à Madame Olga TROSTIANSKY
Adjointe au Maire de Paris
Chargée de la lutte contre l’exclusion
Hôtel de Ville
Paris 75004
P.S.A. Bastille
Madame l'Adjointe au Maire,
Notre organisation syndicale a rencontré le 3/02/2012, en Assemblée Générale les agents de la P.S.A. Bastille.
Si les travaux entrepris à l'accueil de cet établissement ont été source de stress et tendent à s'éterniser, ils donnent malgré quelques ratés (un bureau au RDC est inutilisable) de meilleures conditions matérielles de travail et améliorent le service rendu aux usagers en qualité de réception.
Néanmoins, tout le monde constate que les problèmes de fond ne sont pas résolus.
La violence au travail
Les agents de la PSA comptent parmi les premiers interlocuteurs des personnes SDF à Paris, mais la surcharge de travail dont ces services font l’objet et le manque de moyens dont ils disposent pour répondre aux demandes des usagers ne leur permettent pas toujours une bonne prise en charge de la personne.
A cela, se rajoutent les problèmes psychiatriques sévères des personnes reçues qui sont souvent à l’origine de comportements agressifs difficiles à gérer pour les agents et tous observent une montée de la violence avec des causes multiples, mais parfois liées au fonctionnement de la PSA et à un manque de clarté dans les procédures.
Les problèmes de santé mentale sont très préoccupants pour les agents de la PSA et les moyens d'y faire face très réduits.
Des points d'appui, des repères, un protocole, un partenariat avec les CMP devraient définir les conduites à tenir, individuellement et collectivement, face aux situations de violence.
Toujours est-il que si l’équipe de direction de la PSA doit arbitrer les conflits et participer à la résolution des situations de crise, elle ne le fait pas toujours au mieux plaçant souvent en porte-à-faux les agents.
La sous direction (5, Bd Diderot) agit parfois de la même manière en intimant l'ordre d'aider tel SDF venu se plaindre au siège, alors même que son comportement à la PSA nécessitait plutôt une interdiction d'y entrer.
A ce jour, nous certifions que les problèmes de violence ne sont donc pas traités comme il le faudrait. Les fiches d'évènements d'incidents et leur mode de suivi ne sont pas satisfaisants, la plupart restent toujours dans les tiroirs des responsables puisque la saisie dans le logiciel approprié est impossible du fait d'un dysfonctionnement.
Les chiffres concernant les incidents, les violences et les agressions à la PSA sont donc très largement sous estimés puisque tout ne remonte pas à Diderot.
La direction s'était engagée le 30/03/2011 à mettre en place à l'accueil un cahier spécifique (main courante) où chaque agent pourrait relater tous les incidents liés aux violences (verbales, physiques, atteintes aux personnes et aux biens, menaces...).
Promesse non tenue.
L'audit de l'inspection générale de la Ville de Paris
L'audit qui avait été commandé par Me la directrice générale du CASVP portait sur le mode de fonctionnement : Qui est reçu à la PSA ? Comment ? Qui est mis en suivi social ? Pourquoi ?...
Les conclusions devaient être rendues cet été et la direction s’était engagée à en faire la communication aux agents à la rentrée.
Promesse non tenue.
Auparavant déjà, un groupe de travail CASVP/DASES s'était réuni à plusieurs reprises pour travailler sur l'articulation entre les SSDP et les PSA. Les conclusions n'ont jamais été rendues.
Un manque de moyens récurrent
Avec des files actives de suivi dépassant les 200, c’est donc surtout des moyens nécessaires à l’exercice de leurs missions que réclament les agents des P.S.A.. Ils ne peuvent se cantonner à la distribution d’aides financières dérisoires qui souvent ne sont que palliatives.
Il se dégage de ce fait une grande frustration pour les agents de ne pas pouvoir mener leur mission jusqu’au bout, faute de pouvoir proposer notamment des solutions d’hébergement ou de logement pérennes.
Les agents des P.S.A. constatent souvent que des usagers qui pourraient être pris en charge en sections sont orientés de façon trop systématique vers les P.S.A..
Il a été comptabilisé plus de 900 réorientations de la PSA en janvier 2012.
La nécessité d'informer les accueils des mairies, des sections du CASVP... des réelles missions des PSA est essentielle (non, la PSA n'a pas de logement à attribuer !) et les places d'hébergement dont elle dispose sont trop restreintes (4 places par jour pour les 3 PSA et parfois 0 pour dormir dans un gymnase ! des cartes d'accès aux restaurants solidaires contingentées ! ...)
La redéfinition des compétences des sections vis à vis des personnes ayant perdu récemment leur logement doit être accentuée.
- Pourquoi un parisien ayant perdu son logement depuis plus d'un mois doit-il s'adresser à la PSA?
- Pourquoi ne pas étendre la possibilité pour les sections d'arrondissement de les suivre durant au moins une année après la perte de leur domicile ?
- Pour les usagers suivis en CMP, pourquoi doivent-ils s'adresser à la PSA ?
- Pourquoi multiplier les interlocuteurs ?
Un accès privilégié, de la P.S.A. aux structures d’accueil gérées par le CASVP (C.H.R.S.) doit être défini expressément.
Des droits équivalents pour les usagers S.D.F. parisiens à ceux des parisiens bénéficiaires d’un logement doit être actée. C’est à dire l’accès à certaines prestations du titre II et III du règlement municipal d’aide sociale tels que la carte émeraude pour les handicapés et les SDF âgés, un accès facilité aux résidences appartements du CASVP…
La moyenne d'âge des sans abris est en hausse et pour les SDF âgés de plus de 55 ans, des solutions d'accueil et de suivi spécifiques doivent être trouvées et peut être faudrait-il créer une PSA spécifique pour les accueillir mieux.
Procédures d'attribution des aides financières
Les agents attendent avec impatience, les conclusions de l'audit et du groupe de travail mis en place en juin 2011...
Matériel
Une extension du parc des imprimantes individuelles dans les bureaux de la PSA avait été actée (relevé de conclusion du 6/05/2011). Si le SOI est bien passé le 11/05/2011, les imprimantes tardent à arriver.
Bons vestimentaires des agents d'accueil de la PSA
Les agents d'accueil de la PSA bénéficient jusqu'à ce jour d'une dotation vestimentaire annuelle. Il a été laissé entendre qu'elle serait supprimée en 2012 dans le cadre des économies budgétaires.
Cette décision n'est pas acceptable et nous demandons le maintien de cet avantage acquis.
Sur toutes ces questions nous souhaitons vous rencontrer rapidement.
- Il faut réaffirmer le choix du service public comme outil de solidarité pour répondre aux besoins des personnes sans domicile fixe.
- Il assure une garantie d’accès aux droits humains fondamentaux.
- Il faut qu’il soit doté de moyens à la mesure de ce qu’il doit représenter.
- Il doit être prioritaire et préféré à l’associatif.
Les principes des Services Publics sont des enjeux d’une brûlante actualité : égalité d'accès, de traitement, adaptabilité aux besoins de la population, péréquation et solidarité…
Ces principes sont un défi de taille car ils supposent, dans une optique à long terme, de s'écarter des critères de la rentabilité financière.
Il s’agit donc de doter les P.S.A. de moyens à la hauteur des besoins.
L’exécutif parisien doit faire preuve d’une volonté politique forte à ce sujet. Elle doit se traduire par des actes concrets, très attendus des personnels, mais aussi des parisiens.
Recevez, Madame l'Adjointe au Maire, nos salutations distinguées...
Copie :
- Madame Laure de la BRETECHE Directrice Générale du CASVP,
- Madame Vanessa BENOIT Sous Directrice de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion,
- Monsieur Christian SOUQUE Directeur de la P.S.A. Bastille.