23 novembre 2022 |
Lettre à la maire de Paris et aux maires d’arrondissements
Plus d’un mois de grève pour obtenir l’ouverture de négociations : Pour sauver les festivités, il faut des propositions acceptables.
Paris, le 23 novembre 2022
Madame la maire, Mesdames, Messieurs les maires d’arrondissements.
Vous savez sans aucun doute qu’un mouvement social d’une ampleur inédite impacte depuis le 22 septembre les services du Centre d’Action sociale, en particulier les restaurants émeraudes et solidaires en grève reconductible depuis le 6 octobre. Les agents revendiquent l’égalité de traitement entre agents, soit l’élargissement de la prime « Ségur » de 189 € nets par mois.
La Ville de Paris a attendu le 22 octobre pour envoyer un premier courrier à la CGT CASVP, sans aucune proposition concrète, mais en posant comme préalable à l’ouverture de négociations la libération d’un site occupé et surtout le retour normal au fonctionnement des services, soit l’arrêt de la grève. La CGT CASVP et les grévistes n’ont pas reculé devant cet excès de fermeté.
De nombreuses personnalités politiques, organisations syndicales, des membres de la majorité municipale, et même des usagers ont apporté un soutien moral et financier aux grévistes. Toutes et tous ont été scandalisés par les conditions que la Ville a cherché à imposer pour l’ouverture de négociations, après avoir laissé le conflit s’enliser.
Si les négociations ont tardé à s’ouvrir, ce n’est donc pas à cause de l’occupation de Pali Kao, que nous avions proposé de libérer le 28 octobre. C’est à cause de l’exigence d’arrêt de la grève dans tous les services, réitérée dans un second courrier du 2 novembre : « Nous rappelons que cette négociation ne pourra s’engager et se poursuivre qu’à la condition de libérer le restaurant Palikao sans délais et d’assurer un retour au fonctionnement normal des restaurants Emeraude et Solidaires et de l’ensemble des services du CASVP. » La Ville a fini par renoncer à son exigence, et l’occupation a été levée le 17 novembre pour une entrée en négociations le lendemain.
Lors de la première réunion de négociations qui s’est tenue le 18 novembre, les propositions de la Ville ont démarré à 70 € nets de prime mensuelle pour les agents de restauration. Et toujours rien pour les personnels administratifs. C’est trop peu, c’est même une proposition irresponsable lorsqu’on espère une accalmie.
La CGT CASVP et les grévistes s’inquiètent de l’impact de cette longue grève sur les usagers. Nous savons la détresse des personnes fréquentant habituellement les restaurants solidaires, seuls lieux où elles peuvent manger un repas chaud. La délivrance de sachets repas et de barquettes ne comble pas les besoins alimentaires des usagers. Des collègues travaillant au sein des résidences autonomies nous font remonter que les personnes âgées les plus dépendantes accusent des pertes de poids...
Nous avons pris nos responsabilités, la Ville doit prendre les siennes en faisant des propositions acceptables et en accélérant sur le calendrier. La CGT et les grévistes souhaitent sincèrement sortir du conflit par le haut et assurer une reprise du travail apaisée pour les festivités de fin d’année.
Les grévistes, réunis en assemblée générale le 22 novembre, ont voté la poursuite de la grève et le boycott des repas de noël auxquels vous avez coutume de participer, si les montants proposés n’augmentent pas.
Nous vous invitons à user de votre pouvoir pour obtenir des bases de négociations suffisantes qui justifient l’apaisement. Il y a urgence.
Recevez, Madame la maire, Mesdames, Messieurs les maires d’arrondissements, mes sincères salutations syndicalistes.
Pour la CGT CASVP,
Simon Le Cœur
Secrétaire général