La
FNARS (fédération nationale des associations de réinsertion) a publié hier le
bilan annuel 2014 du 115.
Alors
que les travailleurs sociaux s’échinent, les dispositifs sont à saturation, le
115 ne répond qu’à une demande sur deux et plus de la moitié des demandeurs
n’obtiennent jamais de place d’hébergement.
A Paris, dès 10h du
matin il n’y a plus de place d’accueil…
La
FNARS note une hausse inquiétante des femmes et des enfants sans abri et
l’absence d’offres d’hébergement suffisantes éloigne le numéro d’urgence de ses
missions premières et génère l’épuisement et le non-recours des personnes, tout
comme une perte de sens et une frustration des professionnels.
Dans les PSA du CASVP
c’est le désarroi !
Les
conditions de travail se détériorent de jour en jour pour les agents qui ne
peuvent plus exercer leurs missions de prise en charge des personnes en grande
précarité, du fait d’un manque de moyens à tous les niveaux.
A la PSA Belleville, en charge des jeunes
parisiens sans-abri, les travailleurs sociaux interviennent dans le cadre d’une
mission de service public, d’un contrat moral avec des jeunes en difficulté
dans le cadre d’actions d’insertion, mais lorsqu’une place d’hébergement est
disponible les jeunes ne sont pas jugés « prioritaires ».
Suite à 2 mouvements
de grève, les 20 mai 2015 (PSA Belleville) et 3 juin 2015 (PSA Belleville,
Bastille et Chemin Vert) concernant les difficultés récurrentes de mener à bien
leurs missions, ils n’ont toujours pas les moyens pour répondre aux attentes
des usagers dont les situations sociales et sanitaires sont de plus en plus
dégradées.
Les
travailleurs sociaux sont confrontés dans leur quotidien à :
· Un
surpoids technocratique qui parasite leur travail humain avec la personne
(ISIS, Piaf, dossier social, dossier administratif, contrats d’objectifs…)
· Un
manque de visibilité sur le service public de l’hébergement (115, SIAO, CHU,
SPIP, CHRS) qui les laisse sans réponses et les empêche de mener à bien leur
mission de service public.
Toutes les discussions étant restées à l’état
latent, ils sont aujourd’hui dans l’impossibilité d’assurer leurs missions de
service social public. Cette situation favorise l’agressivité du public.
Le
pacte parisien de lutte contre la grande exclusion piétine, c’est le moins qu’on puisse dire…