Échos du Comité Technique Paritaire du 9 juin 2010

CRÉATION DES RESTAURANTS SOLIDAIRES

« De l’amertume pour les agents…»

La Mairie de Paris fait payer sa rigueur budgétaire aux agents les moins payés du CASVP et tend à nous faire croire que nous sommes tous sur le même bateau.

Un drôle de bateau où certains s’empiffrent sur le pont supérieur (180 points de NBI pour Mme la directrice générale, soit 830 € mensuels…) pendant que d’autres transpirent dans la soute (0 point de NBI pour les agents des restaurants solidaires).

La CGT n’a donc pas validé le dossier présenté par la Mairie de Paris lors du comité technique paritaire du 9 juin pour 2 principales raisons :

1) Les rémunérations annexes de compensation du travail le samedi et le soir des agents des restaurants solidaires sont insignifiantes.

L'accueil d'un public en grande précarité nécessitait l’attribution de la NBI.

Dans le dossier présenté à ce Comité Technique Paritaire, cette question de la rémunération de compensation était totalement occultée.

2) Parce que nous assistons au travers de la mise en place des restaurants solidaires à une banalisation du travail le samedi et de l’ouverture le soir jusqu’à 20 heures voir même au delà puisqu’il est proposé un horaire de travail jusqu’à 20h30.

Pour la CGT, ce dispositif est contraire à l'esprit de la RTT qui veut que le salarié puisse bénéficier de plus de temps libre choisi.

Nous revendiquons toujours que le travail le samedi et en soirée soit exceptionnel et nous exigeons le respect de nos week-end.

Ici le travail le samedi et le soir est bien imposé aux agents puisque certains ont du aller voir ailleurs s’ils refusaient de s’aligner.

ATTENTION DÉRÉGLEMENTATION !

Toujours sous couvert de rendre service à l’usager, la Mairie de Paris fait rentrer insidieusement la déréglementation du travail dans les esprits : de l'ouverture des sections, des PSA, des services sociaux en soirée, voire le samedi…il n'y a qu'un pas.

A la question posée à Mme l’Adjointe au Maire :

Travail du samedi et en soirée, à qui le tour après les agents des restaurants solidaires ? Nous n’avons pas eu de réponse !


UN MANQUE DE CONSIDÉRATION

Jusqu’à ce jour, la direction générale du CASVP avait toujours plus ou moins reconnu que si des efforts supplémentaires étaient demandés aux agents, ils devaient être compensés financièrement de manière conséquente.
Ainsi par exemple, lors de la mise en place des équipes d’intervention le régime indemnitaire des agents de ces équipes avait été augmenté de 100€ mensuels et une NBI de 69€ attribuée en complément.

Nous sommes aux antipodes de cette éthique puisque seul le régime indemnitaire est augmenté mais seulement de 30€ mensuels, très loin des 169€ mensuels attribués aux équipes d’intervention.

En ce qui concerne le refus d’attribution de la NBI aux collègues des restaurants « solidaires », nous constatons que la Mairie de Paris ne peut pas avancer un argument qui tienne la route.

Le CASVP s’appuyant sur son statut particulier attribue la NBI quand çà l’arrange et plus particulièrement aux cadres : directeur général (180 points), directeur adjoint (140 points), sous-directeurs (120 points)...

La NBI, jusqu'à maintenant a été attribuée aux agents en contact avec les publics en situation de précarité (PSA, ESI, Cœur de Paris, SAMU Social, agents accueillant le public en sections…), il était légitime de l'attribuer aux collègues des restaurants solidaires compte tenu de la spécificité de l’accueil d’un public en situation de grande précarité. Par ailleurs le travail en horaires décalés, le travail le soir, le travail le samedi devaient être valorisés autrement que par une prime mensuelle de 30€ (1€ par jour).

UN MANQUE DE TRANSPARENCE

La CGT s'interroge fortement sur quelle ligne de crédit cette prime va être attribuée puisqu’à ce jour la Mairie de Paris refuse de communiquer l’enveloppe budgétaire des primes par grade et par établissement ainsi que la dotation pour 2010.

Demain, c'est d'autres restaurants émeraude qui vont ouvrir le soir et le samedi et 30€ dans 10 ans resteront au mieux 30€ et peut être rien du tout.

Le versement de la NBI est une garantie que la Mairie de Paris n’a pas voulu donner.

Le changement des conditions de travail et de vie qu'engendre l'ouverture des restaurants «solidaires» avec une multiplication des contraintes pour les agents (le week-end n'est plus libre, les déplacements après 20h sont plus difficiles, la sécurité dans les transports moindre, la vie de famille est bouleversée...) et une augmentation des frais (garde des enfants le soir, le samedi...) méritait un effort de la Mairie.

RESTONS MOBILISÉS !

Les restaurants solidaires ouvriront donc le 15/09/2010 et les agents devront travailler plus dans des conditions plus difficiles avec une remise en cause de leurs week-ends et de leurs soirées.

Mme Olga TROSTIANSKY nous a fait savoir que le travail ne serait pas si dur, nous l’attendons donc au tournant et nous ne manquerons pas de revenir à la charge dès la rentrée de septembre si les conditions de travail et les effectifs ne suivent pas.

La pétition de soutien aux collègues des restaurants doit continuer de tourner dans les services (plus de signatures, plus de solidarité…) pour faire échec demain à d’autres tentatives de déréglementation et pour ouvrir de nouvelles négociations sur la compensation financière due aux agents. A ce jour, cette pétition a recueilli 344 signatures.

SIGNEZ ET FAITES SIGNEZ !
(Faire retour par courriel à cgtcasvp@gmail.com) :
je soussigné Nom, Prénom, agent du centre d’action sociale à (citer l’établissement) soutient mes collègues des restaurants solidaires.