Madame la
présidente, madame la directrice générale, mesdames, messieurs,
Quand la loi
travail va percuter le service public et le ravager !
A ce CT
(point n°6), la question d'externaliser la totalité du service à table de
l'Ehpad Alquier Debrousse est posée et notre combat pour le rejet de la loi
travail justifié.
► Les conditions
de travail de l'entreprise retenue à Alquier Debrousse
Pour 7h00 de
travail effectif, les salariés doivent assurer une amplitude de leur journée de
travail de 7h45 à 20h30, soit 12h45/jour, incluant des temps morts, non
rémunérés.
Quand vous
avez 3h00 de transport par jour, vous pouvez imaginer les dégâts sur votre vie
familiale… Il reste 8h15 par jour pour manger, dormir, s'occuper des enfants…
Pour un temps de loisir vous repasserez, un esclavage moderne en quelque sorte
et les acquis du front populaire à la baille...
L'externalisation
au privé de certains services, comme ici du service à table des repas (matin,
midi et soir) de l'EHPAD Debrousse (Établissement d'Hébergement pour Personnes
Âgées Dépendantes) supprime des emplois de titulaires sous prétexte d'une
baisse des coûts pour la collectivité qui reste à démontrer, puisque rien ne
prouve que la privatisation coûte moins cher. Les salaires sont comptabilisés
en tant que charges, mais le coût de la facture payée à l'entreprise privée
reste dans l'obscurité des comptes.
Un emploi
supprimé, c'est moins de cotisations sociales (retraites, assurance maladie,
allocations familiales…) et la mise en danger de notre système de
redistribution à chacun selon ses besoins qui ne peut être assimilé à un coût
car il n'a pas de prix.
► La loi travail
dans tout ça !
Aujourd’hui
le code du travail fixe l'amplitude maximale de la journée de travail à 13h00.
Demain si
l'article 2 de la loi travail reste en l'état, la barrière des 13 heures peut
sauter par un simple accord d'entreprise.
Et, si
aujourd'hui, la durée quotidienne de travail ne peut pas excéder 10 heures dans
le privé, demain elle pourra être dépassée par ce simple accord d'entreprise…
Le Sénat
vient de valider le 7/06/2016 la primauté de l’accord d’entreprise sur l’accord
de branche. Ce sera l’entreprise en interne qui aura la primauté sur les
décisions la concernant, non plus le secteur d’entreprises auquel elle est
reliée. Il a aussi voté en commission la fin des 35 heures, c'est à dire la
faculté de laisser à l'accord d'entreprise ou à défaut de branche, le soin de
fixer la durée de référence du temps de travail à temps plein. À défaut
d'accord, cette durée serait fixée à 39 heures hebdomadaires...
► La
sous-traitance et la délégation de service public généralisent la précarisation
de l'emploi.
Avec ce
système, c’est le moins-disant social, celui qui imposera les conditions de
travail les moins évoluées, une flexibilité maximale, la protection la plus
réduite qui, dans l’avenir fera référence et emportera les marchés. Nous ne
l'acceptons pas !
La
privatisation de certains services au CASVP comme à la Ville nous invite à ne
pas laisser faire, car elle continue à détruire de nombreux emplois, alors que
l'emploi devrait être la 1ère préoccupation de la Mairie de Paris !
► La loi travail
va à moyen terme ravager la fonction publique
Comment,
comme ici à l'Ehpad Alquier Debrousse, le service public pourrait-t-il
concurrencer le privé ?
Les cartes
sont biseautées, il s'agit de commencer à dégommer le service public et vous y
prenez votre part Mme VERSINI :
- D'un côté,
le service public avec un déroulement de carrière, des primes et indemnités, un
accord ARTT, un temps de travail ne pouvant excéder 9h par jour… Des acquis qui
ont été durement gagnés par la lutte sur plusieurs générations.
- De l'autre,
une entreprise qui paye au SMIC (parce-qu’elle ne peut pas descendre en
dessous) et qui applique une amplitude de travail sur la journée de 12h45
pouvant ainsi imposer à une seule équipe le travail qui était effectué par
deux.
Malgré tout,
le CASVP ne nous a pas prouvé que la délégation de service public coûte moins
cher au contribuable...parce qu'il faut d'abord rémunérer les actionnaires.
► Il faut aussi
voir plus loin que le bout de son nez
Les services
publics réduisent les inégalités
Emmanuel
Macron est bien placé pour le savoir : les écarts de salaire dans une banque
sont bien plus élevés que dans la fonction publique.
Le statut
évite retraites anticipées et chômage des seniors
Alors que le
Medef a plaidé et a obtenu le recul de l’âge de la retraite, les entreprises
continuent à licencier les plus âgés.
Le statut
protège de la précarité et de la misère
La remise en
cause par la loi travail du code du travail pour le privé et du statut des
fonctionnaires n’est pas anodine. Pour les libéraux, l’emploi doit toujours
être flexible.
De nombreux
salariés du privé souffrent de la précarité : la priorité n’est-elle pas de la
réduire ?
Nous ne
sommes des privilégiés que parce que notre statut nous protège de la précarité
voulue par le capital. A quand l’harmonisation par le haut pour le bien de
l’humain ?
► Flexibilité !
Si notre
statut nous protège et que vous ne pouvez pas imposer une flexibilité maximale
aux agents, vous vous orientez vers le privé qui lui sans état d'âme l'impose à
ses employés.
La CGT
dénonce une politique suicidaire de réduction des effectifs dans un contexte
économique et social qui continue à se détériorer. Plus de 6 millions 200 000
chômeurs toutes catégories confondues, des chômeurs toujours plus nombreux,
mais qui sont de moins en moins sûrs d'être indemnisés.
Actuellement
moins d’un chômeur sur deux est indemnisé. Quant au niveau moyen d’allocation,
il dépasse péniblement les 1000 euros par mois.
La CGT
dénonce des postes budgétaires non pourvus dans de nombreux services, dans tous
les corps de métiers et dans tous les établissements alors que la charge de
travail augmente partout (EHPAD, SECTIONS, PSA, CHRS...).
Si la Ville
de Paris supprime des emplois quel avenir se profile pour les jeunes et quelles
vont être nos conditions de travail dans des services où le leitmotiv est la
démarche qualité, l'évaluation permanente et la labellisation. Tout un système
rejeté par les agents parce qu'il instaure le contrôle permanent, le
rendement, les statistiques, avec pour 1ère conséquence une souffrance accrue
au travail...
► Les réformes à
jet continu doivent cesser !
Alors que les
services sont sous tension partout (EHPAD, PRH, Familles, Solidarité, accueils,
secrétariats des services sociaux, SSP…) la mairie de Paris tente d’imposer aux
salariés du CASVP, dans le cadre du Nouveau Paris Solidaire (NPS) un guichet
unique à l’accueil général des sections. Une nouvelle dénomination (PSAL :
Pôle Social d'Accueil Local) ne change rien à l'affaire.
Cette
réorganisation au pas de charge ne répond ni à l’examen des besoins du terrain
sur la base des retours d’expérience des services, ni à ceux des usagers.
Encore moins des personnels.
Les fusions
de service et les suppressions de postes ont dégradé la qualité du service
rendu et les conditions de travail. Elles ont engendré des tensions avec les
usagers, mais aussi entre collègues.
Alors que de
nombreux postes budgétaires vacants ne sont toujours pas pourvus, vous vous
souciez très peu du mal être des agents puisque vous voulez toujours aller plus
loin…
► Guichet unique,
un seul but supprimer des postes !
Sa mise en
œuvre constitue une entreprise systématique de destruction d’emplois.
C’est le
signe précurseur de menaces graves pour les missions publiques, pour les
usagers, pour les personnels, pour notre système de retraite, pour la sécurité
sociale...
La casse de
nos missions signifie aussi la disparition de toute dimension qualitative de
nos métiers et la dégradation de nos conditions de travail.
► Après le guichet
unique, nous pouvons être sûrs que le guichet «virtuel» prendra sa place.
Toutes ces réorganisations menacent l’emploi à un moment où le cap des 6
millions d’inscrits à Pôle Emploi a été largement dépassé.
Cette marche
forcée vers l’informatisation à tout crin doit nous faire réfléchir sur les
disparitions d’emplois qui y sont associées.
En deux mots,
il n’est plus possible de laisser les machines occuper des emplois sans
contrepartie. Il est devenu urgent et nécessaire de leur faire payer des
charges sociales afin d’alimenter les
caisses de retraites et l’assurance chômage. Vous devriez Madame VERSINI,
plutôt que de réduire nos acquis sociaux, trouver les moyens et les
financements pour les préserver.
Une machine,
un écran, un ordinateur, un logiciel destinés à supprimer des emplois et à
remplacer des humains devrait payer les charges sociales qu’ils remplacent.
Nous ne
pouvons plus Mme VERSINI vous laisser supprimer des emplois, parce que malgré
tout, il faut savoir rester debout !
Croyez-le, la
mobilisation ne faiblit pas et nous donnons rendez-vous
à tous les agents du CASVP à la grande manifestation nationale
du 14 juin 2016 (départ 14h – place d’Italie)
(préavis spécifique déposé pour le CASVP)
à tous les agents du CASVP à la grande manifestation nationale
du 14 juin 2016 (départ 14h – place d’Italie)
(préavis spécifique déposé pour le CASVP)