Les résidents et les familles du Cèdre bleu veulent continuer à vivre dans l’établissement de Sarcelles.
Pour
les résidents, un déménagement et un transfert représentent un
risque considérable et même mortel. Des résidents autonomes et
lucides disent qu’ils sont maintenant installés et en sécurité
dans leur chambre, ayant organisé leur petit mobilier, leurs
affaires, leur décor, dans la paix d’un environnement vert et
fleuri. Des résidents en situation de dépendances sont terrorisés
à l’idée d’une fermeture : un transfert représenterait
pour eux comme une mise à la rue.
Pour
les familles, le Cèdre est situé à 10 mn maximum de la gare de
Sarcelles-Saint-Brice, bien desservie et sur un trajet commode et
rapide pour Paris (des familles ont dit que bien des trajets à
l’intérieur de Paris sont plus longs et plus compliqués :
essayez Jaurès-Convention ou Miromesnil-Daumesnil par exemple…).
Malgré
des moyens strictement octroyés (on aurait aimé, notamment,
davantage de personnel soignant et du personnel hôtelier ainsi
qu’une restauration interne), l’organisation, le soin quotidien
et le suivi de santé sont bien assurés. Depuis son arrivée en juin
2011, j’ai vu la santé de ma marraine (92 ans) s’améliorer
constamment et j’ai apprécié comment l’infirmière a su chaque
fois au bon moment l’envoyer au service ad hoc de l’hôpital
(Gonesse). Je puis le dire de plusieurs pensionnaires que j’ai vus
sérieusement malades et qui ont été très bien suivis et soignés.
Quant à l’animation, elle est jeune, dynamique, inventive et
souriante. Enfin, une ouverture sur la commune de Sarcelles est
effective (musique, cinéma, théâtre, arts picturaux, cultes
religieux, visites d’associations…).
Il
faut incontestablement que la tutelle reconnaisse que le Cèdre bleu
vit effectivement :
‒-
une mixité sociale et culturelle authentique : personnes
démunies, sans famille, artisans, ouvriers, cadres de la fonction
publique, personnes visitées par leur famille, artiste peintre,
musicien…
‒ une
mixité d’état de santé : personnes autonomes, personnes
handicapées à mobilité réduite, grabataires, Alzheimer.
Il
est FAUX de qualifier l’établissement de vétuste. Comme ma propre
maison ‒ qui n’est pas vétuste ! ‒ il faut certes changer
les huisseries ; il faudrait aménager des douches dans
certaines chambres, mais les chambres occupées sont dignes. Certes,
elles sont vécues comme petites par les résidents et les familles
et certainement par le personnel soignant qui aurait besoin de
davantage d’espace de manœuvre pour les fauteuils roulants :
cet aspect est certainement étudiable.
Il
est FAUX de dire que le parc est à l’abandon : je le connais
depuis 2011 et je le vois toujours bien tondu ; je sors le plus
souvent possible par beau temps pour faire admirer les arbres, les
arbustes divers et les rosiers à ma marraine. Il est propre et bien
ordonné : j’en admire d’autant plus le travail des
jardiniers qu’ils sont peu nombreux. Quant au jardin fermé, dans
la partie, UVP, il est élégant et bien cultivé et donne même des
fruits. Une partie du grand parc, de l’autre côté de la rivière
est, il est vrai plus « sauvage ».
Le
Cèdre bleu est décidément un établissement public de retraite et
d’EHPAD humain, agréable qui respecte les besoins actuels des
personnes. Dans ce sens, nous avons vu que l’évaluation a noté,
d’une part que « les ressources humaines et matérielles
mobilisées dans l’EHPAD permettent de répondre de façon
confortable aux besoins des résidents » et, d’autre part,
que « le projet d’établissement de l’EHPAD Le Cèdre Bleu
s’inscrit totalement dans la politique générale définie par le
CASVP vis-à-vis des personnes âgées ».
C’est
dans cette direction qu’il faut rechercher des solutions sur place.
Les déséquilibres entre le nombre de places et le nombre de
demandes doivent être examinées dans cette perspective avec bonne
volonté et sans faux prétexte :
‒ assumer,
réparer et mettre un terme aux dégradations (il y en a) qu’on a
laissé se faire il y a quelques années dans certains étages
(abandons de chambres qui pouvaient être entretenues, simple
entretien d’extérieur du genre rideau déchiré qui fait mauvais
effet…) ;
‒ cesser
de prétendre que le Cèdre bleu n’est pas concurrentiel : les
EHPAD voisins sont au même prix de journée PLUS tous les services
(lingerie, coiffure, kiné, pédicure…) sans avoir le parc, la
surveillance médicale 24 h / 24 et l’animation.
‒ examiner
les politiques locales d’installations concurrentielles privées ;
Les
difficultés financières sont à étudier dans le cadre d’une
volonté réelle de service public. Pour les familles, il est
impensable de livrer l’établissement aux convoitises de compagnies
privées ou, pire, de promoteurs immobiliers. La vieillesse n’est
pas un « créneau », les vieux ne sont pas des objets
d’un « marché ».
Un
remaniement des chambres (à agrandir) redonnerait au Cèdre bleu la
première place des EHPAD dans la région. L’idée d’un achat
d’une partie du parc (côté nord) et d’une partie des bâtiments
(chapelle, « château ») par une structure publique
locale (ville, agglomération, département ou région) est une idée
à étudier : elle permettrait aussi de l’ouvrir au public
dans la continuité de la Plaine de Chaufour.
Alain
Desreumaux
Président
du CVS du Cèdre bleu.