Nous avons appris avec stupeur à l’aube du week-end dernier, l’assassinat du professeur Dominique Bernard, poignardé par un ancien élève fanatisé. Nous partageons la tristesse et la révolte de ses collègues face à ce meurtre, qui témoigne de l’imprévisibilité croissante des accès de violences gratuite contre les individus. Il est inimaginable d’intégrer la probabilité d’aller travailler le matin sans être sûr d’être encore en vie le soir, et pourtant de plus en plus de collègues se sont vus menacés ou agressés au moyen d’armes blanches ces derniers temps.
Nous tenons à rappeler qu’il s’est tenu une réunion extraordinaire de la F3SCT le 10 juillet 2023, à la demande de la CGT, sur les questions des agressions et incivilités. La majorité des demandes urgentes que nous avions formulées n’a pas été suivie d’effet. Cela nous inquiète gravement.
Nous demandons au passage que la direction apporte avec diligence, des précisions pratiques concernant la mise en œuvre du plan Vigipirate Renforcé dans les différentes structures. Certaines mesures appliquées par le passé pouvaient certes protéger les agents et usagers face à certains risques, mais ne nous prémunissent pas de la majorité des incivilités, aggravées entre autre par les situations de sous-effectif.
Notre plan, c’est l’humain ! A quand les embauches et les titularisations ?
Nous vous avions également interpellé lors des précédentes instances, sur le délabrement de nombreux bâtiments (dégâts des eaux, pollutions, passoires thermiques, etc.) et de l’insécurité qu’il entraîne pour les agents et les usagers. L’absence de réponse assombrit le tableau et nous enferre dans une routine de travail morose, quand il n’est pas mortifère. La CGT réclame des grands moyens, sinon tout ça ne sert à rien ! A quand un plan de rénovation lisible et ambitieux ?
Dans ce contexte, la CGT s’élève contre le projet dit « de mutualisation » des postes de gardiennes et de gardiens, annoncée pour les résidences appartement, et mené tambour battant par l’administration, en jouant cyniquement de la précarité de nos collègues contractuels pour mener des expérimentations.
Mutualiser, c’est mettre des ressources en commun pour subvenir aux besoins de chacun, pour veiller à ce que les aléas n’affectent pas la subsistance des individus les plus impactés. C’est tout le contraire de ce projet qui ne met que la misère en commun, et entend sacrifier nos collègues sur l’autel de la rigueur budgétaire.
Pas besoin d’être grand clerc pour prévoir les impacts négatif sur la santé de nos collègues gardiens, sur la qualité de service et donc aussi sur le bien-être des résidents. C’est pour cela que nous demandons une étude d’impact, en particulier sur les risques psycho-sociaux, et que la CGT soutiendra ces collègues et camarades qui refusent ce projet, en relayant leurs initiatives et en organisant leurs mobilisations.
Les projets se suivent et se ressemblent, en particulier sur la méthode, brutale, qui ne tient jamais compte de la réalité exprimée par les agents, la verbalisation trop rare du travail réel, écrasé par la logorrhée bureaucratique du travail prescrit.
Malgré toutes nos alertes et mobilisations, malgré les apparitions et expressions des collègues en audiences, commissions et instances, nous déplorons en effet aujourd’hui le départ de pans entiers du SUNI, depuis le CASVP vers la DSIN. Le déchirement occasionné dans ce collectif de travail exemplaire restera une plaie béante. Nous redoutons également l’accélération de la dégradation de nos conditions de travail à venir à cause de ce départ, par l’ajout d’un nouveau facteur d’éloignement des professionnels des décisions, toujours prises « pour leur bien » … hélas avec tellement de « maladresses ».
Au rang des maladresses, nos camarades des EHPAD nous demandent de relayer les lacunes qu’elles subissent en matière de formation continue, et tout particulièrement concernant la manipulation des matériels innovants. Pour concrétiser les efforts consentis pour que les agents sociaux ou les aides-soignantes ne développent ou n’aggrave des troubles musculo-squelettiques, la direction doit s’assurer de la bonne maîtrise et de l’application des bonnes pratiques autour des évolutions techniques.
Enfin, la CGT vous alerte qu’un nombre très significatif de collègues n’ont pas pu poser leur congés annuels, pour raison du « maintien de service », indicateur s’il en est de la profondeur du sous-effectif. Nous exigeons qu’aucun agents ne perdent de jours de congés, soit en permettant qu’ils soient tous posés d’ici à la fin de l’année, soit en laissant la possibilité de poser leur congés annuels 2023 jusqu’au 31 mars 2024.