● A l'heure du Grand Paris, Anne Hidalgo organise la casse du «Cèdre Bleu» et des Ehpad de banlieue du Centre d'Action Sociale de la Ville de Paris.



Déclaration de la CGT, le 13 mai 2015, lors de la 4ème réunion CASVP/DASES concernant la réorganisation de l'action sociale parisienne dit "Nouveau Paris Solidaire".

 

 



Présents pour la Ville de Paris : Xavier Lacoste DRH de la Ville de Paris, Florence Pouyol directrice générale du CASVP et Jean-Paul Raymond directeur général de la DASES.


Par la voix de Dominique Versini chargée du «Nouveau Paris Solidaire», tout un symbole, la Maire de Paris annonçait aux organisations syndicales, le 4 mai à 15h00, la fermeture, le 2 novembre 2015 de l'Ehpad «Le Cèdre Bleu».


A la même heure, un commando dirigé par Mr Spaenle, sous directeur du CASVP en charge des Ehpad réunissait les agents à Sarcelles pour leur annoncer la fermeture, alors même qu'à l'Hôtel de Ville les organisations syndicales et le comité de soutien des résidents n'avaient pas fini de faire valoir leurs arguments contre.


Une conception du dialogue social inacceptable qui ne peut que nous obliger à durcir nos actions.


Cette fermeture est un coup de massue sur la tête des personnels, des résidents, de leurs familles et des organisations syndicales.

L'Ehpad «Cousin de Méricourt» à Cachan suivra probablement, des travaux programmés sont arrêtés, des lits ne sont plus remplis et des étages sont fermés.

Le scénario se répète, on laisse se dégrader l’établissement, on ferme des lits, on restreint les admissions, le prix de journée grimpe et on décrète que l’établissement n'est plus «rentable».

Dans le même temps, près de 1000 demandeurs attendent pour entrer en Ehpad...

Une décision antisociale

C'est l'emploi public décimé, les résidents sacrifiés et un patrimoine bradé.

► Fermer un Ehpad comme «Le Cèdre Bleu», c’est 175 emplois publics détruits auxquels s'ajoutent les dommages collatéraux.
► Des agents désorientés dont le mode de vie va être bouleversé. Il l'est déjà compte tenu de l'incertitude sur le lendemain et de la pression mise par le Service des Ressources Humaines pour les inciter à faire des choix préférentiels sur des postes à Paris, dès maintenant, postes sur lesquels il y aura beaucoup de candidats et peu d'élus. Pour la majorité d'entre eux ça sera de toute façon très loin de leur domicile, trop loin.
Pour certains, c'est la perte de leur emploi ou un déménagement forcé avec toutes les conséquences imaginables…
► Pour les collègues contractuels et les agents de la société de restauration extérieure intervenant au Cèdre Bleu, c’est un aller simple pour Pôle Emploi.
► Pour les 162 résidents, c'est pire, c'est une fin de vie anticipée et le non respect de leur dignité.
► Pour leurs familles et les agents, c'est un déchirement.
► Pour la ville de Sarcelles fortement touchée par le chômage, c'est dramatique.
► Quant à la structure, dans un environnement exceptionnel, sur un parc de 8 ha, elle risque fort d'être bradée. Il s'agit pourtant d'un établissement public au service des gens et de leurs besoins. Demain, il sera livré corps et âme au plus offrant.

QualiParis à la ramasse

Quand vous entendez, au travers de ce label assurer un niveau de qualité et des engagements de service aux usagers, nous constatons qu'il s’agit tout simplement d'affichage puisque dans le cas de la fermeture de l'Ehpad de Sarcelles, vous êtes à la fois dans la maltraitance des résidents et des agents.


Le mépris

A tous les niveaux, les relations avec la direction du CASVP et la Mairie de Paris se tendent, jusqu'à quel point tiendrez-vous ?

Dominique Versini est offusquée quand nous parlons du mépris à l'égard des agents et des résidents, mais c'est le réel auquel les agents sont confrontés.

Pour preuve, dans le cadre de la fermeture du Cèdre Bleu, aucune mesure, aucun dispositif d'accompagnement financier des agents n'est esquissé.
Pourtant, dans la fonction publique hospitalière, une indemnité exceptionnelle de mobilité est versée aux agents dès lors qu'une opération entraîne un changement de lieu de travail.

Pour rappel, les personnels soignants des Ehpad du CASVP ont leur statut aligné sur la fonction publique hospitalière et vous refusez de mettre en place cette indemnité pour des raisons strictement budgétaires, alors qu'une indemnité similaire pourrait être mise en place au CASVP par une délibération du conseil d'administration.

Non seulement, les agents sont tenus de participer au déménagement, doivent subir les contraintes inhérentes à un déplacement qui va saccager des vies, mais ne reçoivent aucune indemnité compensatoire...

Nous avons dit antisocial, nos avons dit mépris, nous assumons.

Les agents du Cèdre Bleu seront réunis en AG cette après-midi parce qu'ils ne se résignent pas à une fermeture, les travailleurs sociaux de la PSA Belleville seront en grève le 20 mai parce qu’ils sont aujourd’hui dans l’impossibilité d’assurer leurs missions de service social public.

A l'heure où vous n'avez en tête que l'obsession de l’évaluation et de la compétitivité, les secrétaires médico-sociales sont en souffrance, les travailleurs sociaux et les administratifs instructeurs des prestations aussi…

Ne parlons pas des agents contractuels qui suent sang et eau dans l'espoir d'un emploi pérenne qu'on leur laisse espérer pour qu'un jour ils s'entendent dire, c'est terminé, votre contrat était à durée déterminée...

Nous faire croire que nous sommes entrés dans un «Nouveau Paris Solidaire» alors que nous sommes dans la régression sociale, il fallait oser.

Pour la CGT, c'est définitivement NON à la fermeture du « Cèdre Bleu».