🚩 Jeux olympiques : 300 fonctionnaires territoriaux manifestent pour dénoncer des compensations insuffisantes à leur mobilisation - L'HUMANITÉ du 24 janvier 2024




Plus de 300 fonctionnaires territoriaux ont manifesté, mardi 23 janvier, à l’appel du comité des syndicats CGT de la ville de Paris. À six mois de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, ils dénoncent des compensations insuffisantes à leur mobilisation en faveur de l’événement.

Alors que seize millions de touristes doivent affluer cet été pour assister aux Jeux olympiques 2024, les différentes propositions émises à l’occasion de réunions bilatérales avec la mairie de Paris ne convainquent guère le comité des syndicats CGT de la ville de Paris, qui a appelé l’ensemble des agents parisiens à une journée de grève et de mobilisation, ce mardi 23 janvier 2024.

Un cortège de 300 à 500 agents s’est élancé au départ de la Bourse du travail en direction de l’Hôtel de ville. Un seul mot d’ordre : « Les Jeux olympiques ne se feront pas sans les personnels du service public. » Une crainte fondée : alors que certains agents seront contraints de sacrifier leurs congés en échange d’une monétisation de dix jours supplémentaires de congés en 2024, d’autres seront tout bonnement remplacés par des agents privés, notamment dans les services de gardiennage ou de sécurité. « Tout ça pour rien. Tout ça pour la gloire des jeux », déplore Franck Zarka, permanent CGT des personnels du Centre d’Action sociale de la ville de Paris (CASVP).

Un phénomène endémique qui frappe de plus en plus de services, et qui serait la conséquence directe de la crise d’attractivité qui sévit dans la fonction publique, dénonce le syndicat. « À Paris, on ne recrute plus de fonctionnaires », souligne le permanent CGT, mégaphone à la main, chiffres à l’appui : à périmètre constant, les effectifs des agents de la ville de Paris sont passés de 46 984 en 2018 à 45 377 en 2022, soit une baisse de 3,42 % en quatre ans.

« Il nous faut du pognon »


« À Paris, le social c’est vraiment un sport, ironise le permanent CGT CASVP. Pour que la continuité des services publics soit assurée cet été, il nous faut du pognon ! » Jusqu’à présent, les revalorisations salariales ne sont pas à la hauteur des revendications. Il y a bien eu cette augmentation du point d’indice en juillet 2023, à hauteur de 1,5 %, ainsi que l’attribution de 5 points d’indice à tous les agents en janvier 2024. Mais ces mesures, qui ne permettent même pas de rattraper le niveau de l’inflation, sont jugées insuffisantes par l’ensemble des syndicats de la fonction publique.

Si, de son côté, la CGT réclame un salaire de base de 2 000 euros pour tous les agents de la ville, c’est bien le différentiel dans le versement du complément indemnitaire annuel, une prime d’engagement versée en décembre dernier, que tous ont en tête.

Dans un même service, alors que certains agents ont reçu 600 euros, d’autres n’ont eu le droit qu’à 50 euros. «On ne sait pas pourquoi certains ont eu plus que d’autres», s’interroge Alexis Poulet, un représentant de la CGT Affaires Scolaires.

Et alors que la mairie propose la mise en place d’une nouvelle «prime JO» au montant encore inconnu, les syndicats souhaiteraient surtout un éclaircissement sur le versement de toutes ces primes.

Loïs Dzouz pour l'Humanité


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