🚩 Pas une voix du monde du travail pour l’extrême droite, elle doit être combattue partout - L'imposture sociale de la candidate Le Pen - Décryptage







Qualifiée pour le second tour de la présidentielle, la candidate d’extrême droite a prospéré en axant sa campagne sur le pouvoir d’achat. Puisque l’angle d’attaque de Marine Le Pen, c’est le social et le pouvoir d’achat, analysons son programme social.








Décryptage de son programme social dans lequel on relève des incohérences, une menace sur le droit syndical et un revirement sur l’âge de la retraite.

La candidate du Rassemblement national (RN) propose une TVA à 5,5% au lieu de 20% sur les carburants, le gaz, l’électricité. Et même 0% de TVA sur « un panier de produits de première nécessité".

Problème : cette mesure se heurte au droit européen et nécessiterait un hypothétique accord au sein de l'Union européenne (UE) pour être entérinée.

Logique, puisque même si elle ne parle plus de « Frexit », Marine Le Pen cache un projet de divorce avec l’UE en se servant de l’outil du référendum pour ériger la discrimination et la xénophobie en principes constitutionnels.

Autre mesure de la candidate du RN, l’exonération de la part patronale des cotisations sociales pour augmenter les salaires de 10%, jusqu’à trois Smic.

Un cadeau pour le patronat et une attaque contre la Sécurité sociale car in fine, certaines prestations santé ne seront plus remboursées, analyse Cédric Bottero, membre du collectif CGT de lutte contre les idées d’extrême droite.

Marine le Pen aborde la question du pouvoir d’achat sans jamais proposer d’augmenter les salaires, ni le Smic, sauf pour les soignants et les enseignants qui bénéficieraient d’une revalorisation grâce au dégraissage du personnel administratif, et la réduction de la « bureaucratie de l’Éducation nationale ».
 
La retraite à 60 ans, c’est pas pour tout le monde

Autre trompe-l’œil, le départ à la retraite à 60 ans. Marine Le Pen a revu sa promesse en cours de campagne et défend désormais un système « progressif » d'âge de départ selon l’âge d’entrée dans la vie active.

Seuls ceux ayant commencé à travailler avant 20 ans pourraient partir à 60 ans.

Entré dans la vie active entre 21 et 24 ans, un travailleur ne pourrait prendre sa retraite qu'à 61, 62, 63, ou 64 ans.

Pour ceux qui ont commencé à travailler à partir de 25 ans : 67 ans, après une période de cotisation de 42 annuités.

Avant comme après les élections, la CGT s’opposera aux reculs sociaux et construira avec les travailleurs et les travailleuses les luttes nécessaires à la défense de leurs intérêts.

40 associations et syndicats appellent à organiser de larges rassemblements populaires dans toutes les communes de France et à Paris, le samedi 16 avril 2022 autour d’un même appel : « contre l’extrême droite et ses idées, pas de Marine Le Pen à l’Elysée ».

Déclaration de la direction confédérale CGT du 12 avril 2022

Les réalités de la vie des travailleuses et travailleurs de ce pays, des jeunes, des privé.es d’emploi, des retraité.es, ont émergé difficilement dans un débat politique qui a tourné en boucle autour des thèmes imposés par l’extrême droite.

La vie chère, les luttes et les mobilisations ont permis de parler salaires, pensions, emplois, conditions de travail.

La première préoccupation de la population est de savoir comment remplir le réfrigérateur, faire le plein de la voiture, trouver ou garder un emploi, se projeter vers l’avenir malgré la précarité et les conditions de travail difficiles.

Le taux d’abstention de 26 % du premier tour des élections présidentielles est inquiétant et révélateur de la difficulté pour une part importante de la population de penser que la vie quotidienne pourrait s’améliorer grâce à cette élection.

La situation est grave, en France l’extrême droite est aux portes de l’Elysée.

Le gouvernement et le président sortant portent une lourde responsabilité sur la perte de sens du débat politique et la banalisation des idées d’extrême droite.

Le mépris du président, des ministres et des élus de l’actuelle majorité, pour la population de ce pays, s’est manifesté tout au long du quinquennat, dans les paroles comme dans les actes.

Il est de notre responsabilité de dire que la politique de régression sociale, en soutien permanent du patronat, menée durant ce quinquennat comme ceux qui l’ont précédé, porte en conscience la responsabilité de la montée de l’extrême droite.

Malgré les applaudissements et les discours pompeux, le gouvernement a poursuivi la destruction des services publics alors que ceux-ci sont indispensables pour assurer l’égalité d’accès de toutes et tous à la santé, à l’éducation, à la culture.

Ils ont systématiquement défendu les intérêts des plus riches plutôt que le bien commun et la lutte contre le réchauffement climatique.

Ne pas répondre aux légitimes exigences sociales des salarié.es d’augmenter les salaires comme les pensions, ou encore s’entêter à maintenir le projet de retraites à 65 ans, serait lourd de conséquence.

Surfant sur les divisions et la désespérance sociale, l’extrême droite, à travers le score de la candidate Le Pen mais aussi de Zemmour et de Dupont-Aignan, a cumulé au 1er tour à plus de 32% des suffrages exprimés.

La CGT réaffirme que ces partis et leurs programmes vont à l’encontre de l’intérêt du monde du travail.

Au cours de l’histoire comme aujourd’hui dans de nombreux pays, les dirigeants se réclamant de cette idéologie, à l’image de Poutine, Bolsonaro, Orbàn, suppriment les libertés syndicales et démocratiques, cassent les garanties sociales, divisent les travailleurs et les travailleuses, brisent les solidarités.

Partout dans le monde, l’extrême droite, en focalisant son programme sur de fausses explications de la crise, exonère le patronat et les vrais responsables en trompant la légitime colère sociale de la population.

L’extrême droite raciste, antisémite et xénophobe est toujours la pire ennemie des travailleurs, des grèves et des syndicats.

Toujours discriminante, c’est aussi l’ennemie des droits des femmes, des LGBT, de toutes les libertés démocratiques et de la paix. Leur proposition de mise en place de la préférence nationale, renommée priorité nationale, instaurerait un régime de discrimination systémique dans le pays.

L’histoire le montre, il y a une différence de nature entre les partis républicains qui accèdent au pouvoir et le cèdent et l’extrême droite qui une fois arrivée au pouvoir le confisque.

A l’opposé, la CGT porte une histoire de luttes contre l’extrême droite et des valeurs universelles de solidarité, de fraternité, d’égalité entre les salariés, par-delà leur statut, leur origine, leur nationalité, leurs opinions philosophiques ou religieuses.

La CGT n’est pas propriétaire des voix de ses syndiqué.es. Notre organisation est indépendante mais pas neutre, elle porte une histoire et des valeurs collectives opposées de celles de l’extrême droite.

Pas une voix du monde du travail pour l’extrême droite, elle doit être combattue partout.

Avant comme après les élections, la CGT s’opposera aux reculs sociaux et construira avec les travailleurs et les travailleuses les luttes nécessaires à la défense de leurs intérêts.

D’ores et déjà, pour nos salaires, nos retraites et nos emplois, la CGT appelle l’ensemble des salarié.es et des organisations syndicales à faire du 1er mai une journée de mobilisation unitaire exceptionnelle pour porter ces revendications, une journée de rassemblement pour les droits des travailleurs et des travailleuses, le progrès social, la liberté, l’égalité, la justice, la fraternité, la paix, la démocratie et la solidarité internationale.