★ Déclaration préalable de la CGT au CST du 19 juin 2024

Bonjour,

Nous vous l’annonçons d’emblée, la CGT ne siégera pas aujourd’hui.

Nous ne siégerons pas parce qu’à la CGT, nous prenons en compte la gravité de la situation politique et sociale. Nous savons qu’une arrivée au pouvoir de l’extrême-droite serait un carnage pour nos collègues, pour nos usagers, et que les attaques seraient violentes. Alors, nous prenons les devants et rappelons que nos valeurs et nos combats ont pour but l’égalité entre toutes et tous, l’amélioration des conditions de vie et de travail, le progrès social.
Nous ne siégerons pas parce qu’à la CGT nous savons que ce n’est pas dans cette instance que les choses se joueront concernant l’urgence de la situation. Nous savons que ça se jouera dans les urnes mais aussi dans la rue, pour imposer nos revendications. Ce dimanche 23 juin aura lieu une nouvelle manifestation unitaire, et le 27 juin la CGT appelle à une grève interprofessionnelle pour exiger une amélioration concrète de nos conditions de vie. Et pour mobiliser, nous devons être sur le terrain, pas dans les instances. Nous ne siégerons pas parce qu’à la CGT nous voulons mettre toutes nos forces dans cette bataille qui est vitale.

Dans ce contexte, la CGT demande le report de toutes les instances et réunions d’agenda social après les élections. La CGT continuera à assurer les réunions de négociation et les audiences pour accompagner les collègues. La CGT demande le déplafonnement du nombre d’heures d’information syndicale, comme cela a été le cas pendant le mouvement de lutte pour la défense des retraites.

La CGT appelle tous les collègues à se mettre en grève et à manifester jeudi prochain le 27 juin. La mobilisation devra être intense avant le 30 juin, entre les deux tours, et nous savons qu’elle devra continuer après.

Faire barrage à l’extrême droite n’est malheureusement plus suffisant pour convaincre les travailleuses et les travailleurs de voter : nous voulons gagner pour appliquer un programme de progrès social ambitieux, reconquérir des droits supprimés, en conquérir de nouveaux. Pour ça, rien n’est gagné si on ne se mobilise pas ! Dans les urnes, dans la rue !

Nous ne siégerons pas parce qu’à la CGT nous considérons que la majorité municipale a une responsabilité dans les désillusions de ses agents. Où sont les revalorisations qui auraient permis, au moins à court terme, de ne pas voir le niveau de vie chuter ? Où sont les remplacements systématiques de nos collègues ? Où sont les moyens décents qui nous permettraient de faire notre travail correctement sans avoir l’impression de faire de l’abattage ? Et maintenant on nous parle de la suppression de l’APS ? Les partis qui structurent la majorité municipale parisienne sont aujourd’hui toutes au Nouveau Front Populaire. On veut un programme municipal de progrès social pour les agents !

Nous ne siégerons pas parce que la seule raison acceptable pour nous de participer à ce CST « surprise » convoqué il y a seulement 15 jours aurait été l’organisation du travail pendant l’été, et une compensation financière pour les désagréments (pour le dire poliment) des Jeux Olympiques pour les agents. Et ce n’est pas à l’ordre du jour. Nous sommes à moins d’un mois de la mise en place de certaines mesures dites de sécurité et nous ne savons toujours pas comment les choses vont se passer concrètement : nous n’avons pas de plan de continuité d’activité dédié à cet évènement. Nous tenons à vous rappeler que toutes les modifications dans les organisations de travail doivent passer par le CST et donc un agenda social n’est pas une instance permettant de valider un tel plan de continuité de l’activité.

Nous ne siégerons pas parce que nous avons regardé l’ordre du jour. Nous pensons que la validation du RSU est moins urgente que notre mobilisation. Nous pensons que pour répondre à « l’urgence sociale » et donc au droit à l’hébergement, il faut… des places d’hébergement et des logements pour sortir de l’hébergement. Et le point proposé ne répond pas à ça. Nous pensons également que la mise en place d’un EHPAD hors les murs peut attendre la rentrée des vacances scolaires puisqu’il n’y aura ni travaux ni recrutements pendant l’été.

La CGT appelle tous nos collègues à nous rejoindre le 27 juin en grève et en manifestation pour gagner sur nos revendications : dégel du point d’indice, indexation du point d’indice sur l’inflation, retraite à 60 ans et à taux plein, et avant 60 ans pour les métiers pénibles, créations de postes pour réparer les services publics.

D’autres initiatives auront lieu, la CGT fera en sorte qu’elles soient unitaires, massives, populaire, pour que le coup de poker de Macron soit une opportunité de faire voter et de conquérir un programme de progrès social.