● La directrice générale du CASVP a présenté ce jour (19/06/2017) aux organisations syndicales « un plan de performance sociale » du CASVP pour 2017-2020


Grandes priorités

1 Le retour à l’équilibre pour les établissements déficitaires (EHPAD, CHRS, CHU)

Il faut comprendre ici, une nouvelle politique d’austérité et forcément des suppressions de postes que la direction n’ose pas annoncer clairement…



2 « L’usager » va être transformé en « personne accompagnée » et sera au cœur de la politique sociale.
Conséquences : Les agents devront s’adapter au comportement de « la personne accompagnée » et non l’inverse.

3 Développement de la politique d’accès aux droits (Équipe mobile d’agents instructeurs, PSAL…)

4 Analyse et évaluation de la performance aussi bien en section qu’en Ehpad, intensification de la démarche qualité et de la labellisation QualiPARIS. Développement du numérique à tout va.

5 Des besoins sociaux comme l’accueil des réfugiés, l’augmentation des situations monoparentales vont nécessiter des solutions qui ne sont pas trouvées à ce jour notamment en matière d’hébergement…

Analyse de la CGT

La maire de Paris veut nous persuader que le recul social est la seule issue possible et nos directions s’en font plaisamment le relais, sous couvert de performance et de compétitivité, elles revendiquent encore plus d’austérité. 

Le nouveau management au CASVP

Il s'est installé à tous les niveaux (EHPAD, sections, PSA, services centraux…), et ses instruments (démarche qualité, labellisation, QualiPARIS, projet de service, tableaux de bord, évaluation individuelle, contrats d'objectifs) nous asservissent chaque jour un peu plus.

L’affichage de la performance individuelle comparée 

Afficher les résultats de chacun aux yeux de tous, mettre en avant les «meilleurs» comme les «moins bons» qui n’auront pas atteint les objectifs fixés et au centre «les moyens» qui seront aussi stigmatisés parce qu'ils peuvent mieux faire...

Des comparatifs sont déjà établis par les services centraux (SDIS, SDSPA, SDSLE) au travers de tableaux de bords, de statistiques et autres indicateurs bureaucratiques. Ils tendent à pointer du doigt tel établissement ou tel service.

Le retentissement est catastrophique

Nous sommes visés dans notre travail et notre conscience professionnelle, alors que nous ne maîtrisons ni les moyens qui nous sont alloués, ni la mise en place des politiques menées avec pour conséquences un fort sentiment de perte de reconnaissance et une augmentation de notre souffrance au travail.

Gestionnaires de dispositifs

Nous nous interrogeons sur les causes de la précarité, sur l'augmentation de la pauvreté et du nombre de chômeurs, sur la violence des usagers, sur la souffrance en EHPAD…mais le CASVP nous cantonne à la gestion de dispositifs mis en place par le pouvoir politique avec pour but premier un affichage électoral, une vitrine à montrer, mais avec à l'arrière un magasin vide de sens.

La politique du tape à l’œil 

Tous les agents du CASVP ont maintenant compris l'orientation d'un label QualiPARIS qui ne se résume qu'aux délais de traitement des dossiers, à répondre plus vite au téléphone et à nous infliger un traçage de notre activité par une informatisation chaque jour plus inquisitrice. 

« Une dynamique du changement »

Ce concept creux est brandi comme la solution à tous les dysfonctionnements. Il n'a pour finalité que la réduction des effectifs et l'augmentation de la productivité.
Mais quand les choix de réorganisation sont imposés, les règles édictées contredites ou falsifiées pour rester dans la norme fixée par la labellisation, alors les repères disparaissent. On a ici affaire à une organisation destructrice.

Fatigue, stress, horaires variables réduits, difficultés à prendre ses congés ou à s’inscrire aux formations, absence de visibilité sur le déroulement de carrière, agressivité des usagers due au temps trop restreint consacré à l'entretien et au manque de moyens, impossibilité de tenir des délais de traitement raisonnables...

Devenus des machines à instruire, c’est cette réalité professionnelle que nous sommes de plus en plus nombreux à vivre avec les répercussions sur notre vie familiale.

Les dégâts sont maintenant effectifs

Au fur et à mesure que la démarche qualité avance, elle broie tout sur son passage et impose sa politique :
  • Réception à flux tendu ;
  • Informatisation tous azimuts des procédures ;
  • Évaluation individuelle des agents essentiellement au travers de statistiques basées sur le chiffre...

Résistons !

Il n’y aura pas de solution à la crise par l’augmentation de la pauvreté et de la précarité. Pour éviter une récession, il faut une augmentation générale des salaires, traitements, pensions, allocations chômage mais aussi la création d’un revenu d’insertion pour la jeunesse durement touchée par les choix économiques actuels.

Pour y parvenir, nous devons résister et nous battre pour garder nos droits et en gagner d’autres !

Depuis plusieurs années notre pouvoir d’achat ne cesse de baisser. Les salariés du CASVP ont aujourd’hui la conviction que leur travail n’est pas reconnu à sa juste valeur.

La CGT appelle à la plus grande vigilance sur les effectifs dans tous les établissements.

En ce qui concerne la démarche qualité et la labellisation, la direction du CASVP nous entraîne dans une compétition généralisée et une réception sous contrôle avec un logiciel « SIRIUS » qui va comptabiliser à la seconde près les temps de réception et de constitution des dossiers. Ce système va nécessiter pour les agents une énergie de tous les instants que nous ne pourrons pas assumer.

Pour résumer, ils sont en train de nous fabriquer un monde du travail impossible avec au centre « la performance » à tout prix.

Ne déléguons à personne le pouvoir de décider de notre avenir 
et de nos conditions de vie et de travail. 
C’est en résistant que nous verrons notre situation s’améliorer.