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| 5 décembre 2025 |
Plusieurs dizaines d’agents de l’Ehpad François-1er à Villers-Cotterêts étaient en grève et ont manifesté ce jeudi 4 décembre 2025. À l’appel de l’intersyndicale, un préavis de grève illimitée a été acté. Un changement de direction est demandé.
Des jeux de mots sur le nom du directeur ont été scandé par les
agents de l'Ehpad François-1er à Villers-Cotterêts ce jeudi 4
décembre lors de leur manifestation.
L'intersyndicale FO, CGT et UNSA avait déposé un préavis de
grève ce jeudi 4 et vendredi 5 décembre en raison de problèmes
avec la direction.
Après des pourparlers entre élus syndicaux et agents, ce dernier
s'est transformé en préavis de grève illimitée.
Pour rappel, l'établissement public est géré par le centre
d'action sociale de Ia ville de Paris (CASVP).
Un défilé a eu lieu dans les rues de la ville jusqu'à la place
du Docteur-Mouflier. Ils êtaient plusieurs dizaines en grève de
divers services: aides-soignants, infirmiers, administration,
services techniques, restauration.
«15 personnes des équipes du matin sont en grève. ll y
avait aussi cinq personnes assignées car nous devons toujours
assurer un service minimum en Ehpad», prévient Simon Le Cœur,
secrétaire du syndicat CGT du CASVP.
Une première grève en 2019
Depuis huit ans, Ies problèmes avec la direction de la maison de
retraite s'aggravent. «Nous avons alerté l' administration depuis
sept ans mais rien a bougé. Une manifestation avait déjà eu lieu en
2019», recontextualise Gérard Jacquemoud-Collet, secrétaire
général de I'UNSA du CASVP.
"On subit un management autoritaire. On vient travailler
avec la boule au ventre"
Une agente de l'Ehpad François-1er
Les agents, qui préfèrent rester anonymes pour éviter les
représailles de leur directeur, témoignent de problèmes
récurrents. «On subit un management autoritaire. On vient
travailler avec la boule au ventre», confie une agente de I'Ehpad,
en poste depuis 2008. «ll écoute aux portes, il fait de
I'hypersurveillance. Il met la pression aux agents. Quand on fait
quelque chose qui lui déplaît, il convoque direct la personne sans
aucune règle ni présence syndicale. lI parle mal et fait des
remarques humiliantes. Il ne supporte pas les règles, on est loin de
Paris donc il n'a pas de pression de sa hiérarchie, il fait ce qu'il
veut», renchérit le représentant local de FO.
La confiance est aujourd'hui rompue. «Dès le départ, ça ne
s'est jamais très bien passé. On n'en peut plus. Il divise les
équipes pour mieux régner. ll y a une totale perte de confiance
même entre nous», regrette l'agente.
Un audit externe demandé
L'intersyndicale s'accorde sur le fait
qu'un changement de direction doit être effectué pour faire
retomber Ia pression.
«Nous avons demandé un audit externe pour redonner un peu de
dignité à l'Ehpad. II devra s'effectuer sans la présence de la
direction. ll faut redonner la parole aux agents. Une tutelle
extérieure est nécessaire pour avancer», prévient Gérard
Jacquemoud-Collet de I'UNSA. «La rupture de confiance est totale.
Il ne peut pas rester en poste, ce n'est pas gérable. L’hostilité
est trop importante. Les agents doivent retrouver de Ia confiance en
leur direction», ajoute Simon Le Cœur.
"Nous souhaitons qu'il soit muté, ça fait huit ans qu'il est
en poste, il n'a jamais bougé contrairement aux autres directions.
lI est en roue libre, iI ne respecte pas les règles fixées",
complète Laurent Echalier, secrétaire général FO du CASVP.
Essayant de la contacter pour obtenir une réaction, nous ne
sommes pas parvenus à joindre la direction de l'établissement.
L'union
CamilleTyrou
ctyrou@lunion.fr

