Originaires des DOM - TOM - Prime d'aménagement et de déménagement

UNE VICTOIRE DE LA C.G.T.
La CGT et le personnel originaire de l’Outre-Mer se sont mobilisés pour faire avancer leurs revendications.
Grâce à la lutte sans relâche, la Mairie de Paris accepte de nous accorder deux allocations pour les originaires de l’Outre-Mer

I - Prime d’aménagement pour les originaires d’Outre-Mer entrant à la Ville de Paris :

Désormais chaque originaire d’Outre-Mer stagiaire ou titulaire, à compter du 1er janvier 2006, percevra une allocation de 600 €.

Les agents devront prouver dans un délai de 12 mois, leur domiciliation en Outre-Mer avant leur intégration à la Ville de Paris.

Les pièces à produire sont les suivantes :

- Une attestation sur l’honneur des parents ou un titre de propriété
- Un avis d’imposition
- Une facture « EDF-GDF ou de téléphone ou d’eau » de ce parent vivant au pays.

Les demandes doivent être déposées dans les UGD à partir du 1er septembre 2007.


II - Prime de déménagement pour les originaires d’Outre-Mer partant à la retraite :

Désormais tous les originaires d’Outre-Mer partant à la retraite dans leur pays d’origine, percevront une prime d’allocation de déménagement qui s’élève à 2 500 €.
La date d’effet est le 1er juin 2007.

L’agent à 12 mois pour faire sa demande à partir de la date de l’arrêté.

Les pièces à produire sont les suivantes :

- La copie de l’arrêté
- La facture du transporteur
- Le contrat de bail ou le titre de propriété ou une attestation de la personne qui vous héberge.

Les demandes doivent être déposées dans les UGD à partir du 1er septembre 2007.

Les deux nouvelles allocations obtenues grâce à la pression des agents, soutenus seulement par la C.G.T., ne règlent en rien la revendication du paiement d’une indemnité d’éloignement pour les originaires.

LA PRIME D'ELOIGNEMENT

Face au développement des discriminations entre les agents de la Fonction Publique, la CGT a été contrainte de porter le problème de versement de « l’indemnité d’éloignement » devant la juridiction Européenne. Elle exige que l’égalité de traitement (principe de droit statutaire) soit effectivement appliquée par l’ensemble des employeurs publics du pays. Au-delà, elle estime que des dispositions particulières aux agents originaires doivent être étendues aux autres secteurs professionnels des entreprises. La venue dans l’hexagone des ressortissants d’Outre-Mer va se poursuivre, voir s’amplifier suivant l’état de précarité du marché du travail dans les départements d’origine. La prise en charge par l’employeur des frais d’installation des salariés concernés devrait être de droit commun.

La très large majorité des originaires fut recrutée sur des promesses d’avenir meilleur, déplacée dans l’hexagone pendant la période du « BUMIDOM » de 1963 à 1981 (160 000). Ce fut une action décidée, programmée de l’Etat afin de pourvoir les besoins de main-d’œuvre, notamment dans la Fonction Publique et des services publics, pour tenter de résorber les forts taux de chômage en Outre-Mer.

C’est ainsi que des dizaines de milliers de ressortissants des départements d’Outre-Mer ont quitté leur pays et leur famille, connu les difficultés du déracinement, l’angoisse de l’adaptation et de l’insertion, la concentration dans les banlieues. Dans les circonstances, ce transfert forcé et les conditions de traitement précaires demeurent encore marqués pour beaucoup comme la suite d’une politique coloniale et la perte des attaches identitaires, d’autant que les promesses d’évolution sociale n’ont pas été tenues.

Après des décennies, ces originaires et leurs enfants des secondes et troisièmes générations ressentent toujours comme une souffrance cette immigration contrainte, avec un environnement où la xénophobie s’accentue et les discriminations sont oppressantes. Français, leur citoyenneté, leurs droits sont contestés dans l’emploi, le logement, l’application des dispositions.

Le vote d’une loi en 2001 par le Parlement, après des années de luttes revendicatives, de reconnaissance de l’esclavage et la décision d’une date officielle commémorative (le 10 mai) sont des premiers actes réparateurs qui doivent trouver un prolongement par une action résolue et des mesures concrètes et pour une véritable reconnaissance des responsabilités de l’Etat français dans ce crime contre l’humanité.