🚩 189€ pour tous les agents du Centre d'Action Sociale de la Ville de Paris - Les médias en parlent

 

 


Les équipes du Centre d’Action Sociale en grève pour leurs salaires

« Exclus des dispositifs du Ségur », des centaines d’agents du Centre d’action sociale de la ville de Paris (CASVP) ont débuté un mouvement de grève « reconductible et illimitée » le mois dernier. Un rassemblement de soutien avait lieu ce mardi en marge du conseil de Paris.

« Nous travaillons dans les restaurants solidaires ou émeraude, les service prestations ou gestions des espaces parisiens de solidarité, les espaces solidarité insertion, les permanences sociales d’accueil, les services centraux, et réclamons l’égalité de traitement entre agents, ‘à travail égal, salaire égal' » : dans un communiqué partagé ce lundi, la CGT dénonce « l’injustice criante » qui voit aujourd’hui près de 1 500 agentes et agents du CASVP écartés de la prime Ségur, tandis que 560 d’entre eux ont au contraire pu en bénéficier avant l’été.

D’après le syndicat, les journées d’action des 22, 23, 29, et 30 septembre ont rassemblé entre 250 et 500 grévistes, soutenus par un nombre croissant de bénéficiaires du bonus salarial octroyé par la ville. Une délégation a été reçue le 5 octobre dernier à l’Hôtel de ville par Antoine Guillou, adjoint (PS) à la maire de Paris en charge des ressources humaines, accompagné par la direction du CASVP. Les équipes mobilisées leur ont présenté leur « revendication unique » : le versement par la ville de « 189 euros supplémentaires par mois sous forme de d’IFSE mensuelle (RIFSEEP) pour tous les agents exclus du Ségur, comme pour les secrétaires médicaux et sociaux et les personnels des centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) ».

Équivalente à la prime nette obtenue par leurs collègues, cette possible revalorisation n’est pas seulement vue comme un moyen de mettre fin au déséquilibre entre les rémunérations des agents du CASVP. Les grévistes la jugent également essentielle pour permettre aux plus précaires de faire face au contexte économique actuel, l’inflation affectant particulièrement le pouvoir d’achat des petits salaires. Le syndicat s’élève ainsi contre « l’angoisse de la précarité financière sur laquelle Mme Hidalgo semble vouloir jouer, à rebours de ses beaux discours ».

« La majorité d’entre nous gagne un SMIC à peine amélioré, certaines sont mères célibataires et s’engagent néanmoins dans la bagarre avec une dignité qui force le respect », poursuit la CGT-CASVP. Face aux pertes de salaire occasionnées par le mouvement de grève, dont « l’indemnisation partielle […] se monte à 10 000 euros » selon le syndicat, une caisse de solidarité gérée indépendamment par des personnels désignés en assemblée générale a été mise en place pour soutenir les agents mobilisés. « L’objectif est d’indemniser les grévistes à hauteur de 40 euros pour un jour de grève plein, à partir du quatrième jour », précisait-il la semaine dernière. « Plus notre lutte sera visible, plus nous pourrons collecter de dons, mieux nous pourrons indemniser, plus le rapport de force pourra tenir. »

Regrettant « la surdité et le mépris de l’Hôtel de ville parisien, concentré sur les Jeux olympiques et son orthodoxie budgétaire qui l’amènent à reporter sans filtre sur [leur] feuille de paie les coups bas du gouvernement envers les travailleuses et les travailleurs », les grévistes du CASVP promettent plusieurs autres actions cette semaine, avant leur participation à la « Marche contre la vie chère » du dimanche 16 octobre.

Le mouvement de grève a d’ores et déjà été reconduit pour les journées des 12, 13, 14, et 15 octobre : les agents du CASVP espèrent que la poursuite voire le renforcement de la mobilisation permettra de faire entendre leurs revendications auprès de l’exécutif parisien mais aussi, plus largement, auprès des élus de l’ensemble des groupes politiques ayant soutenu la réélection d’Anne Hidalgo. « Pour fonctionner, les services ont besoin d’agents qui ne sombrent pas eux-mêmes dans la précarité. À court terme, cela risque de devenir compliqué, nous le savons tous », jugeait la CGT-CASVP le mois dernier. « La ville de Paris, c’est une majorité municipale dont les partis sont aujourd’hui regroupés dans la Nouvelle Union populaire écologiste et sociale (NUPES). Qu’elle se rende utile et assume ses prises de position ! Qu’elle trouve l’argent pour verser 189 euros d’IFSE mensuelle aux exclus du Ségur ! »

 https://parislightsup.com/2022/10/12/les-equipes-du-centre-daction-sociale-de-la-ville-de-paris-en-greve-pour-leurs-salaires/