● Déclaration préalable de la CGT au CT (Comité Technique) du 2 décembre 2016 présidé par Mme Dominique Versini, adjointe à la maire de Paris

Madame la présidente, madame la directrice générale, mesdames, messieurs,

L’afflux dans les services du CASVP, les sections, les PSA ne s’arrête pas…

Les pauvres ont faim et les riches ont de plus en plus d’appétit. Ce dicton est plus que jamais d’actualité. Le chômage ne faiblit pas, le monde du travail est de plus en plus dur et les sans-logis toujours plus nombreux.

Le samu social de Paris est débordé comme il ne l’a jamais été. Il vient de lancer un appel au secours et demande de favoriser l’accès des personnes sans-abri vieillissantes aux foyers logement et aux EHPAD. Vous avez fermé « Le Cèdre bleu », vous laissez 20 lits inoccupés à « Cousin de Méricourt » et d’autres à « François 1er »…

L’hiver 2016 pourrait être le pire de tous pour les SDF parisiens. Il risque aussi de l’être pour les personnels.

Les conséquences de votre politique d’austérité entraînent une augmentation des demandeurs d’aides sociales.

Si la politique que vous affichez dite « Nouveau Paris Solidaire » peut faire illusion, nous constatons, nous les travailleurs du CASVP (soignants, administratifs, sociaux, ouvriers...) que les moyens développés pour répondre aux demandes ne sont pas à la hauteur des attentes.

Au rythme où vous allez, nous avançons vers un service public qui finira décimé par les suppressions de postes ouvrant ainsi en grand la porte à la privatisation des services.

Votre diffusion de l'idée que la qualité ne relève que des professionnels de terrain et non de l'investissement, de l'emploi et des moyens alloués est inaudible.

Nous sommes confrontés à la difficulté d’assurer la prise en charge de publics fragilisés par des conditions d’existence précaires, par une situation de détresse sociale.

Cette violence du désarroi et du dénuement, nous devons y faire face tous les jours avec nos tripes, dans les Ehpad, les sections, les services sociaux, les restaurants solidaires… Nous sommes fatigués et désabusés.

Vous vous êtes très éloignés des réalités du terrain avec votre démarche qualité, votre labellisation, vos évaluations, vos projets de service foireux, votre monde de statistiques, vos audits, vos experts qui prétendent tout connaître, ne savent rien mais encaissent...

Les suppressions de postes, les réorganisations, la polyvalence, le guichet unique sont pourtant des concepts libéraux prônés par d’autres…

A l’heure où nous assistons à la traque aux fonctionnaires, cheval de bataille de la droite dure dont l’objectif central n’est ni l’intérêt général, ni les services publics qui en assurent la garantie, mais les seuls intérêts privés, nous constatons malheureusement que vous enfourchez un cheval qui lui ressemble puisque les suppressions de postes et les fermetures d’établissements depuis votre élection en 2014 n’ont jamais été aussi nombreuses.

A ce comité technique vous nous faites la présentation des effectifs 2017 au CASVP et la suppression de 130 postes en Ehpad. Vous ne pouvez pas démentir, les chiffres sont là. Vous nous parlez de 98 postes non pourvus ou gelés qu’il faut maintenant supprimer sous couvert de rationalisation. Qui peut croire une seule seconde à cette manipulation ?

L’inadaptation du système, le manque de réalisme, le manque de moyens, entraînent une saturation, l’épuisement professionnel et une grande désillusion de la politique que vous menez.

Alors que des accueils de service sont totalement inadaptés, des agents exposés, vous allez engloutir au minimum 400 000€ dans un système informatique de comptage des flux dont aucun agent ne veut !

Pour créer un guichet unique dont la finalité échappe à tous vous n’hésitez pas à engager des travaux où vraiment il n’y avait pas nécessité d’en faire…

Ces multiples réorganisations que vous engagez n’ont malheureusement pas pour but de développer l’action déterminante du service public, elles sont en parfaite cohérence avec les politiques européennes de marchandisation des services et de mise en concurrence. Elles s’inscrivent parfaitement dans le cadre des injonctions bruxelloises qui visent à faire de l’austérité et du tout-libéral le modèle unique de tout le continent.

C’est cette réalité-là qui nous percute.

Cette politique d’austérité sans fin nous mène au désarroi. Elle est inefficace économiquement et injuste socialement.

C’est la politique de la déception, attention au retour de manivelle le 23 avril 2017.