Villers-Cotterêts. Une majeure partie des salariés de l'Ehpad François Ier est en grève pour dénoncer les agissements de leur direction. Ils ont cessé le travail ce jeudi 11 décembre, suite aux pressions exercées sur les plannings de la fin de l'année.
"Quand est-ce que le directeur va partir ? Tant que son départ ne sera pas acté, le préavis de grève sera reconduit après le jeudi 11 décembre 2025." »
Ce jeudi 11 décembre 2025, les agents de l'Ehpad François 1er ont cessé le travail pour dénoncer le comportement de leur direction, 21 agents de cet établissement public géré par le centre d'action sociale de la Ville de Paris (CASVP) soit plus de 80% des effectifs de service ce jeudi matin, se sont mobilisés de façon spontanée.
Une situation tendue depuis plusieurs années
L'intersyndicale avait déposé un second préavis de grève, après celui du 4 décembre 2025, pour le vendredi 12 en raison de problèmes avec la direction pour le retrait du directeur, qui durent depuis 2017.
Mais un événement a mis le feu aux poudres et déclenché la mobilisation de ce jeudi : les assignations massives entre Noël et jour de l'an clament d'une même voix Laurent Echalier (FO), Simon Le Coeur (CGT) et Gérard Jacquemoud-Collet (UNSA).
Une assignation, c'est le fait d'obliger un agent gréviste à venir travailler pour raison de service.
La situation sociale est tendue dans l'établissement depuis plusieurs années, et, selon les organisations syndicales, depuis l'arrivée de l'actuel directeur, en 2017.
«On vient travailler la peur au ventre» confie un membre de l'équipe soignante. «Ça a commencé par les soignants. Puis ça s'est propagé dans tous les services : administratif, restauration...».
Ce qui s'est propagé au sein des équipes ?
"La peur avec des menaces déguisées, des remarques humiliantes et des personnels qui sortent en larmes de son bureau". L'agent complète : «On se demande si on ne va pas être convoqué et sanctionné. Le directeur donne des directives qui ne rentrent pas dans le cadre de nos fiches de poste, les gens en ont ras-le-bol, ils sont soumis à une pression de la direction, ils n'en peuvent plus. Il y a des collègues qui vont très loin, ont des idées noires."
Nous n'avons pas pu joindre la direction pour la faire réagir sur cette situation.
Les syndicats affirment avoir accumulé une pile de témoignages sur l'ambiance de l'établissement. Ils les ont transmis à Véronique Levieux, l'adjointe à la Maire de Paris en charge des seniors et des solidarités entre les générations.
«Ce jeudi matin, notre direction générale a annoncé qu'elle prenait la gestion directe de l'Ehpad, le temps qu'un audit complet soit réalisé sur la situation au sein de l'établissement» explique l'intersyndicale.
Le préavis de grève est maintenu jusqu'à la fin de l'année. Les agents peuvent donc encore cesser le travail d'ici le 31 décembre.
Julien Assailly (L'union)
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