🚩 Communiqué de la CGT du Centre d'Action Sociale de la Ville de Paris - Plus d’un mois de grève et d’occupation pour obtenir l’ouverture de négociations.


Paris, le 16 novembre 2022

Un mouvement de grève d’une ampleur inédite a démarré le 22 septembre 2022 au Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris. Des centaines d’agents exclus des dispositifs dits du Ségur sont entrés en lutte pour revendiquer l’égalité de traitement, alors qu’environ trois quart des agents du CASVP sont aujourd’hui couvert par les Ségur 1, 2 et 3, dont la mesure socle est une prime mensuelle de 189 € nets.

Les 22 et 23 septembre, les 29 et 30 septembre, puis en continu depuis le 6 octobre, une grève majoritaire impacte de manière très forte les restaurants sociaux parisiens, et plus sporadiquement les services administratifs recevant les parisiens âgés et précaires.

Le 13 octobre, en l’absence de négociations, les grévistes ont décidé d’occuper le restaurant solidaire Pali Kao dans le 20ème, qui sert habituellement des repas aux parisiens vulnérables et alimente les cuisines de 3 centres d’hébergement et 10 autres restaurants du CASVP. Le site est occupé jour et nuit depuis plus d’un mois.

La Ville de Paris a attendu le 22 octobre pour envoyer un premier courrier à la CGT du CASVP, sans aucune proposition concrète, mais en posant comme préalable à l’ouverture de négociation la libération du site occupé et le retour normal au fonctionnement des services, soit l’arrêt de la grève.

Les grévistes ont rencontré une grande solidarité dans leur lutte. De nombreuses personnalités politiques, organisations syndicales, manifestants anonymes et même des usagers ont apporté un soutien moral et financier. Toutes et tous ont été scandalisés par les conditions que la Ville a cherché à imposer pour l’ouverture de négociations, après avoir laissé le conflit s’enliser.

La CGT CASVP et les grévistes n’ont pas reculé devant l’excès de fermeté de la Ville de Paris

Lors de nos derniers échanges, la Ville a entendu qu’elle ne pouvait exiger l’arrêt de la grève pour entrer en négociation.

La CGT CASVP et les grévistes s’inquiètent aujourd’hui de l’impact de cette longue grève sur les usagers, et ont accepté, en assemblée générale, de faire un pas en levant l’occupation du restaurant Pali Kao avant la première réunion de négociation.

Nous savons la détresse des personnes fréquentant habituellement les restaurants solidaires, seuls lieux où elles peuvent manger un repas chaud. La délivrance de sachets repas et de barquettes ne comble pas les besoins alimentaires des usagers. Des collègues travaillant au sein des résidences autonomies nous font remonter que les personnes âgées les plus dépendantes accusent des pertes de poids...

Nous avons donc pris nos responsabilités, la Ville doit prendre les siennes.

Le Conseil de Paris a voté une augmentation de la taxe foncière, mesure de bon sens qui lui permettrait de mener une politique d’attractivité pour sa filière sociale, exemplaire pour tout le pays, à rebours de ce que pratique le gouvernement.

L’extension de la prime de 189 € à tous les exclus du Ségur du CASVP couterait moins de 6 millions par an. L’extension aux agents de restauration couterait moins de 650.000 € par an à la Ville de Paris. Ce n’est donc pas une question de choix budgétaire. 

L’écrasante majorité de ces agents est en catégorie C, avec les grilles salariales les plus basses (SMIC à peine amélioré). Dans la période, la CGT CASVP considère toujours cette prime comme une mesure d’urgence face à l’inflation.

Dans ces négociations arrachées par la grève, la CGT n’oubliera personne. La CGT CASVP appelle les agents à rester vigilants et continuera à appeler aux mobilisations nationales à venir.
Le 29 novembre, c’est l’ensemble du monde du social qui manifestera en France, avec à Paris un défilé qui partira du ministère des Solidarité, le ministère dit « du Ségur ».