Parmi les questions incontournables
pour les salariés, celles des salaires et du pouvoir d’achat
occupent une place prépondérante.
Dans la Fonction publique, l’attente
est d’autant plus grande, les exigences sont d’autant plus
légitimes que ces dernières années les politiques gouvernementales
ont conduit à une dégradation brutale de la situation.
C’est à un véritable phénomène de
paupérisation auquel on est aujourd’hui confrontés : plus
d’un million d’agents ont des traitements compris entre le SMIC
et le SMIC + 5 %, quand il y en avait moins de 200000 il y a 20
ans.
En dépit de la « réforme »
de la catégorie C, un agent recruté à l’échelle 3, au bout de
10 ans de carrière, verra son salaire net mensuel ne progresser que
de 25 €.
Pour la catégorie B, le recrutement se
situe à 2,8 % au-dessus du SMIC et, en 5 ans de carrière, le
gain mensuel net sera inférieur à 50 €.
Enfin, pour la catégorie A, le
recrutement s’effectue à 11,5 % au dessus du SMIC. Rappelons
qu’il se situait à 75 % il y a moins de 30 ans.
Cette situation est la conséquence
d’une politique salariale qui fait augmenter la valeur du point
d’indice moins vite que l’inflation.
Depuis 1984, début de cette politique
dite de « désindexation », la valeur du point a perdu
29 % par rapport à l’indice des prix à la consommation.
Depuis juillet 2010, date à laquelle
le gel a purement et simplement été décrété, la perte sèche est
de 1,69 % par an, donc plus de 6 % aujourd’hui.
Dans le même temps, ce sont 2,29 %
de prélèvements supplémentaires –via l’augmentation des
cotisations sociales - qui, en plus du décrochage de la valeur du
point, sont venus ponctionner le pouvoir d’achat des agents
publics.
Selon le discours matraqué par
certains, l’ensemble de la masse salariale versé aux actifs et aux
retraités constituerait un poids toujours plus lourd pour
l’économie.
Ce sont les mêmes qui affirment que la
seule solution, pour résorber le déficit et la dette publics, c’est
de comprimer encore et toujours la rémunération des agents publics.
La réalité est toute autre. Lorsqu’on
les rapporte aux richesses créées, on constate que les traitements,
primes et pensions alloués aux ayants droit des 3 versants de la
fonction publique sont en diminution. Ainsi de 2000 à 2012, ils
représentent 0,5 % du PIB en moins, soit environ 10 milliards
d’euros, en dépit de la stagnation, du PIB en raison de la crise.
Pour la CGT, il n’est pas question
d’accepter que ce soit les agents de la fonction publique qui
fassent les frais de la crise ; ils n’ont pas, d’avantage
que les salariés du secteur privé, à être sacrifiés sur l’autel
de la résorption de la dette publique.
L’urgence est à ouvrir de véritables
négociations salariales.
Redonner du pouvoir d’achat aux
salariés c’est créer les conditions d’une relance durable par
la consommation. De plus, faire progresser les salaires c’est aussi
apporter des ressources supplémentaires pour la protection sociale.
C’est pourquoi nous portons notamment
les exigences suivantes :
- début de grille a 1700€/brut ;
- rattrapage des pertes intervenues au cours des années antérieures ;
- refonte de la grille indiciaire avec une meilleure reconnaissance des qualifications ;
- amplitude de carrière minimale de 1 à 2, garantie à tous, pour une carrière complète ;
- intégration des primes dans le traitement ;
- ré-indexation des pensions sur les salaires.
Pour faire aboutir ces revendications,
à la CGT, nous ne sommes nullement résignés.
Pas plus qu’hier, nous ne comptons
rester l’arme au pied et, bien au contraire, nous considérons que
l’intervention et la mobilisation des personnels peut radicalement
changer la donne.
C’est pourquoi, la CGT a multiplié
les initiatives en ce sens.
Cette démarche est confortée par les
agents qui, selon un récent sondage, approuvent à 74% les
mobilisations sur les salaires dans la fonction publique.
Le 4 décembre, en votant CGT, vous
donnerez du poids à vos revendications salariales et à la défense
de votre pouvoir d’achat.