Le COR (comité de suivi des retraites) annonce : si le
taux de chômage est stabilisé autour des 7% et avec une croissance minimum de
1,5%, le système reviendrait à l’équilibre dès 2020 et deviendrait excédentaire
à long terme (25 ans)…
Une analyse optimiste quand nous savons que depuis 32 ans,
en France le taux de chômage n’est pas tombé au-dessous des 7% et depuis 2008
la croissance n’a jamais atteint 1,5%...
Rappel des réformes
2010
- Passage de l’âge de la retraite de 60 à 62 ans.
- Augmentation du taux de cotisations des fonctionnaires de 7.85% à 10.55%
- Durée de cotisation de 41 à 41,5 ans pour une retraite à taux plein
- Décote à 5% par année de cotisation manquante pouvant atteindre 25%
2014
- Durée de cotisation de 41,5 à 43 ans pour une retraite à taux plein (à partir de la génération 1973).
- Gel de l’effort de l’État pour le financement des retraites des fonctionnaires
- Utilisation du fonds de réserve pour les retraites (FRR) qui ne devait être utilisé qu’en 2020
- Augmentation de la cotisation salariale de 0,15 point
- Cotisation à fonds perdus des retraités ayant un emploi
Des réformes qui ont toutes jouées sur les bornes d’âges, la
durée d’assurance, la modification des âges de départ à la retraite, le montant
des pensions, le taux de prélèvement finançant les retraites.
Rappel des fondamentaux
Sédentaires
- Age d’ouverture des droits à la retraite à 62 ans à partir de la génération 1955
- Age d’annulation de la décote à 67 ans (à compter de la génération 1958)
- Actifs (avoir 17 ans en service actif à compter de la génération 1960)
- Age d’ouverture des droits à la retraite à 57 ans à partir de la génération 1960
- Age d’annulation de la décote à 62 ans (à compter de la génération (1963)
Pour aller plus loin sur vos droits à la retraite, le calcul
de la retraite… voir le dossier complet sur le site de la CGT/CASVP.
Avec la hausse de la durée d’assurance requise pour une
retraite complète (43 ans à partir de la génération 1973), les personnes qui
atteindront le taux plein dès l’âge minimal de départ seront de moins en moins
nombreuses.
De ce fait, la ministre des affaires sociales, Marisol
Touraine affirme « La question de l’âge du départ à en retraite n’a plus
aujourd’hui de raison d’être posée »
Les motifs de départ à la retraite
Selon le COR, dans plus de 90% des cas, les motifs de départ
sont liés aux droits à pension. Interviennent ensuite le fait de profiter le
plus longtemps possible de la retraite puis des motifs liés à la santé, aux
conditions de travail et à des contraintes ou projets personnels.
La décote (un vol organisé)
De nombreux salariés interrogent la CGT sur le calcul de
leur retraite. Ils découvrent ainsi les effets du mécanisme de décote inventé
par Balladur en 1993, et généralisé par la suite à tous les salariés. Ils font
que les générations qui partent aujourd'hui en retraite touchent moins que
leurs ainés, alors qu'elles ont cotisé plus, ou alors reculent leur départ à la
retraite au-delà de l'âge légal.
Si vous n’avez pas cotisé un nombre de trimestres suffisants
en regard de celui que prévoit la loi, non content de ne pas vous octroyer une
retraite complète, le législateur vous applique une réduction de cette retraite
incomplète : cela s’appelle une décote.
Pour 5 années manquantes, on vous enlève un quart de la
retraite à laquelle vous auriez pu prétendre ! Et ce quart, on vous l'enlève
sur une retraite déjà incomplète ! Ce mécanisme est particulièrement brutal
pour tous ceux qui ont fait quelques années d'études supérieures. Il est particulièrement
foudroyant pour les femmes qui se sont arrêtées quelques années pour élever
leur enfant.
Continuer à allonger la durée d’assurance nécessaire pour
une retraite complète, alors que l’âge d’entrée dans un premier emploi soumis à
cotisation continue à reculer et que les employeurs continuent à se débarrasser
de leurs salariés bien avant l’âge légal, c’est à coup sûr imposer des
conditions conduisant à un départ des salariés et surtout des salariées avant
le plein de leurs droits et donc avec des retraites plus basses.
Que propose le MEDEF et certains candidats à la
présidentielle
Toujours la même litanie patronale du travailler plus, plus
longtemps avec l’ouverture des droits à 65 ans vers les 67 ans, une
augmentation de la durée d’assurance pour une retraite à taux plein à 44 années,
le développement de la retraite par capitalisation, la fusion de tous les
régimes de retraites.
Un refus obstiné d’apporter des financements pérennes
supplémentaires, malgré l’accroissement objectif du nombre de retraités.
Que propose la CGT
- Arrêter de supprimer des emplois. Un taux de chômage ramené à 4,5 % en 2020 réduirait de moitié les besoins de financement à cette date.
- Élargir les bases de financement des régimes
- Élargir l’assiette des cotisations pour la retraite à tous les éléments de rémunération, primes, intéressement, participation. Selon la Cour des comptes, 120 milliards d’€ de rémunération échappent aujourd’hui, totalement ou partiellement, aux cotisations sociales.
- Il faut également sortir des politiques d’exonération de cotisations « patronales » qui coûtent aujourd’hui plus de 30 milliards par an aux finances publiques. Ces politiques aboutissent à la situation suivante : plus l’entreprise réduit ses effectifs et ses salaires, plus elle réduit ses contributions aux régimes sociaux
- Mettre les revenus financiers des entreprises à contribution, au moins à hauteur des cotisations des salariés.
- Par ailleurs, il n’est plus possible de laisser les machines occuper des emplois sans contrepartie. Il est devenu urgent et nécessaire de faire payer des charges sociales aux machines afin d’alimenter les caisses de retraites.
Seule la solidarité nous garantit une retraite conforme à
nos besoins !
Le 23 avril ne pas voter, c’est ouvrir un boulevard au Medef !