★ Déclaration préalable de la CGT au comité technique du CASVP du 2 décembre 2019, présidé par Mme Léa Filoche, Vice-Présidente du Centre d'Action Sociale de la Ville de Paris, Co-présidente du groupe "Génération·s" ★

Bonjour madame la Présidente, mesdames, messieurs,


Madame la présidente nous avons un grave problème parce que le «dialogue social» mis en place au Centre d’Action Sociale est à l’image de la politique d’austérité menée par le gouvernement.




Vous usez de tous les artifices pour arriver à vos fins, et ce, aux détriments des agents de tous grades et corps confondus qui se battent chaque jour pour la bonne marche des services et pour accueillir dignement les usagers.

Notre Centre d’Action Sociale est menacé dans ses missions, dans ses métiers, et nous sommes menacés par une organisation du travail tournée essentiellement vers le productivisme.

En vous inscrivant dans les politiques d’austérité destructrices qui visent à réduire toujours plus les effectifs, vous hypothéquez toutes améliorations du fonctionnement des services du Centre d’Action Sociale.

Défendre l’emploi au Centre d’Action Sociale, c’est la meilleure façon de protéger la santé et la qualité de vie au travail des salariés. C’est défendre aussi nos retraites et notre protection sociale. La CGT refuse l’austérité et prépare l’offensive pour une société favorisant la préservation des emplois, du service public et la santé de tous.

Après la loi de la transformation de la fonction publique du 6 août 2019 et la volonté affichée de ce gouvernement de précariser les agents publics et le service public, c’est maintenant au tour de la réforme des retraites, nouvelle attaque conséquente envers les travailleurs, qui, si elle était votée, créerait un recul social sans précédent.

Le 5 décembre 2019 et les jours qui suivront doivent vous alerter sur le fait que nos concitoyens rejettent en masse votre manière d’agir. Vous avez vos responsabilités dans la paupérisation des travailleurs du Centre d’Action Sociale.

La CGT était très inquiète dès 2017, lors de la mise en place de votre nouveau credo appelé « plan de performance sociale 2017-2020 », dont la seule appellation fait frémir. Nous constatons, depuis, l’accélération de la poursuite des réformes que nous connaissons depuis 20 ans. Il s’agit toujours de « suppressions de postes », de « concentrations », de « regroupements », de « fusions », « d’externalisations » et de « fermetures de services ».

Alors que nous nous interrogeons sur les causes de la précarité, sur l'augmentation de la pauvreté et du nombre de chômeurs, sur la violence des usagers, sur la souffrance en EHPAD… vous nous cantonnez à la gestion de dispositifs avec pour but premier un affichage électoral.

Vous nous parlez de promouvoir l’accès aux droits des personnes les plus démunies, mais vous êtes complètement (par exemple) passés à côté de la communication aux agents de la mise en place à compter du 1er novembre 2019 de la « Complémentaire Santé Solidaire » qui devrait permettre de simplifier les démarches, de lutter contre le non-recours aux droits et de réduire le renoncement aux soins…

Après coup, vous demandez aux agents du Centre d’Action Sociale de prendre en charge les missions dévolues à la CPAM en instruisant les dossiers « Complémentaire Santé Solidaire », tout en planifiant des suppressions de postes dans les services instructeurs (17ème, 20ème…). C’est inacceptable… Vous demandez aussi aux agents instructeurs des allocations exceptionnelles de faire systématiquement une simulation en ligne des aides sur le site du gouvernement pour toute 1ère demande, etc...

Tous les agents du Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris ont maintenant compris l'orientation d'un label QualiPARIS qui ne se résume qu'aux délais de traitement des dossiers, à répondre plus vite au téléphone et à nous infliger un traçage de notre activité par une informatisation chaque jour plus inquisitrice.

Au travers de cette déconstruction massive, vous donnez l’impression d’une véritable défiance envers les agents et le travail accompli. Plus aucun agent du Centre d’Action Sociale ne se reconnaît dans la politique que vous menez.

Aujourd’hui, les limites ont été dépassées. Nous voyons des postes disparaître dans tous les établissements, des postes vacants non pourvus, des fiches de poste non publiées et d’autres gonflées à bloc…

Des combines pour ne pas remplacer les postes vacants, par exemple au service organisation informatique (SOI) où il y a des postes d’adjoints techniques à pourvoir, mais où aucun concours n’est programmé pour recruter… Cherchez l’astuce…

Plus inquiétant, nous voyons débouler dans les services une nouvelle forme d’employés, libres et investis, affranchis des organisations syndicales, « les bénévoles », prompts à tous les sacrifices, sauf à aider à payer nos retraites…

Nous terminerons notre déclaration en saluant la mobilisation dont font preuve les collègues dans les assemblées générales, ne se résignant pas à accepter à la fois la baisse de la qualité des services aux usagers et la dégradation de leurs conditions de travail.

Ils nous font part de leur vive inquiétude concernant une éventuelle remise en question du temps de travail (< 1607 heures de travail) à la Ville et au Centre d’Action Sociale, suite à la loi du 6/08/2019.

Sur ce point, la reconnaissance de la situation spécifique de Paris et de la petite couronne évoque des «sujétions», comme le logement ou la garde des enfants, qui pèsent de manière déraisonnable dans le pouvoir d’achat des agents auxquelles se rajoutent les temps de transport.

Pouvez-vous nous donner votre position sur ce point ?

Il ne vous suffira pas Mme Filoche, le 5 décembre d’être présente dans la manifestation. Il faudra vous engager pour donner un coup d’arrêt aux suppressions de postes au Centre d’Action Sociale.

Les élus CGT et les agents du CASVP attendent vos réponses.

PS Nous attendons toujours l’ouverture d’une négociation :

- sur les effectifs,
- sur la NBI soignants (moins d’1€ d’impact sur le prix de journée en Ehpad...), et sur votre positionnement quant aux mesures gouvernementales en direction des personnels soignants et notamment des Ehpad (courrier de la CGT à votre intention en date du 21 novembre 2019, lien).
- sur l’absence de MIG (minimum indemnitaire garanti) pour les agents sociaux, seul corps au Centre d’Action Sociale à ne pas en bénéficier depuis la mise en place du RIFSEEP, alors que celui-ci était acté avant par une IAT1 qui évoluait avec le traitement ou à chaque changement d'indice.

Merci de votre attention.

Réponse lors de ce CT du 2/12/2019
  • Le CASVP n'appliquera pas les mesures Buzyn pour les personnels soignants des Ehpad du Centre d'Action Sociale et ne souhaite pas ouvrir une négociation pour leur attribuer la NBI.
  • Pour le MIG des agents sociaux, pas d'ouverture de négociation non plus.
Une attitude de l'exécutif qui ne laisse aucun espace pour l'amélioration de la situation financière des soignants des Ehpad.
Des raisons supplémentaires de faire la grève à partir du 5 décembre et de se mobiliser dans les Ehpad du CASVP dès janvier 2020 pour faire aboutir nos légitimes revendications.

Pour la CGT, il ne pourra pas y avoir pour les mêmes fonctions (aide-soignant), deux statuts :

1 Dans l’hospitalière où une prime mensuelle de 100€ sera attribuée en Ehpad aux aides-soignants et où un débouché en catégorie B est prévu.
2 Rien au CASVP...