Le
CASVP vient de mettre en place un plan de prévention et de lutte
contre l'absentéisme. Une réunion avec les organisations syndicales
était organisée le 15/09/2014 par le service des ressources
humaines (CGT, FO, CFDT, CFTC étaient présents).
La
CGT craint une accentuation de la chasse aux arrêts de travail
Contexte
Les
conditions de travail au CASVP se sont fortement dégradées ces
dernières années.
La
souffrance psychique au travail est fortement corrélée avec le fait
de ne pas disposer des moyens pour faire un travail de bonne qualité.
Le travail ordinaire tend à devenir une épreuve qu’on ne surmonte
plus qu’à un coût psychique démesuré et mal reconnu.
Les
organisations du travail développées ces dernières années au
CASVP ont sollicité les agents comme jamais auparavant : formations,
technicité, expérience, savoirs, traitement des données…
A
la complexité des outils techniques s’est ajoutée une
intensification des rythmes de travail permise non seulement par la
technologie, mais organisée pour atteindre des résultats de plus en
plus élevés en termes quantitatifs et qualitatifs.
Les
risques (autres que
physiques, produits dangereux etc.) que fait peser le travail sur les
salariés génèrent du mal-être, de la souffrance, et peuvent
entraîner des pathologies graves (alcool, toxicomanie, dépression),
source d’ « absentéisme ».
Le
déficit budgétaire sert d’argument à la mairie de Paris pour
tenter de subtiliser un à un les acquis des salariés en matière de
protection sociale. Prétendant lutter contre les arrêts de travail
« abusifs », qui se révèlent être très minoritaires, la mairie
choisit de jouer avec la santé de tous les salariés.
La
CGT réitère, pour la énième fois, de faire cesser toutes ces
initiatives, plus néfastes les unes que les autres sur la santé des
agents du CASVP, comme l'entretien de retour d'absence (ERA) qui
tourne le plus souvent à la mise sous pression du salarié !
Les
solutions préconisées ne sont pas le contrôle systématique des
arrêts de travail, qui certes, peut, effectivement, faire diminuer
l’absentéisme à court terme mais ne règle généralement pas le
problème en profondeur…
Tout
absentéisme de masse est presque toujours lié à l’organisation
du travail dans les
services et non
pas à des causes individuelles.
La
direction du CASVP devrait s’en inspirer. Plutôt qu’une chasse
maladive à l’arrêt de travail, avec l’aide des services de
médecine, elle pourrait se pencher sur les causes réelles de
l’absentéisme, en particulier sur les conditions de travail.
L'effet
des mutualisations, des fusions, de la polyvalence et des
suppressions de postes
Les
salariés en poste, les survivants, vont mal. Leur seule échappatoire
en situation
d’épuisement professionnel est de
s’arrêter pour souffler un moment. Quant aux arrêts de travail,
ce n’est pas leur nombre qui augmente mais leur durée, avec des
pathologies liées à des maladies professionnelles de plus en plus «
intenses ». Ce sont là les indicateurs d’un mal-être général.
Lutter
plus efficacement contre l’absentéisme ?
Il
n’y a quasiment plus de recrutements depuis plusieurs
années à cela
s'ajoute le
vieillissement de la population des
agents du CASVP
.
Les
mutualisations sont vécues
comme de puissants
vecteurs de déshumanisation
et de dégradation
du service rendu.
Il
est urgent de redonner la parole au travail. Car les pressions et la
soumission ne sont plus supportables.
La
polyvalence imposée partout et plus particulièrement dans les
services d'aide à domicile,
en EHPAD et en section
est synonyme d'instabilité dans le travail puisque souvent
le matin à la prise de poste les plannings des agents sont
chamboulés.
Le
dialogue de gestion
C'est
sous cette appellation que le CASVP entend lutter contre
« l'absentéisme », autant dire que l'analyse va se faire
par le petit bout de la lorgnette, toujours au travers de tableaux de
bord, de statistiques, d'un renforcement de « la
collaboration » du SRH et de la médecine du travail, de
formations au « coaching » des cadres...
La
position de la CGT
Le
bien-être au travail et l’exercice d’un travail épanouissant et
responsable passent par une politique de prévention négociée avec
l’employeur qui tienne compte :
-
de l’organisation du travail : rythmes et maîtrise du temps de travail, charge de travail, marge de manœuvre ;
-
de la définition collective des moyens nécessaires ;
-
de la construction d’un autre mode de direction respectueux du travail fondé entre autre, sur la revalorisation des collectifs, la lutte contre l’isolement et la mise en concurrence des salariés ;
-
de la nécessité de disposer de temps et d’espace pour échanger sur son travail ;
-
de la reconnaissance et du paiement de la qualification (exemple : attribution de la NBI aux soignants, augmentation des ratios d'avancement de grade chez les administratifs et les sociaux...)
Toutes
les pénibilités physiques et psychiques
doivent
être reconnues et réparées.