Madame l’Adjointe à la maire,
Les agents des sections, des PSA… n’en peuvent plus.
Répondre plus vite au téléphone, recevoir sous le contrôle
de «Poupi» ou de « Sirius » qui comptabilise à la seconde près (à
l’insu des agents), le temps de réception et de constitution d’un dossier
nécessite une énergie de tous les instants que nous ne pouvons pas assumer.
L’objectif d’excellence durable et constante sous l’égide de
QualiPARIS est une demande de la direction du CASVP. Mais c’est impossible de
faire toujours plus et toujours mieux. Cela nécessite d’être constamment en
concurrence avec ses collègues, d’être dans la performance et la compétitivité.
Nous savons où cela nous mène : vers l’épuisement professionnel, la triche
pour maquiller les chiffres, la prise de médicaments pour tenir avec en bout de
course l’arrêt maladie et des suppressions de postes…
La démarche qualité et la labellisation tyrannisent chaque
jour un peu plus les agents invités à recevoir plus vite, plus de personnes,
avec une perte de sens dans leur travail…
Ça n’est plus le travail bien fait qui est reconnu, chacun
connaît son travail et sait ce qu’est un travail bien fait.
Aujourd’hui, les agents sont mis sans cesse sous tension
morale et psychologique puisque leur travail n’est reconnu que sur des
indicateurs dont ils ne reconnaissent ni la valeur, ni la pertinence.
Prendre le temps de la réception ne fait pas partie du
concept qui est de pressuriser un peu plus chaque jour les agents instructeurs
des prestations en les isolant de leurs collègues avec qui ils n’ont plus le
temps de dialoguer.
Les Newsletters, en français « bulletin
d’information » de la SDIS (sous-direction des interventions sociales) se
suivent et se ressemblent.
Que dire d’audits qui ne servent à rien, dilapident l’argent
public et culpabilisent les agents avec des conclusions qui jettent le
discrédit sur leurs pratiques.
Laisser espérer aux agents qu’ils gagneront plus et auront
des meilleures conditions de travail en s’investissant dans QualiPARIS est
malhonnête :
- D’un côté, les taux de promotion ont été ramenés de 32 à 20% pour 2017 et 2018 pour les adjoints administratifs (accès à C3) ;
- De l’autre, QualiPARIS met une pression sur le travail, demande des gains de productivité et s’en sert ensuite pour supprimer des postes.
Une direction générale du CASVP très éloignée des agents
Trop préoccupée par les audits QualiPARIS, la démarche
qualité, les contrats d’objectifs et la mise en place de logiciels de traçage
superfétatoires tel SIRIUS, la direction du CASVP semble ne tenir aucun compte
des dysfonctionnements de l’informatique (PIAF, GEODES…) qui se multiplient et
mettent les nerfs des agents à rude épreuve :
Déconnection du système PIAF tous les jours, deux fois par
jour, plus…
Perte du travail effectué,
Impossibilité de travailler correctement dans de telles
conditions…
N’oublions pas que l’écoute de l’usager doit être au cœur de
nos préoccupations et que nous ne pouvons pas passer plus de temps à refaire le
travail administratif perdu par PIAF (création du dossier, information des
onglets et compte rendu) que de temps consacré à notre vrai métier, tourné vers
l’écoute des usagers et l’examen des situations.
La CGT propose de ne plus participer aux audits QualiParis,
ni à tout ce qui concerne la démarche qualité…
À quoi rime une démarche qualité incapable de fournir
des conditions de travail sûres et dignes ?
Des services en difficulté, des qualifications non
reconnues…
Un manque d’effectif et 18 suppressions de postes en section
au 1/01/2018, des postes gelés, alors même qu’Hidalgo annonce un passe Navigo
pour les retraités de + de 65 ans qui touchent moins de 2200€, faisant passer
le nombre de bénéficiaires de 110 000 à 200 000…
Cette annonce ne dit pas combien de postes seront créés pour
traiter ce surplus de demandes ?
En attendant, la maire de Paris :
- baisse la subvention aux œuvres sociales du personnel !
- ne reconnaît pas la spécificité des métiers (services de gestion, personnel, agents instructeurs…)
- les travailleurs sociaux sont sclérosés par des contrats d’objectifs et des indicateurs de leur travail qui remettent en cause le sens de celui-ci.
Les agents soutenus par la CGT réclament :
Des moyens financiers et humains dans les EHPAD et le
versement de la NBI aux soignants
- Des recrutements dans les services (administratifs, sociaux...)
- Une reconnaissance des métiers
- Une prime de fin d’année à tous les agents qui ne ressemble pas à une obole
- La consolidation des contrats aidés
- Un vrai accès à la médecine du travail
- L’arrêt des dysfonctionnements des comités médicaux qui mettent les agents en grande précarité
- Une vraie prévention des risques psycho-sociaux
Madame l’adjointe à la maire de Paris, nous vous demandons
de nous recevoir en audience sur tous ces points.