
80% de ses usagers, la Poterne des peupliers a été une catastrophe pour les
usagers.
Comment
les agents feront ils face à une plus
grande affluence que celle prévue ?
L’administration
va-t-elle revenir à un système d’inscription préalable pour les personnes âgées
en rendant plus bureaucratique leur fonctionnement et ainsi faire fuir les
personnes âgées ?
La liaison chaude a permis
d’augmenter la fréquentation dans les restaurants Malraux et Petit Rémouleur
entre autres. Elle est au centre du métier de cuisinier qui n’est pas de
servir du « réchauffé » !!!
La Privatisation du
transport des repas entre la cuisine centrale et les restaurants « satellites ».
Le fait de confier au privé la livraison des repas dans les dix restaurants
satellites est une aberration.
Le
CASVP aurait pu faire le choix comme la caisse des écoles d’embaucher des
chauffeurs, alliant ainsi une meilleure efficacité et des créations d’emplois.
Les Risques
sanitaires
Les préparations froides
seront toujours faites sur place. Or précisément ces opérations sont les plus
risquées, donc si les locaux permettent de faire des préparations froides,
pourquoi ne pourraient-elles pas faire de préparations chaudes ?
Conclusion
La CGT constate que les points essentiels ne sont pas
abordés par l’administration.
Les agents sont très inquiets sur leur devenir, malgré leur
bonne volonté, leur professionnalisme et leur capacité d’adaptation aux
changements imposés.
N’oublions jamais que c’est eux les acteurs principaux de la
réussite des restaurants solidaires et émeraude.
De nombreuses questions restent en suspens, les agents des
restaurants « satellites » attendent des réponses.
- Les effectifs supplémentaires ?
- Le nombre de postes qui seront supprimés dans les
restaurants satellites ?
- Combien d’agents sociaux et combien d’adjoints
techniques par restaurant ?
- En cas d’absences (CA, JRTT, maladie, roulement) les
agents absents seront-ils systématiquement remplacés ?
- En cas de retard de la livraison seront-ils payés en
heures supplémentaires ?
- La réforme n’est accompagnée d’aucun bilan financier.
Combien coûte les travaux de la cuisine centrale ?
La CGT constate des congés de maladie non remplacés, des
effectifs au minimum et des agents fatigués de toujours devoir faire toujours
plus avec moins…
La direction du CASVP n’entend rien et surtout pas la
souffrance des agents, elle continue d’appuyer à fond sur l’accélérateur des
réformes et des restructurations, sans aucune limitation de vitesse.
« A TOUTE BARZINGUE » JUSQU’OÙ ?