Régime
Indemnitaire tenant compte des Fonctions, des Sujétions,de
l’Expertise et de l’Engagement Professionnel.
L’État
souhaite supprimer tous les régimes indemnitaires afin d’instaurer un Régime Unique
Universel.
Le
décret n° 2014-513 du 20 mai 2014 a instauré dans la fonction publique de
l’État un nouveau régime indemnitaire applicable au plus tard à l’ensemble des
fonctionnaires de l’État, sauf exceptions, à compter du 1er janvier 2017 2018 2019. Ce
nouveau régime indemnitaire est transposable à la fonction publique
territoriale sous réserve de respecter certains préalables.
A)
En application du principe de libre administration des collectivités
territoriales, celles-ci sont toutefois libres d’instituer ou non ce nouveau
régime indemnitaire.
La
Ville de Paris et le CASVP ont pris la décision de mettre en place le RIFSEEP
au 1/01/2019 (juillet 2017 pour la filière sociale), sans consultation des représentants du personnel.
B)
La collectivité est tenue de respecter le principe de parité au regard : d’une
part, de l’article 88 de la loi n° 84-53 du 26/01/1984 qui dispose que l’organe
délibérant de la collectivité fixe le régime indemnitaire dans la limite de
ceux dont bénéficient les différents services de l’État, d’autre part, de
l’article 1er du décret n° 91-875 du 06/09/1991 qui prévoit que ce régime
indemnitaire ne doit pas être plus favorable que celui dont bénéficient les
fonctionnaires de l’État exerçant des fonctions équivalentes.
C)
En application de l’article 2 du décret n° 91-875 du 06/09/1991, c'est le
conseil d'administration du CASVP qui est compétent pour instituer par
délibération le régime indemnitaire de ses agents.
Cette
délibération devra préciser les bénéficiaires, la nature (intitulé de la
prime), les conditions d’attribution (les critères de modulation individuelle)
et le taux moyen des indemnités applicables aux agents dans la limite du
respect du principe de parité. Elle devra être soumise au préalable à l’avis du
comité technique conformément à l’article 33 de la loi n° 84-53 du 26/01/1984
qui prévoit la consultation de cet organisme sur les questions relatives aux
grandes orientations en matière de politique indemnitaire et de critères de
répartition y afférents.
D)
L’autorité territoriale détermine, par arrêté notifié à l’agent, le taux ou le
montant individuel au vu des critères et des conditions fixés dans la
délibération.
Ce
nouveau Régime Indemnitaire tenant compte des Fonctions, des Sujétions, de l’Expertise
et de l’Engagement Professionnel est composé de deux parties :
1)
L’indemnité de fonctions, de sujétions et d’expertise (I.F.S.E.) qui vise selon
le législateur à valoriser l’exercice des fonctions et constitue l’indemnité
principale de ce nouveau régime indemnitaire. Cette indemnité repose, d’une
part, sur une formalisation précise de critères professionnels liés aux
fonctions et d’autre part, sur la prise en compte de l’expérience
professionnelle.
2)
Le complément indemnitaire annuel (C.I.A.) lié à l’engagement professionnel et
à la manière de servir. Le montant est compris entre 0% et 100% d'un montant
maximal par groupe de fonctions.
-
L'IFSE est versée tous les mois.
-
Le versement du CIA est facultatif. S'il est versé, il l'est annuellement en 1
ou 2 fractions. L’administration qualifie le CIA comme un «bonus» qui n’est pas
forcément reconductible chaque année…
NBI
A
ce jour, aucun texte ne prévoit que la NBI soit intégrée dans la part liée aux
fonctions exercées.
En
l’état actuel du droit, un agent remplissant les conditions pour toucher la NBI
ne peut se la voir refuser à ce titre.
Important :
La NBI versée aux fonctionnaires depuis le 1er août 1990 ouvre droit à un
«supplément de pension» qui s’ajoute à la pension attribuée à titre principal.
RIFSEEP
(plafonds annuels – IFSE + CIA)
Au
CASVP
►
Pour les attachés, les secrétaires administratifs, les SMS, l’IFSE devrait
remplacer la PFR (prime de fonctions et de résultats),
►
Pour les agents de catégorie C (adjoints administratifs, adjoints techniques et
agents sociaux), l’IFSE devrait remplacer l'IAT1, l'IAT2, l'IAT3, l’indemnité
communale, la prime de rendement, l'indemnité d’exercice de missions, le
reliquat d'IAT de fin d'année et les indemnités versées en fonction des
sujétions.
►
Pour les assistants socio-éducatifs, l’IFSE devrait remplacer l'indemnité
d’exercice de missions, l'IFRSTS 1et 2. Les CSE sont aussi concernés.
Fonctions
|
IFSE
maximum/an
|
IFSE
mini/an
|
CIA
maxi/an
|
CIA
mini/an
|
Total
|
Secrétaires
administratifs
|
|||||
-
groupe 1
|
17
480
|
1
550
|
2
380
|
0
|
19
860
|
-
groupe 2
|
16
015
|
1
450
|
2
185
|
0
|
18
200
|
-
groupe 3
|
14
650
|
1
350
|
1
995
|
0
|
16
645
|
Assistants
socio-éducatifs
|
|||||
-
groupe 1
|
11
970
|
1
100
|
1
630
|
0
|
13
600
|
-
groupe 2
|
10
560
|
1
020
|
1
440
|
0
|
12
000
|
Catégorie
C
|
|||||
-
groupe 1
|
11
340
|
1
350
|
1
260
|
0
|
12
600
|
-
groupe 2
|
10
800
|
1
200
|
1
200
|
0
|
12
000
|
►
La direction générale du CASVP devant organiser prochainement une réunion sur
le RIFSEEP, la CGT communiquera plus précisément sur les corps qui seront
concernés au CASVP.
►
A ce jour, la fonction publique hospitalière n'est pas concernée par cette
prime et certains corps du CASVP étant en homologie avec la FPH, nous sommes
dans l'expectative les concernant (infirmières, aides-soignants...)
La directrice générale interrogée sur ce point par la CGT le 6/01/2017 est en attente des directives Ville.
Le
réexamen de L’I.F.S.E.
Le
montant de l'Indemnité de Fonctions, de Sujétions et d'Expertise fait l'objet
d'un réexamen :
1.
En cas de changement de fonctions,
2.
Au moins tous les quatre ans, en l'absence de changement de fonctions et au vu
de l'expérience acquise par l'agent,
3.
En cas de changement de grade à la suite d'une promotion.
Les
critères à prendre en compte lors du versement du CIA
L’appréciation
de la valeur professionnelle se fonde sur l’entretien professionnel.
La
circulaire ministérielle NOR : RDFF1427139C en date du 05/12/2014 relative aux
modalités de mise en œuvre du R.I.F.S.E.E.P. précise que seront appréciés :
la
valeur professionnelle de l’agent,
son
investissement personnel dans l’exercice de ses fonctions,
son
sens du service public,
sa
capacité à travailler en équipe et sa contribution au collectif de
travail, la connaissance de son domaine
d’intervention,
sa
capacité à s’adapter aux exigences du poste, à coopérer avec des partenaires
internes ou externes comme son implication dans les projets du service ou sa
participation active à la réalisation des missions rattachées à son
environnement professionnel.
L’investissement
collectif d’une équipe autour d’un projet porté par le service peut être pris
en considération dans l’attribution du complément indemnitaire annuel.
La
circulaire ministérielle NOR : RDFF1427139C en date du 05/12/2014 relative aux
modalités de mise en œuvre du R.I.F.S.E.E.P. précise que le montant maximal de
ce complément indemnitaire ne doit pas représenter une part disproportionnée dans le régime
indemnitaire total applicable aux fonctionnaires et préconise ainsi que ce
montant maximal n’excède pas :
15%
du plafond global du R.I.F.S.E.E.P. pour les fonctionnaires de catégorie
A,
12%
du plafond global du R.I.F.S.E.E.P. pour les fonctionnaires de catégorie
B,
10%
du plafond global du R.I.F.S.E.E.P. pour les fonctionnaires de catégorie C.
Analyse
de la CGT
Le
RIFSEEP (IFSE + CIA), c'est la rémunération « au mérite » poussée
à l'extrême !
Vieille
lune des libéraux, la rémunération au mérite vise à augmenter la part variable
des traitements « au mérite » par rapport à l’avancement automatique.
Derrière
un discours mensonger, les tenants de la rémunération au mérite cachent mal une
vérité : le seul objectif est globalement de baisser la rémunération des
fonctionnaires, que ce soit par le levier de la suppression des postes, le
développement de l’individualisation ou de l’indemnitaire.
Dans
une administration qui chaque jour demande toujours plus aux agents et tend à
faire des primes un complément de salaire « au mérite », la CGT est
plus que jamais attachée à la revalorisation indiciaire des salaires et à une
fonction publique qui permet un déroulement de carrière linéaire. C'est la
seule garantie d'une augmentation de salaire et du montant de la pension de
retraite.
Avec
le RIFSEEP, le régime indemnitaire de l’agent ne dépendra plus directement de
son corps et de son grade mais de ses fonctions !
Un
écart beaucoup trop important entre le minimum et le maximum
Avec
le RISEEP, l'écart de primes versées peut ainsi aller de 1 à 10 pour un agent
de catégorie C !
-
un minimum de 1 200€ / an (100€ / mois)
-
un maximum de 12 000€ / an (1 200€ / mois)
Cette
réforme se faisant à budget constant, si les plafonds sont revus à la hausse,
c'est bien pour permettre à une minorité de progresser tandis que la majorité
stagnera et que certains pourront régresser !
C'est
la mise en concurrence des personnels au sein d'un même service pour bénéficier
d'une gratification supérieure à celle du collègue.
Nul
n'ignore, les effets connus, comme les phénomènes de cour, de constitution de
potentats locaux, où l’obligation de plaire au chef indépendamment des
objectifs de services publics.
Le
CASVP ne communique d'ailleurs jamais sur le montant des primes (taux moyens
par grade, par établissement...) afin de masquer les différences entre les
agents.
Un
minimum garanti d'IFSE beaucoup trop bas pour la CGT !
Les
taux minimums fixés à ce jour sont un 1er point d'opposition pour la CGT.
►
1 200 € /an (100€ mensuels) pour un agent de catégorie C, c'est en dessous du
MIG (minimum indemnitaire garanti) actuel qui est de 139 € mensuels (1675€ /an)
pour un agent à l'échelle 3 au 1er échelon.
►
1 020 € /an (85€ mensuels) pour un assistant socio-éducatif, c'est très en
dessous du minimum d’IFRSTS de 175€ mensuels (2100€/an) + un minimum d'IEM de 81€
mensuels (975€/an) garanti aux ASE prenant leurs fonctions à l’issue du
concours soit 256€ mensuels actuellement contre 85€ mensuels demain.
Le
MIG (Minimum Indemnitaire Garanti) actuel dit IAT 1
pour
la catégorie C doit non seulement être préservé mais réévalué
Cette
conquête sociale de la CGT au CASVP et à la Ville, le MIG (Minimum Indemnitaire
Garanti) dit IAT 1 pourrait être remis en cause avec le RIPSEEP.
Revendiqué
et obtenu par La CGT, il a été mis en place à compter de janvier 2004 au CASVP.
Le MIG est une garantie sociale effective.
Le
MIG (IAT 1 code paie 674) est une garantie de résultat sur le bulletin de paie.
Il n'est pas lié à la manière de servir.
Le
MIG évolue lors de chaque évolution du traitement ou de chaque changement
d'indice.
Cette
indemnité est liée au traitement de l'agent et à son temps de travail; le
montant est déterminé comme suit :
- jusqu'à l'indice brut 388 = (Traitement brut + indemnité de résidence et éventuellement NBI annuels) X 15/1900
- entre l'indice brut 389 et 413 = (Traitement brut + indemnité de résidence et éventuellement NBI annuels) X 14/1900
- indice > 413 = (Traitement brut + indemnité de résidence et éventuellement NBI annuels) X 13/1900
Exemple
d'une IAT 1, pour un agent social à l'échelle 3 - échelon 1 :
((1430,76
+ 42,92) X 12 )) X 15/1900 = 139€61 / mois.
Les
personnels administratifs, les adjoints techniques et les agents sociaux du
titre III sont concernés.
Nous rappelons que la CGT revendique un MIG à 300 € mensuels pour tous les agents de catégorie C.
Nous rappelons que la CGT revendique un MIG à 300 € mensuels pour tous les agents de catégorie C.
Le
MIG (Minimum Indemnitaire Garanti) aux travailleurs sociaux
Obtenu
en 2008 lors de la grande mobilisation des travailleurs sociaux pour
l'amélioration de leur régime indemnitaire, il se décline comme suit à l'heure
actuelle :
- Minimum d’IFRSTS de 175€ mensuels (2100€/an)
- Minimum d'IEM de 81€ mensuels (975€/an)
soit
un MIG garanti de 256€ mensuels actuellement aux ASE prenant leurs fonctions à
l’issue du concours contre 85€ mensuels demain avec le RIFSEEP, si on suit strictement les planchers fixés par le décret.
Déjà
par la délibération 12 du
conseil d'administration du CASVP du 9/04/2013 la direction du CASVP a tenté de
faire passer le minimum garanti d'un coefficient de 0,8 à la trappe,
Il a fallu que La CGT engage un recours contre
cette disposition
le 19/04/2013 pour qu'elle obtienne que le minimum garanti de 0.8 pour l'IEM
soit préservé (voir le compte rendu).
Le 9 mars 2017, des négociations engagées pour la mise en place du RIFSEEP au 2ème trimestre 2017 dans la filière sociale (ASE et SMS) devraient se concrétiser par un MIG (minimum garanti) de 5114€ / an soit 426€ /mois.
Le 9 mars 2017, des négociations engagées pour la mise en place du RIFSEEP au 2ème trimestre 2017 dans la filière sociale (ASE et SMS) devraient se concrétiser par un MIG (minimum garanti) de 5114€ / an soit 426€ /mois.
Le MIG (Minimum Indemnitaire Garanti) aux
SMS
La CGT obtient le 25 janvier 2016, l'application d'un MIG aux SMS.
Extrait du courrier adressé par la DRH du
CASVP à la CGT
« Enfin, concernant leur situation
indemnitaire, une étude des situations existantes a montré que lorsqu’il
existait des écarts pour les SMS du CASVP, il s’agissait principalement de SMS
ayant le moins d’ancienneté au sein de l’Établissement. Dès lors que des
situations étaient sous le seuil de l’ordre de 4 188€ annuels (soit 349
euros mensuels), il a été décidé de porter jusqu’au seuil l’intégralité des
régimes indemnitaires des SMS concernées.
La mesure concerne une cinquantaine
d’agents, et est effective dès la paie de décembre 2015. Les agents concernés
ont perçu cette réévaluation en décembre 2015, en plus d’une éventuelle
progression pour l’année 2015. Cette somme est intégrée au régime indemnitaire
et donc dans les acomptes qui seront perçus au cours de l’année 2016. »
À l'heure de la mise en place du RIFSEEP
et dans une administration qui chaque jour demande toujours plus aux agents et
tend à faire des primes un complément de salaire « au mérite », nous
ne devrons pas accepter une remise en cause du MIG, elle serait fatale au
pouvoir d'achat de tous les nouveaux lauréats de concours.
Le RIFSEEP et l'absence pour maladie
Aucune disposition du RIFSEEP ne semble
fixer le sort de ce régime en cas d’absence.
Dans
la mesure où le texte institutif des primes respectives perçues par un agent ne
règle pas le sort de ses modalités de versement en cas d'absence pour maladie,
il convient de se référer à la délibération prise par la collectivité.
Un représentant de la DRH de la Ville a annoncé en réunion le 26/01/2017 que la Ville de Paris en cas d'absence appliquerait la règle suivante : l'abattement sur le régime indemnitaire suivra le sort du traitement (à partir du 90ème jour d'absence) pour tous les corps.