La France traverse une nouvelle période de distanciation physique entre les individus, qui se voudrait être un confinement sans pour autant arrêter la course folle de l’économie. Pour nous, au cœur des services publics essentiels, la continuité de l’activité est une évidence. Cependant, le Gouvernement a longuement insisté sur la nécessité que les professionnels pouvant exercer leur métier en télétravail le fassent au maximum.
A cette obligation, le CASVP a répondu, une fois de plus, de façon décousue, complètement anomique, à l’appréciation des potentats locaux. Du télétravail partout, au siège et dans toutes les sections d’arrondissement oui, mais pas pour tous. Du télétravail à la carte, et sous crédit d’une prétendue nécessité de service, à la tête du client.
Des agents habitant à proximité de leur lieu de travail se voient imposer le télétravail total, tandis que d’autres qui viennent de très loin sont astreints à un taux de présence inutile. Les disparités sont aussi nombreuses qu’illogiques par moments. Petit état des lieux de celles-ci :
- Les agents des services gestion, qui pourraient télétravailler avec un jour de présence au maximum, sont ainsi sommés d’être présents 2 jours par semaine sur site afin de pouvoir accueillir le public qui pourrait s’y égarer. On demande donc aux gestionnaires d’être présents pour les usagers, alors que la NBI leur avait été refusée au motif qu’ils n’étaient pas un service d’accueil … les usagers ont bon dos, tout confinés qu’ils sont, et la Direction, qui ne sait donc pas sur quel pied danser, nous joue du pipeau.
- Les services locaux de ressources humaines n’ont pas tous les mêmes prérogatives non plus, car si la « norme » est supposée être de 3 jours de télétravail par semaine, certains services en sections bénéficient de 4 jours et d’autres de 2 uniquement. Aucune logique à cela si ce n’est des directions locales plus ou moins soucieuses du bien-être de leurs agents.
- Les services d’accueil sont les plus mal lotis. Les agents, comme des rameurs enchaînés à leur galère, ne bénéficient d’aucun jour de télétravail. Obligations de présence aléatoires, jours sur site imposés et interdictions de télétravail au motif que le poste n’est pas « télétravaillable » … les concepts flous valsent avec les ordres arbitraires, sur un air de Faust autour du bûcher sur lequel le bon sens est supplicié.
- Les services centraux tendent à uniformiser des consignes fermes sans tenir compte de l’organisation des équipes, des réalités des déplacements générés par l’activité, de l’équipement mis à disposition ou non des agents … au point que des collègues qui viennent sur site parce que leur matériel personnel est en panne se font recevoir avec une voilée de bois vert.
- Les personnels soignants des EHPAD sont bien entendu exclus des dispositifs de travail à distance, et nos collègues prennent par conséquent des risques accrus, dans les transports en commun, au contact des résidents, des prestataires, … rien n’est prévu cependant pour compenser cette assiduité en période d’épidémie. La chair à canon est envoyée en première ligne sur le front !
Une fois de plus, les agents ne sont pas consultés mais mis au pied du mur, et ce, alors même qu’ils sont en première ligne et le plus à même de définir l’organisation qui permettra de répondre aux contraintes liées à la crise traversée.
La CGT appelle les collègues à prendre en main l’organisation du travail quand la hiérarchie est défaillante, et à utiliser les outils syndicaux pour se concerter d’une part, et d’autre part à pointer les dysfonctionnements sur le registre d’hygiène et de sécurité.