🚩 MEDIAPART parle de la lutte des exclus des 189€ du Centre d'Action Sociale de la Ville de Paris

 

28 octobre 2022

Vendredi et comme depuis près de 22 jours, Gildas Barrau, chef cuisinier dans un restaurant Emeraude – réservé aux séniors à faible revenus - du Centre d’action sociale de la Ville de Paris (CASVP) est en grève. Après plus de 30 ans d’ancienneté, il est payé 1 950 euros net, toutes primes comprises.

Si nombre de ses collègues ont eu droit aux 189 euros du Ségur de la santé, cela n’a pas été son cas, ni celui des autres salarié·es de la restauration sociale du CASVP : « Et pourtant, moi aussi je fais du social, ce n’est pas dans un restaurant normal que je travaille, dit-il. Si une mamie a besoin que je lui coupe sa viande, je la lui coupe. Si elle veut un steak haché, je lui en fais un. Si elle a mal aux bras, je l’aide à retirer son manteau. Si elle a des soucis avec son portable, je regarde si je peux l’aider. Je fais autant de cuisine que de social. »

Gildas Barrau, chef cuisinier d'un restaurant Emeraude du CASVP, en grève depuis 22 jours. 

Gildas et Simon Secrétaire général de la CGT CASVP

Le cuisinier n’est pas le seul « exclu du Ségur » à s’être mis en grève pour obtenir une augmentation salariale.  

« Depuis 22 jours, plus de la moitié des 260 agents de la restauration solidaire sont en grève, la plupart des restaurants sont fermés et on occupe l’un d’entre eux, à Belleville, jour et nuit, depuis deux semaines, assure Simon Le Cœur, secrétaire général de la CGT du CASVP. Les dispositions du Ségur sont arrivées péniblement dans la filière sociale. Tout un pan des collègues en étaient exclus, à cause des listes édictées dans les décrets. Pour certains d’entre eux, la mairie a compensé sous forme de prime. »

Les secrétaires médico-sociaux ou les salarié·es des centres d’hébergement l’ont reçu ; d’autres, comme Gildas, attendent toujours.

Et la mairie de Paris est aux abonnés absents...