● Ordre infirmier

Devant la protestation et une intersyndicale resserrée, le gouvernement recule.

Dans un premier temps, La secrétaire d’État à la santé, Nora Berra, avait émis l’hypothèse de rendre facultative l’adhésion à l’Ordre controversé des infirmiers, s’il ne «parvient pas à convaincre la majorité». Déjà, devant les mobilisations intersyndicales des infirmiers salariés, une première reculade avait été opérée. Pour apaiser les tensions, le Conseil national de l’ordre avait fixé à 75 euros l’adhésion pour les seuls libéraux et à 30 euros pour les salariés.

Mais les protestations ne portent pas tant sur le montant de la cotisation que sur les finalités d’une instance ordinale. L’Ordre infirmier a, en effet, vocation à devenir un représentant de la profession et un interlocuteur pour les pouvoirs publics. Mais les syndicats d’infirmiers salariés, notamment la CGT se sont fortement mobilisés contre sa mise en place, considérant l’institution inutile et illégitime, notamment en matière de déontologie. Ils avaient appelé au boycottage de la cotisation.

L’ONI en faillite

Interrogée par les Echos, la présidente Dominique Le Bœuf a ainsi indiqué que le risque de cessation de paiement était tout proche pour cette structure qui emploie 140 personnes. L’Ordre affiche en effet un déficit cumulé de 10 millions d’euros, qui chaque mois se creuse de 600 000 euros. Et ce, malgré des «coupes sombres» effectuées dans le budget (arrêt des recrutements, suppression de l’envoi papier du bulletin de l’Ordre, réduction des indemnités des conseillers régionaux…etc.).

Créée il y a moins de cinq ans, par la loi du 21 décembre 2006, la structure est massivement rejetée par la profession : moins de 10 % des infirmiers salariés ou libéraux sont à jour de leur cotisation et les organisations syndicales représentatives contestent sa légitimité, estimant que le droit de la fonction publique hospitalière offre des garanties d’encadrement de la profession suffisantes. Outre une  remise en question politique, la situation financière est des plus inquiétantes.

Au final, le gouvernement pour sauver les meubles envisagerait maintenant une adhésion obligatoire et une cotisation facultative…

Pour la CGT

Pas d’inscription volontaire, pas d’inscription automatique, pas d’ordre professionnel !


Pour info, le site de l'ONI
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