« L’entreprise ne peut plus être le lieu du bruit des machines et du silence des hommes ».
Ainsi
s’exprimait Jean Auroux, alors ministre du Travail, créant en 1982
le Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail
(CHSCT).
Depuis 35 ans, le CHSCT s’est révélé une instance plus qu’essentielle, garante de la santé des agents et de qualité de vie au travail. Les élus CGT du CASVP s’y sont beaucoup investis.
Au
CASVP, tandis que les transformations s’accélèrent, les
conditions de travail sont mises à mal, de vraies violences sociales
existent, elles aboutissent parfois à des drames.
La
mairie et la direction du CASVP désarticulent les collectifs de
travail
La
«modernisation managériale» engagée au CASVP inscrit les
organisations du travail dans un changement permanent : elle
déstabilise les salariés, leur fait perdre leurs repères, les met
en situation d’apprentissage perpétuel et les rend encore plus
vulnérables aux risques, dans un contexte d’intensification et
complexification de leur travail.
Cette « modernisation »
autour de l’individualisation, dans le cadre actuel des
restructurations, de la démarche qualité, de la labellisation et du
projet de service imposent des normes où la mobilité et la
flexibilité vont de pair, faisant de l'individualisme, l'impératif
de compétitivité, qui ne tient aucun compte de l'avis des agents,
au détriment du travail collectif, de la reconnaissance des
qualifications et de la conscience professionnelle.
« La
culture » de l’évaluation
Bertrand
DELANOË avait annoncé la couleur dans son discours de
communication sur les politiques de solidarité face à la crise du
7/05/2009 :
«(…) nous
agirons dans une logique de performance (…) Nous poursuivrons
la modernisation des services sociaux de la collectivité parisienne
(…) Et nous le ferons en mettant l’usager au cœur de la réforme,
car tout travail social doit être évalué… Nous entendons
instituer une culture de l’évaluation. Nous avons donc le
souci de déterminer des indicateurs de performance. Un
baromètre d’opinion sera mis en place pour connaître l’avis des
Parisiens, et notamment des usagers. Des partenariats sont en
cours avec des instituts de recherche des évaluations scientifiques
de certains programmes».
Aujourd’hui,
nous sommes en plein dedans et nous payons au travers de nos
conditions de travail cette mise en concurrence systématique entre
nous (contrats d’objectifs, évaluation, chantage à
l’avancement...)
« La
modernisation » s’est aussi caractérisée par un recours à
la sous-traitance et au travail précaire qui entravent, selon une
même logique, la transmission informelle des savoirs et de
l’expérience.
La
fracture entre le discours et les actes
Au
CASVP, les discours de bonnes intentions sont légions mais la
réalité est toute autre :
► Les
médecins du travail sont mis en porte à faux quand ils établissent
des certificats médicaux qui osent faire le lien entre la santé et
les organisations de travail. La médecine du travail est d’ailleurs
liquidée en cette rentrée de septembre et concédée au privé.
► Le
psychologue en charge des RPS a vu son contrat fermé après 2 ans de
travail sur la question.
► Le
temps partiel est remis en question.
► La
semaine de 4 jours est supprimée.
► Le
télétravail reste une chimère…
► Des millions sont engloutis dans des logiciels de contrôle, alors
que les applications métiers (PIAF, GEODES…) ne sont toujours pas stabilisées
et déraillent plusieurs fois par jour...
L’espoir
est du côté de la reconstruction d’une conscience collective apte
à considérer que la santé est un enjeu primordial au sein des
services, et qu’il est légitime de l’imposer comme tel à nos
dirigeants. C’est la démarche que soutient la CGT, « pour ne
pas perdre sa vie à la gagner ».
Dès
le 12 septembre, il est essentiel de commencer à se mobiliser par
tous les moyens :
► 9h AG à la Bourse du
Travail 3, rue du château d’eau 75010 (Ville, CASVP)
► 12h AG spécifique
pour les collègues en contrats aidés à la Bourse du Travail (Ville, CASVP)
► Rassemblement à 14h
place de la Bastille (préavis de grève déposé pour la journée)
« Il
ne suffit pas de s’indigner, il faut s’engager »
Georges
Séguy - Secrétaire général de la CGT de 1967 à 1982