La présidente du Comité Technique Paritaire a choisi de s’engager dans un rapport de force en tentant d’empêcher les experts syndicaux d’être présents pendant la durée de la réunion comme le permet le règlement (seule leur présence pendant le vote n’est pas permise).
En effet, on voit mal ce que ce point de détail pouvait faire si ce n’est tenter de damer le pion aux syndicats majoritaires et rappeler par un enfantillage ridicule qui est le maître à la maison CASVP.
Les syndicats majoritaires vivent ainsi une condition commune de mépris susceptible de les rapprocher et de raffermir leur position face au patron et ses postures nouvelles.
Peu malin, le pouvoir patronal affiché au CASVP mesure mal la portée de sa conduite et les encouragements de fermeté dont nos organisations sont destinataires.
Cette attitude procède manifestement de plusieurs choses :
La crispation du pouvoir municipal, indisposé d’avoir des organisations syndicales actives, très majoritaires, orientées sur un syndicalisme indépendant des partis, de conquêtes et de luttes sociales.
Les engagements syndicaux de ces dernières années en témoignent :
La défaite de 2003 sur les retraites pouvaient laisser croire à de mauvais jours pour le syndicalisme.
La lutte du CPE, l’engagement exemplaire des grandes centrales syndicales de lutte ont redonné la puissance aux mobilisations : La CGT en première ligne a posé sa position la plus ferme qui soit et mit le pouvoir pied au mur par le soutien sans condition apporté au mouvement de la jeunesse entièrement soulevé contre la précarisation générale que préparait le gouvernement. Les syndicats ordinairement à la traîne, CFDT et surtout UNSA ont suivi mollement en dépit de tentative de division.
Du coté de notre administration, les luttes sont au rendez-vous : la question du logement des agents de la ville, la NBI pour tous les agents telle que prévue par la loi et niée par notre patron, les conditions de vie et de travail des personnels hospitaliers dont les fiches de poste ne sont pas respectées. Autant de thèmes de lutte et de revendications auxquels viennent s’ajouter les innombrables situations individuelles sur lesquelles nous sommes sollicités : harcèlement, racisme, provocations et postures d’autorité diverses, abus de toutes sortes, contre-expertises médicales, exploitation des précaires etc.
Gisèle STIEVENARD ne fait pas partie de ce monde du travail mais elle revendique un droit, celui de mépriser ce personnel :
En effet, lors de cette réunion de CTP, cette même Gisèle STIEVENARD dans une tradition patronale bien connue indique ce que les syndicats doivent faire : féliciter le patron pour les acquis obtenus !
La vérité est que nous n’obtenons que peu de résultats collectifs mais beaucoup de résultats individuels qui témoignent de manière édifiante de la culture d’abus qui illustre les pratiques de notre administration.
Dernièrement, dans une conduite ridicule s’il en est, la directrice générale invitait à la censure un article de la CGT dans le petit journal du Centre d’Action Sociale. La directrice générale nous assénait sa connaissance de l’attachement des travailleurs du CASVP à leur institution…et sa détermination à ne pas laisser dire…
Gisèle STIEVENARD, dans le même élan paternaliste traitait les représentants du personnel d’ " enfants gâtés "… invitait au sérieux et à la pondération pour avoir droit de se faire entendre d’elle même et rappelait que les agents du CASVP ne travaillent pas comme des mineurs de fond…
Elle sait ce que c’est, nous dit-elle, son père l’était…
Pathétique.
Pendant ce temps, le patron ne fait aucun cadeau aux salariés, surtout aux femmes qui travaillent dans les maisons de retraites : non reconnaissance des maladies professionnelles, des accidents, détournement de fiches de postes, tâches indues, réforme pour maladie ou invalidité, refus de VAE, conditions salariales inacceptables. La liste est longue et elle s’applique aussi à d’autres catégories de personnels.
Les patrons qui ne connaissent de cette condition ouvrière que les colonnes des tableaux Excel et les grilles de réforme de la catégorie C sur les fauteuils molletonnés et sous les ors de l’Hôtel de Ville entendent nous apprendre ce que doit être l’action des salariés et de leurs représentants.
Ces personnes tirent les bénéfices politiques du travail, de notre travail, comme un patron actionnaire tire sa plus value, en disant qu’il n’y a pas à se plaindre, que ça pourrait être pire et que les syndicats manipulent les salariés… sans doute trop bêtes pour discerner eux-mêmes et continuer à solliciter nos organisations.
Pendant ce temps, les prix augmentent, la spéculation immobilière court au plus grand bénéfice de la comptabilité de l’Hôtel de Ville, les distances en transports sont plus longues…
Nous confirmons à Gisèle STIEVENARD que les salariés du CASVP ne sont pas des " mineurs de fond ". Nous lui apprenons à son corps défendant qu’ils ne souhaitent pas le devenir et qu’ils souhaitent une autre condition que celle promise par la société qu’elle défend par ses positions.
Gisèle STIEVENARD trouve que nous revendiquons trop …et que nous devrions sans doute faire comme ses petits syndicats le font : un syndicalisme de courriers entièrement dévolu à sa cause avec lequel on prend le café et on se tutoie.
Nos luttes et nos engagements ne se nourrissent pas de ce pain, nous exerçons nos missions avec combativité et exigence.
A l’instant où nous rédigeons, Gisèle STIEVENARD fait marche arrière en nous envoyant un fax par lequel elle demande à la direction générale de mettre en place un groupe de travail pour " améliorer le dialogue social "…et " rétablir un dialogue social constructif ". Dans le même temps, elle continue d’affirmer que les organisations syndicales sont responsables de cette situation.
En conclusion, nous ne pouvons dire qu’une chose à nos collègues : ces attitudes ne réservent rien de bon pour l’avenir si nous ne renforçons pas nos positions. Le souhait affiché sans pudeur d’un syndicalisme aux ordres auquel s’ajoute des conduites de provocation successives nous invitent à vous demander de renforcer vos organisations majoritaires par vos adhésions, ceci dans un contexte où le gouvernement soutient ce type d’attitude patronale par la destruction des droits syndicaux.
SEUL LE RENFORCEMENT DE NOS ORGANISATIONS
NOUS AMENERA LE RESPECT
QU’ILS NOUS REFUSENT POUR L’INSTANT.
CGT/CASVP – 23/25, rue Bobillot 75013 Paris