★ Soutien à la marche nationale des sans papiers

 

 

A l'appel de 19 collectifs de Sans-Papiers, de la Marche des Solidarités, des États Généraux des Migrations et de plus de 200 organisations, dont la CGT, des Sans-Papiers marcheront à partir du 19 septembre des quatre coins du pays pour atteindre Paris en une grande manifestation le samedi 17 octobre.


 

 

Dès la fin du confinement, des collectifs de sans-papiers ont été à l'initiative de manifestations particulièrement réussies, et ce malgré leur interdiction.

Par cette mobilisation, les collectifs entendent faire connaître la situation de ces milliers de personnes qui vivent et travaillent en France, parfois depuis des années, sans aucune reconnaissance légale, sans aucun droits sociaux.

Différents services du CASVP reçoivent du public sans papiers. Dans les restaurants solidaires ou les ESI, une aide en nature peut leur être fournie, mais ça s'arrête là. Sans titre de séjour, ces personnes sont bloquées, contraintes à vivoter pendant 5, 10, 15 ans, avant de pouvoir déposer une demande de régularisation.


Dans les services sociaux, nous accompagnons un grand nombre de familles hébergées à l'hôtel par le Samu Social. La plupart du temps, leur seule possibilité de régularisation ne repose même pas sur une loi, mais seulement sur la circulaire Valls, qui demande aux Préfets d'examiner avec bienveillance les demandes de personnes présentes depuis au moins 5 ans, avec des enfants scolarisés depuis 3 ans.

5 ans durant lesquels ces familles sont maintenues de force dans un système de dépendance, sans même avoir le droit de chercher à s'en sortir.. 5 ans, c'est long. Pour une personne qui vit légalement, c'est suffisant pour faire des projets, se soigner, émerger de ses problèmes ; couler, sombrer, s'en sortir… mais pour les personnes privées de droit au séjour, c'est la vie placée dans une salle d'attente., 5 ans à chercher comment assurer l'alimentation des enfants, sans avoir le droit de travailler, de s'en sortir.

Alors comme elles, les travailleurs sociaux attendent, aménagent. Aides financières à titre alimentaire, sollicitation de secours divers, inscription à des cours de français… parfois tout s'arrête subitement : changement d'hôtel.

Alors que l'assistanat, notion fourre tout apprécié par les éditorialistes réactionnaires pour justifier la casse des systèmes de solidarité et de protection sociale, est brandi périodiquement comme une menace pour l'économie, comment ne pas en voir la manifestation la plus absurde dans les situations des ces «familles 115» (comme on dit dans le jargon) ?

Travailleurs sociaux dans les services généralistes, notre métier nous place en position de témoins des absurdités politiques et économiques du système. Nous, nous le savons. Que si ces familles avaient un droit au séjour, Elles pourraient trouver un boulot, quitter l’hôtel et les conditions de vie dégradantes.

Pour la régularisation de toutes et tous, la liberté de circulation et d'installation, pour une vie digne, pour l'égalité, soyons nombreux à soutenir la courageuse mobilisation des collectifs sans papiers.

Régularisation des Sans-Papiers, Fermeture des CRA, Logement pour tous !