● NON à la Fermeture du «Cèdre Bleu» !




Selon la direction, le Cèdre Bleu n’est plus rentable «Le Parisien du 4 mai 2015»

Dominique Versini chargée du «Nouveau Paris Solidaire» a annoncé aux organisations syndicales, le 4 mai, la fermeture, le 2 novembre 2015 de l'Ehpad «Le Cèdre Bleu».




Une décision gravissime de la Maire de Paris

Anne Hidalgo doit maintenant prendre ses responsabilités, recevoir les organisations syndicales, les représentants des familles de résidents et écouter les arguments qu'ils avancent pour que vive «Le Cèdre Bleu».

Il n'est pas admissible de fermer un établissement de 175 agents et de 162 résidents sans une étude sérieuse de réhabilitation progressive de l'Ehpad, c'est à dire bâtiment par bâtiment afin d'éviter un déplacement des résidents.

La CGT a pris le temps d’examiner la structure. Nous n’acceptons pas cette fermeture. C'est une vraie gabegie.

Sarcelles est viable, c'est un bel établissement avec un potentiel énorme. Le Cèdre Bleu est plébiscité par le personnel, les familles et les résidents qui y vivent. Une récente évaluation externe l'a confirmé.

L'établissement est convoité à tous les niveaux (par la Mairie de Sarcelles, par le privé, par le milieu associatif)... Mme Hidalgo en quête de liquidités pour boucler son budget a décidé de bazarder…

L'argent du contribuable jeté par les fenêtres

Après avoir totalement réhabilité durant la période 2004/2006, une aile de l'établissement pour 3,5 Millions€, la Mairie de Paris nous sort de son chapeau un projet de réhabilitation «bidon» de l'ensemble de l'établissement pour une somme pharaonique de 38 Millions€.
Somme qu'elle déclare ne pas pouvoir engager pour des raisons de restrictions budgétaires et du fait de la difficulté selon elle de remplir un Ehpad dans le Val d'Oise.

Par la voix de Xavier VUILLAUME conseiller de Mme Hidalgo pour la santé, les seniors et le lien intergénérationnel, la Mairie de Paris déclare assumer le recentrage de son activité dans Paris intra-muros.

Une façon de nous faire savoir que si Le Cèdre Bleu est le 1er de la liste des établissements de banlieue à fermer, « Cousin de Méricourt » à Cachan suivra... mais pas tout de suite (la programmation de sa fermeture serait programmée au début de la 2ème mandature de Mme Hidalgo).

Et si « Arthur Groussier » à Bondy va bénéficier de travaux de rénovation (aucun détail ne nous a été fourni à ce sujet), les garanties de non fermeture à moyen terme ne sont pas gravées dans le marbre.

Voilà les seuls arguments mis en avant par l'exécutif parisien lors de l'audience du 4 mai 2015...

La CGT conteste le coût d'une rénovation à 38 Millions€ (pièce jointe)

Quand de 2004 à 2006, la rénovation complète d'une aile de l’établissement (bâtiment «Daumesnil») a abouti à la création de 59 chambres avec douches, avec un accès pour les personnes à mobilité réduite dont 29 en unité de vie protégée (UVP), nous pensions que la réhabilitation de Sarcelles était sur les bons rails.

Coût de cette opération 3,5 Millions€ (le prix incluait la mise en conformité des installations de sécurité incendie et de désenfumage de la totalité de l'établissement).

A ce jour, l'état du bâtiment «Daumesnil» est qualifié d'excellent.

Pour la CGT, il reste 2 ailes à rénover :

«Concorde», état correct, 67 chambres sans douche.
«Etoile», état correct, 28 chambres sans douche.

Pour «Félix Faure», 38 chambres avec douches, dont l'état est qualifié de bon, il n'y a pas de nécessités de travaux.

Ces 4 bâtiments totalisent 192 chambres.

Un bâtiment annexe et indépendant «Gambetta» de 68 chambres, sans douche, actuellement partiellement occupé pourrait être fermé définitivement et réhabilité en logements sociaux pour les agents du CASVP sans domicile fixe. Sa fermeture permettrait de concentrer l'activité de l'Ehpad sur 192 chambres, sur 4 ailes.

Sur cette question, la directrice du CASVP nous répond qu'elle n'a pas vocation à faire du logement social. Autrement dit, les conditions de vie des agents et leur bien être ne l'intéressent pas...

Pour la CGT, on peut rénover pour 5,6 Millions€

Compte tenu du coût de la rénovation de 2004 à 2006 du bâtiment «Daumesnil» 3,5 Millions € pour 59 chambres, la rénovation de «Concorde» et d' «Etoile» 95 chambres coûterait environ 5,6 millions d'euros (maximum).

Nous sommes ici très loin de l'estimation de 38 millions€ effectuée par la Mairie de Paris qui inclus une TVA à 20 % de 6,36 millions€ dont le seul montant suffirait à réhabiliter l'ensemble des chambres.

Petite parenthèse qui nous démontre l'absence de sérieux de l'étude communiquée, la TVA est de 5,5 % et non de 20 % pour des travaux de réhabilitation...

Il n'a d'ailleurs pas été possible lors de l’audience de savoir qui a établi ce devis et comment...

Il fallait donc absolument gonfler le coût des travaux pour valider la fermeture.

Un immense gâchis

Il faut savoir que des travaux importants de rénovation récents ont eu lieu :

2009 – création d'un accueil centralisé : 280 000€
2009 – modernisation d'un ascenseur : 126 600€
2009/2010 – mise en conformité des couvertures de l'Ehpad : 344 200€
2009/2010 – mise en conformité et amélioration des installations de chauffage : 302 150€
2009/2010 - remplacement et uniformisation des appels malades : 314 700€
2012 – Rénovation totale de la cuisine de l'Ehpad : 315 800€
2012 – mise en conformité et modernisation de l'ensemble des ascenseurs : 367 200 €
2012 - mise en conformité et amélioration des installations de chaufferie : 952 750€

Total : 3 003 400€

Des diagnostics ont été effectués :

- diagnostic pour le remplacement des menuiseries extérieures : 13 887€
- diagnostic pour l'aménagement de la chapelle en salle de spectacle : 14 287€

En ce qui concerne les menuiseries extérieures de l'ensemble des bâtiments, les travaux programmées en 2012, avec début des travaux en 2013 n'ont jamais été réalisés. Preuve en est que la fermeture était déjà d'actualité.

Pourtant ces travaux de 1,2 million€ n'auraient rien coûté à l'Ehpad et pouvaient être pris en charge intégralement dans le cadre du plan de gêne sonore de l'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle...

Sur la difficulté de remplissage de l'Ehpad «Le Cèdre Bleu»

C'est le 2ème argument avancé par la Mairie de Paris pour fermer.

La direction du CASVP a laissé l'établissement se dégrader et se vider de ses pensionnaires en réduisant au maximum les admissions afin de pouvoir pointer la sous occupation, augmenter le prix de journée et ainsi mettre en avant son peu d’attractivité pour fermer.

La CGT a constaté que la sous occupation du «Cèdre Bleu» a bel et bien été organisée pour fermer. Chiffres à l'appui.

Extrait de la dernière communication du conseil administration du CASVP (délibération 9 du 26/03/2015) relative aux admissions en EHPAD pour l'année 2014.


Le CASVP disposait d'une offre globale de 2501 places en Ehpad en 2014

  • 1171 à Paris (Payen inclus)
  • 930 en banlieue (Boissy inclus)
  • 109 à Villers
  • 291 places réservées dans des Ehpad non gérées par le CASVP

Sur 2197 candidats, il y a eu :
  • 529 admissions dont 54 % en aide légale
  • 222 refus de proposition des demandeurs dont seulement 11 pour motif que l'Ehpad se trouve en banlieue
  • 63 refus médicaux (refus d'admission du médecin coordonnateur)

Au 31/12/2014, il y avait encore 941 candidats à une admission.

Par rapport à 2013 :
  • La file active des demandeurs est en augmentation de 9,41 %
  • Le nombre d'admis augmente
  • Le nombre de refus baisse

En 2014, curieusement, le Cèdre Bleu se classe 3ème dans le nombre d'admissions (45), derrière Debrousse (86) et Cachan (73).
Il est l'un des Ehpad les moins refusés par les demandeurs (8 refus en 2014) et proportionnellement au nombre d'admis, le moins refusé de tous les Ehpad.

Nous mettre en avant que le Cèdre Bleu n'est pas attractif n'est pas corroboré par les statistiques.

Une file active de 941 demandeurs au 31 décembre 2014 démontre très largement que l'offre de places est très inférieure à la demande et qu'un taux d'inoccupation tel que celui de Sarcelles est suspect compte tenu de la demande.

Nous pressentions qu'un projet de fermeture était déjà dans les cartons de la Mairie de Paris dès 2012 (toujours démenti par la direction du CASVP).

Il fallait donc pour le justifier vider l’établissement et de ce fait en augmentant le prix de journée le déclasser.

Conclusion

Alors que le 4 mai 2015, les représentants du personnel étaient réunis par la Mairie de Paris, à l'Hôtel de Ville pour faire valoir leurs arguments concernant le document communiqué par la Mairie de Paris sur une réhabilitation du «Cèdre Bleu» ou non, la sous direction du CASVP chargée des personnes âgées (SDSPA) réunissait à l'improviste, à la même heure les agents de Sarcelles pour leur annoncer la fermeture de l'établissement...

Une conception du dialogue social «Ville de Paris» que nous ne pouvons plus accepter.

La demande faite à l’audience du 4 mai 2015 à Mme Versini

- Une véritable expertise indépendante sur les travaux à engager dans l’établissement pour une offre sociale digne.

- L'ouverture d'une concertation sociale (Ville de Paris, Ville de Sarcelles, Conseil Général du 95, Communauté d'agglomération Val de France).

- Une audience avec Mme Hidalgo.

En attente toutes les formes d'actions seront envisagées
pour que vive «Le Cèdre Bleu».

"Le Cèdre Bleu" vu du ciel