★ SMIC européen


Les syndicats européens se sont mobilisés le 24 février 2022  à Bruxelles pour l’établissement d’un cadre légal en faveur d’un SMIC européen.

La commission européenne a présenté, en octobre 2020, une proposition de directive sur les salaires minimum visant à protéger les travailleurs de l'Union grâce à des salaires minimaux adéquats leur permettant de vivre dignement quel que soit l'endroit où ils travaillent.


« Le parlement a accepté le principe d’un salaire minimum européen. Il faut désormais trouver des modalités de calcul communes à tous les états membres indique Boris Plazzi, membre du bureau confédéral. Après deux ans de concertation, la Confédération européenne des syndicats (CES) a trouvé un point d’accord et proposé que le montant du salaire minimum soit égal à 60 % du salaire médian ou à 50 % du salaire moyen, selon le calcul le plus avantageux pour les travailleurs. »

Si le Parlement européen est favorable au salaire minium, le conseil de l’Union Européenne souhaite réduire la portée de la mesure. La France, elle aussi favorable à un salaire minimum, devra faire pression sur le conseil durant sa présidence pour faire évoluer la question des salaires au sein de l’UE.

Les disparités entre les différents états membre sont très importantes : 21 pays ont mis en place le salaire minimum, avec des montants variants selon Eurostat, de 332 euros pour la Bulgarie, à 2257 euros pour le Luxembourg. « Si on appliquait les modalités de calcul de la CES, 24 millions de travailleurs européens verraient leur salaire augmenter de manière significative » précise Boris Plazzi.

Pour que le salaire minimum permette, en France comme en Europe, de vivre dignement, la CGT propose de mesurer et de prendre en compte l’évolution du coût des dépenses incompressibles et des besoins fondamentaux. Toute augmentation du SMIC (une progression annuelle au moins égale à celle du taux du salaire horaire moyen) devra être répercutée sur les grilles de salaires des branches.

Les syndicats entendent peser sur une directive européenne pour assurer un niveau de vie décent à tou·tes les travailleur·ses et éviter le dumping social entre États.

Un projet de directive européenne sur les salaires minimaux propose l'intégration dans la loi d'un «seuil de décence ».

Celui-ci garantirait que le salaire minimum légal ne puisse pas être inférieur à 60 % du salaire médian (la moitié des salarié·es gagne plus, l'autre moitié gagne moins) et à 50 % du salaire moyen (moyenne de l'ensemble des salaires de la population) de l'État membre concerné.

Pour l'instant, ce seuil ne figure dans le projet de directive qu'à titre indicatif.

La Confédération Européenne des Syndicats (CES) se bat pour le rendre obligatoire.

Elle interpelle également les eurodéputé·es pour que ces salaires soient fixés à un niveau qui assure des conditions de vie décentes. « Un salaire minimum qui ne protège pas les travailleur·ses de la pauvreté va à l'encontre du principe même de salaire minimum. La Commission européenne a reconnu la situation épouvantable à laquelle des millions de travailleur·ses à bas salaire sont confronté·es mais, tel qu'il se présente aujourd'hui, son projet de directive ne se traduirait pas par de réelles augmentations salariales. » commente la secrétaire générale adjointe de la CES Esther Lynch.

Dans certains États membres, comme la Suède ou le Danemark, il n'existe pas de salaire minimum fixé par la loi.

Les salaires dépendent de conventions collectives qui régissent chaque branche. On dénombre par exemple 700 accords de ce type en Suède.

Les différences de salaires sont énormes entre les différents états européens et le patronat en profite pour mettre en concurrence les travailleur·ses.

Les modalités proposées par la CES mettraient en œuvre une sorte de filet de sécurité par pays, en-dessous duquel il serait impossible de descendre.

Cette avancée devrait aller de pair avec le développement de la négociation collective, qui permettrait d'aller au-delà de ce minimum.

Plus de 24 millions de travailleur·ses à bas salaire bénéficieraient d'une augmentation salariale bien nécessaire si ces propositions syndicales étaient retenues.

Selon les estimations (basses) de la Commission européenne, la mise en œuvre d'un «seuil de décence» entraînerait une augmentation pour plus d'un quart de la main-d'œuvre en Espagne, en Grèce, en Pologne, en Irlande et en Roumanie.

En France

Depuis le 1er janvier 2022 
  • SMIC mensuel brut pour 151,67 heures = 10€57 / heure soit 1 603€12 brut
  • SMIC mensuel net : 8€37 / heure soit 1.269€45 / mois
Le minimum de traitement brut de la fonction publique est fixé à l’indice majoré 343 correspondant à l’indice brut 371 (1607€ 30 brut mensuels).

La CGT demande l'augmentation des salaires bruts et la réévaluation du SMIC à 2 000 euros brut.

Pour la CGT, le montant du Smic doit intégrer les gains de productivité du travail réalisé à l'échelle du pays. Il doit contribuer à une redistribution de la valeur ajoutée plus favorable aux salariés.

La hausse régulière du Smic doit se répercuter automatiquement sur les grilles de salaire. Elle contribue, par la consommation des salariés, à la croissance économique. Elle favorise ainsi le développement de l'activité et de l'emploi.